Le récent rapport du Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (GIEC) selon lequel nous sommes confrontés à un « code rouge pour l’humanité » ne devrait pas surprendre. Des millions de personnes ont souffert d’événements météorologiques extrêmes ces dernières années, et beaucoup ont spéculé sur les liens possibles entre le réchauffement climatique et l’augmentation annuelle des catastrophes naturelles.
Changement climatique 2021 : la base de la science physique (AR6) ne laisse aucun doute sur le fait que les humains sont à l’origine de la hausse des catastrophes, sur la base des connaissances scientifiques actuelles.
L’analyse du GIEC est assez claire. Selon les déclarations principales du RE6 extraites du résumé à l’intention des décideurs :
Le changement climatique induit par l’homme affecte déjà de nombreux phénomènes météorologiques et climatiques extrêmes dans toutes les régions du monde. Les preuves des changements observés dans les cas extrêmes tels que les vagues de chaleur, les fortes précipitations, les sécheresses et les cyclones tropicaux, et, en particulier, leur attribution à l’influence humaine, se sont renforcées depuis le cinquième rapport d’évaluation (AR5) en 2014.
Les augmentations généralisées observées et projetées de l’intensité ou de la fréquence des situations de chaleur extrême, ainsi que des diminutions de l’intensité et de la fréquence des extrêmes froids, sont compatibles avec le réchauffement global et régional.
(AR6 Chapitre 11.1.4 23)
Le météorologue Eric Holhaus a convenu [en anglais]:
Pour moi, la partie la plus importante du grand rapport climatique du GIEC de cette semaine est que la science a maintenant établi un lien de causalité direct entre la combustion de combustibles fossiles et les conditions météorologiques extrêmes.
« Le changement climatique ne modifie pas seulement les conditions météorologiques extrêmes – il change tout. »
Depuis la Conférence des Nations Unies sur les changements climatiques de 2019, notre planète a connu de nombreux événements météorologiques extrêmes avec une fréquence et une intensité accrues. La vidéo de Global Voice « Global Weather Disasters 2020-2021 » ne présente qu’une petite fraction de ces événements. Il comprend les sécheresses en Afrique et en Amérique du Nord ; les inondations en Europe, en Chine et en Inde ; et les vagues de chaleur ou les incendies de forêt en Australie, en Amérique du Nord et en Méditerranée.
Selon le Bureau des Nations Unies pour la réduction des risques de catastrophe (UNDRR), le nombre total de celles liées au climat est passé de 3 656 entre 1980-1999 à 6 681 entre 2000-2019, soit une augmentation de 83 %.
De plus, l’Organisation météorologique mondiale a conclu [fr] que : « Une empreinte claire du changement climatique d’origine humaine a été identifiée sur bon nombre de ces événements extrêmes ».
Un certain nombre d’organisations scientifiques ont étudié comment des événements particuliers pouvaient être attribués à la crise climatique. La revue Natural Hazards and Earth System Sciences (NHESS) a examiné les feux de brousse australiens de 2019-2020 et a identifié « un lien entre le changement climatique et la météo des incendies » :
… le changement climatique a induit un risque plus élevé d’incendies dus aux conditions météorologiques. Cette tendance est principalement due à l’augmentation des températures extrêmes.
… nous constatons que les chaleurs extrêmes sont devenues plus probables d’au moins un facteur 2 en raison de la tendance au réchauffement à long terme. Cependant, les modèles climatiques actuels surestiment la variabilité et ont tendance à sous-estimer la tendance à long terme de ces extrêmes, de sorte que le véritable changement dans la probabilité de chaleur extrême pourrait être plus important, ce qui suggère que l’attribution du risque accru d’incendie est une estimation prudente.
De plus, une étude d’attribution météorologique mondiale a conclu « que les précipitations extrêmes et les inondations causées par la tempête tropicale Imelda [au Texas 2019] ont été rendues plus probables et plus intenses en raison du réchauffement climatique ».
Ils ont également découvert que la vague de chaleur en Sibérie de 2020 « aurait été effectivement impossible sans le changement climatique induit par l’homme ».
Les médias du monde entier prennent conscience des effets du changement climatique. Le Guardian a publié début août une vidéo intitulée « CATASTROPHES NATURELLES de la semaine du 1er au 7 août 2021 Changement climatique ! » qui détaillait les catastrophes climatiques de cette semaine.
https://youtube.com/watch?v=mpZqyMJnLwY
Le rapport AR6 présente un atlas interactif avec des données et des projections régionales approfondies telles que : les températures de l’atmosphère et des océans, les précipitations et l’augmentation du niveau de la mer. Ils comprennent des scénarios à court, moyen et long terme pour des augmentations de 1,5, 2,3 et 4 degrés Celsius.
Cette image de l’atlas montre des projections de température pour la région méditerranéenne basées sur un scénario d’augmentation de 2 degrés Celsius :
La plateforme Vox a créé une explication utile sur la façon d’utiliser l’outil de cartographie Interactive Atlas. AR6 a également créé des fiches régionales téléchargeables .
Ce fil twitter de Sky News UK capture la situation météorologique extrême à la mi-août 2021 [en anglais].
Voici les conséquences des conditions météorologiques extrêmes qui se produisent actuellement dans le monde
Dans la région turque de la Mer noire, plus de deux douzaines de personnes ont été tuées après de fortes pluies qui ont provoqué des inondations et des coulées de boue.
Bozkurt, Turquie#DailyClimateShow
Les Nations Unies examineront les progrès du changement climatique lors de la conférence COP26 de Glasgow en novembre 2021. Pour voir comment les engagements environnementaux et le plan d’action de votre pays sont évalués, veuillez visiter Climate Action Tracker.
Merci à Emma Lewis pour son aide dans la recherche pour ce billet.
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Ce billet que j’ai traduit de l’anglais en français a été écrit pour le réseau globalvoices.org par Kevin Rennie, enseignant du secondaire (maintenant à la retraite), syndicaliste et membre du Parti travailliste australien depuis 1978.