À l’occasion du 47ème anniversaire de la nuit des longs couteaux guinéenne que fut celle du 17 au 18 Octobre 1971, je vous propose cet article de Bah Mamadou Lamine avait écrit ce billet, l’année dernière présentant certaines des victimes qui furent assassinées.
Crimes au Musée des Horreurs
COYAH-KAKOULIMA
Ames sensibles, s’abstenir !
Crimes au Musée des Horreurs
Qui était là et pourquoi
Le Samedi 20 Octobre dernier, nous nous sommes rendu au Mont Kakoulima dans Coyah pour célébrer le nième anniversaire des massacres du 18 Octobre 1971.
Une rencontre qui a rassemblé des victimes, fils de victimes, ayants droit et ayants cause venus de l’Association des Victimes du Camp Boiro, de l’Association des Victimes de la Répression, de l’Association des Victimes du 28 Septembre 2009, de la COGEDEV, de l’OGDH, de l’UIDH…
Des personnes, hommes et femmes, de toutes les couleurs, de tous les âges, de toutes les origines, chrétiens et musulmans.
Ils sont venus se souvenir, prier leurs morts et rappeler aux uns et aux autres l’existence des charniers. Et l’impunité dont bénéficient les criminels auteurs et complices de cette abomination.
On est tous mus par le même ardent et irrépressible besoin de Justice. Une Justice sans laquelle aucune réconciliation n’est possible.
Lire aussi: La banalisation des crimes de Sékou Touré par sa fille Aminata Touré, maire de Kaloum
Le site et le constat :
Sur les contreforts du Mont Kakoulima sur le lieu-dit Champ ce Tir. Avec une vue splendide sur la Mangrove côté Sud-ouest de Coyah. A droite de la Route Nationale Conakry-Coyah-Mamou. Pour la beauté de la nature, c’est incomparable.
Les charniers ont été complètement « bouffés » par des habitations spontanées construites sur les restes des suppliciés.
On y trouve deux Postes de Gendarmerie et de Police, délabrés et sales. Des bâtisses récupérées sur des ruines de bâtiments publics précédents, toujours commencés, jamais achevés. Comme c’est hélas souvent le cas en Guinée. C’est tout le symbole du mépris de la Gouvernance pour la Justice et ses démembrements…
Bordant ces pitoyables postes de gendarmerie et de police, une « rue ». Bordée par un fossé lui-même coupé par des escaliers très étroits. Selon notre guide, ces escaliers constituent un lieu d’exécution de détenus.
LA VICTIME Y EST AMENEE, LIGOTEE. ELLE EST EGORGEE ET SON SANG RECUEILLI. LE SANG RECUPERE EST DEPOSE CHEZ SEKOU TOURE.
SON CORPS EST BALANCE ENSUITE DANS UNE FOSSE SITUEE A ENVIRON CENT METRES EN CONTREBAS.
Ce charnier, nous l’avons également visité.
Les tortionnaires de Sékou le Vampire ne manquent pas d’imagination. Leurs victimes ils les tuent par la faim, la fameuse Diète Noire qui consiste à jeter un prisonnier dans une cellule et de l’y oublier jusqu’à ce que mort s’ensuive.
Les fusillades, les pendaisons, les brûlures, l’électricité, les brutalités physiques, les maladies…
Les identités remarquables du pays, Cadres supérieurs, Ingénieurs, Universitaires de tous bords issus de l’Aristocratie traditionnelle, Commerçants, Diplomates…bref toute la classe dirigeante sont égorgés, leur sang récupéré par le Vampire. Pour des usages sataniques. Et pour satisfaire la soif inextinguible du Vampire.
On comprend mieux pourquoi Sékou avait mandaté en son temps Emile Cissé de recenser tous les Cadres du Foutah issus de l’Aristocratie peulh précoloniale. C’était pour savoir comment se ravitailler en sang pour ses besoins de Vampire et pratiquant de rites sataniques ou sacrificiels.
On se rappelle qu’à l’occasion du salutaire coup d’Etat du 3 avril 1984, il y a eu une émission radio intitulée « A vous la Parole ».
Des témoins des horreurs du PDG s’étaient exprimés dont des Handicapés de la Cité Solidarité de Hamdallaye Konimodou dans Ratoma.
Entre autres ils avaient révélé que cette Cité avait été transformée par Sékou en réservoir de personnes à sacrifier. On venait au cours des nuits « ramasser » des handicapés pour des destinations inconnues. Il y avait toutes sortes de personnes dont des Albinos qu’on livrait à toutes sortes de tortures avant de les égorger. Pour la sauvegarde du régime !
Il y a de nombreux individus qui continuent, notamment dans les Réseaux Sociaux à cracher leur haine sur ces victimes. Et de « conseiller » à leurs descendants de la fermer. Et d’oublier.
On va les récupérer ces gens là et les soumettre aux mêmes tortures, eux, leurs mères, frères et sœurs, mères et pères et de les massacrer ensuite. Après, ensemble, on va s’asseoir. Et oublier.
Dépêchons-nous d’aller vers la JUSTICE à travers LA VERITE, LA REPARATION, L’ENGAGEMENT DE NON REPETITION ET LA RECONCILIATION.
En dehors de cela rien n’est possible.
SANS JUSTICE, ILS N’ONT PAS LE MONOPOLE E LA VIOLENCE. IL NE FAUT PAS L’OUBLIER. SANS CETTE INCONTOURNABLE JUSTICE, IL N’Y AURA NI PAIX, NI DEVELOPPEMENT…
Pour cette seule journée du 18 Octobre 1971, ont été assassinés entre autres à :
KAKOULIMA, COYAH :
Emile Condé ex Gouverneur/Ministre Délégué à Labé,
Coulibaly Sakamissa, Soldat,
Coumbassa Abdoulaye, Commissaire de Police attaché à la sécurité de Nkrumah,
Ghussein Fadel, Chef de Cabinet,
Ghozael Brahim, Contrôleur des Impôts,
Diallo Ibrahima Pilimini, Adjudant de l’Armée coloniale,
Diallo Souleymane Yala, Directeur des Prix et Conjoncture,
Bama Marcel Mato, Ministre,
M baye Cheick Oumar, Ambassadeur,
Roumieh Mohamed Ali, Chasseur,
Sassone André, Témoin au mariage de Sékou Touré,
Savané Morikandian, Ministre,
Sylla Fodé Saliou, Juge d’Instruction,
Thiam Baba Hady, Banquier.
AU MONT GANGAN A KINDIA :
Bah Amadou Bailo, Commerçant et Entrepreneur à Boussoura, Matam, Conakry et Gueckedou,
Baldé Oumar Ingénieur, Secrétaire Général de l’OERS,
Barry Mody Oury, Entrepreneur et fils de l’Almamy du Fouta,
Camara Baba, Gouverneur de Kankan,
Diallo Abdoul Salam, Inspecteur de Police,
Diallo Abdoulaye, Chirurgien Chef Hôpital de Kankan,
Diallo Alpha Amadou « M’en Parler », Ministre de l’Information,
Diallo Alpha Taran Chirurgien et Ministre,
Diallo Oumar Kounda, Gouverneur de Kérouané,
Diallo Oury Bailo, Soldat,
Diallo Oury Missikoun, Financier,
Diallo Abdoul Salam, Inspecteur de Police,
Diallo Souleymane, Commerçant à Dabola,
Koivogui Manga Massa, Secrétaire Fédéral Parti de Macenta,
Gnan Félix Mathos, Directeur de Banque,
Sow Mamadou Daara, Ministre du Plan,
Touré Sékou Sadibou, Industriel Franco malien,
Touré Yéro, Maréchal des Logis,
Sano, Ingénieur.
A KANKAN ET LIEUX D’EXECUTION INCONNUS
Bah Amadou, Architecte, Lieu d’Exécution inconnu
Bangoura Karim, Ingénieur et Secrétaire d’Etat aux Mines et à la Géologie, Noyé dans la Fatala
Barry Cellou, Chef Douane à Nongoa, Guéckédou
Barry Sory, Ministre Délégué à Kankan
Barry Samba Safè, Gouverneur, Kankan
Camara Ali Badara, Inspecteur des Douanes
Camara Bakary, Président Tribunal, Kankan
Camara Bakary, Président Quartier SIG Madina, Lieu d’Exécution inconnu
Camara Doussoumory, Financier
Camara Fama, Douanier
Camara Filloi, Inspecteur du Travail
Diallo Mouctar, Lieutenant, Lieu d’Exécution inconnu,
Habas Paul, Directeur de la Sûreté
El Hadj Diafodé Kaba, Industriel, Lieu d’exécution inconnu
Kaba Mamady Notable
Keita Fadiala, Magistrat, Ambassadeur, Lieu d’exécution inconnu
Koivogui Charles, Fonctionnaire des Affaires Etrangères, Lieu d’exécution inconnu
Kourouma Missa, Secrétaire Fédéral, Lieu d’exécution inconnu
Kourouma Soma, Commandant Camp Samory, Lieu d’exécution inconnu
Ndiaye Blaise, Officier Sénégalais, Lieu d’exécution inconnu
Sow Aliou, Contributions Diverses,
Sylla Mamadouba, Chef réseau SNE,
Touré Kerfala, Urbanisme et Habitat, Lieu d’exécution inconnu
Bah Mamadou Lamine
Source : Association des Victimes du Camp Boiro