Ce billet a été écrit par Bah Mamadou Lamine pour konakryexpress.org. Le journaliste et professeur Lamine Bah, en plus d’être fils d’une victime du tyran Sékou Touré fut kidnappé à Abidjan dans sa classe et devant tous les élèves. Il fut transporté directement au camp Boiro, le 27 avril 1981 soit 10 ans après celle de son père, Mody Amadou Baillo survenue également le 27 avril 1971.
Au cours de l’année 2019, à l’issue d’un voyage d’étude et d’échange en Afrique du Sud sur son expérience en matière de Justice Transitionnelle, nous avons rencontré Mme Aminata Touré, Magistrat et Maire de Kaloum et fille de Sékou Touré. En présence de nombreux survivants du PDG. Et en présence notamment de Hadja Saran Daraba.
Objectif : déclencher un processus de réconciliation fondé sur les principes de la Justice Transitionnelle :
Vérité-Justice-Réparation-Engagement de non répétition et Réconciliation.
L’Union Africaine dispose d’une politique continentale dans ce domaine.
Nous ne l’avions pas approchée par hasard.
Cette Dame a été élevée par Chérif Sékou. Ancien Maire de Macenta et marié à une des sœurs de Sékou Touré, il a fini par être Ministre. En dépit de son illettrisme en français.
Il est l’inventeur de la fameuse « GARE VOITURES DE AVIONS DE LABE ».
Ancien Journaliste à Horoya, nous avions travaillé souvent ensemble. Comme en Avril 1969. A Fria pour évaluer le niveau d’installation des Pouvoirs Révolutionnaires Locaux qui venaient d’être lancés. Lors d’une escale à Tormelin, il a fait venir des parents d’élèves qu’il a fait bastonner parce que leurs enfants ne venaient pas régulièrement au fameux CER de la place ! Et surtout, il a été un cruel tortionnaire du Camp Boiro. Personnellement il fut le Patron des tortionnaires qui nous ont interrogé dans ce Camp le 28 Avril 1981.
Nous sommes tous les deux des Victimes du Camp Boiro que son père a inventé, construit et animé.
Son tyran de père meurt le jour béni du 26 Mars 1984. Heureusement.
A la prise du pouvoir par Conté et sa bande de complices du PDG et de ses Camps Boiro, l’élite administrative et politique de la défunte gouvernance est massivement arrêtée. Récupérant les ardoises des Agents de la 5è Colonne, à son tour elle est torturée et avoue ce qu’elle sait et ce qu’elle ne sait pas !
Ensuite, massacrée, ses cadavres sont balancés dans des fosses communes jouxtant celles de leurs anciennes victimes.
Ironie de l’Histoire.
Aujourd’hui, nous vieillissons tous et nous rapprochons de notre fatal rapprochement avec le Créateur. Plus que jamais nous devons nous réconcilier.
C’est, comme dirait l’autre, UN IMPERATIF CATEGORIQUE !
Pour cela, à minima, il faut reconnaitre ses erreurs. Et s’accepter. Nos parents ont disparu. Ils ne reviendront jamais.
Sékou Chérif a connu notre père Bah Amadou Bailo, disparu au Camp de Kindia. Chérif était chauffeur et notre père, transporteur sur l’axe Conakry- Guéckedou. A l’époque, pour se rendre en Guinée Forestière, il fallait passer par Dabola. La route Mamou-Faranah n’était pas encore ouverte.
En 1997, nous avons identifié son domicile à Dabola et visité son village de Konindou, CRD marquant la limite historique entre le Fouta Théocratique et le Woulada. A mi-chemin entre Ndéma et Banko.
Peu de temps après Mme Aminata déclare assumer les conneries de son assassin de père. Sans restriction. Totalement.
Et se disqualifie de facto.
En assumant cette politique paternelle, elle révèle sa vraie nature haineuse contre les Peulhs, contre l’Unité Nationale.
En dépit des mensonges généreusement servies ici et là.
Du type « LA GUINEE EST UNE FAMILLE ».
BAH MAMADOU LAMINE
Peu de temps après elle déclare assumer les conneries de son assassin de père. Et se disqualifie de facto.