Cuba, une super-puissance médicale au secours des africains

Suite au décès du leader cubain Fidel Castro, j’ai écrit article pour le réseau mondial de bloggers et traducteurs globalvoices.org. La publication a été révisée par mon ami Lova Rakotomalala, responsable des contenus originaux concernant les pays francophones publiés sur notre réseau.

Autant dans ma jeunesse comme, d’autres africains des générations pré-indépendance, la personnalité de Fidel Castro m’a charmé, autant j’ai été déçu en visitant Cuba. L’impact de l’embargo américain était visible partout. Mais ce qui attirait l’attention du touriste dès qu’il mettait le pied sur le sol cubain, c’est l’aspect chétif des gens et l’état vétuste de tout objet sur lequel le regard se posait, mais surtout des bâtiments et des voitures. Pour les premiers le monde semblait s’être arrêté; pour les deuxième, elles étaient presque toutes américaines, mais d’un autre age comme on peut le voire dans cette vidéo.

C’était en 1994, lorsque je servais comme chef des services généraux à Port-au-Prince au sein de la Mission civile internationale conjointe Nations Unies/Organisation des États américains à Haïti (MICIVIH).

Avec des amis haïtiens et d’autres pays, nous avons loué, un avion pour aller visiter Cuba. Sur place, nous avons loué des bus pour refaire la route de Fidel et de Che Guevara avec leurs combattants pour aller renverser le régime dictatorial de Fulgencio Batista qui avait duré une vingtaine d’années, en 1959.

Arrivé à la Havane en provenance de Port-au-Prince, nous avons continué sur Santiago pour visiter la caserne de Moncada, à Santiago de Cuba, d’où Fidel Castro et ses compagnons ont déclenché la révolution cubaine. Cette caserne avait une autre valeur historique car elle porte le nom de Guillermon Moncada, surnommé « le géant d’ébène », héros de la guerre d’indépendance.

Le Líder Máximo n’a pas accompli que des actions que je partage, mais je dois reconnaitre que dans certains domaines, en particulier celui de la santé et de la musique, nous devons être reconnaissants envers lui et son pays.

Le titre original de mon billet publié sur globalvoices.org était L’exemplaire aide médicale de Cuba sous Fidel Castro aux pays africains et il a été publié le 3 Décembre 2016.

Légende: Après environ 6 mois de lutte contre le virus de l’Ébola au Liberia et en Sierra Leone, 151 médecins et infirmiers cubains sont de retour à Cuba. Source:

Au-delà du discours politique, de la liberté individuelle et des droits humains, c’est dans les domaines de l’assistance et de la formation, surtout médicale, que les relations entre Cuba et les pays africains se sont développées au cours de l’histoire cubaine de Fidel Castro.

Dans un article publié sur investigaction.net, tiré de l’ouvrage de Salim Lamrani, Maître de conférences à l’Université de La Réunion, on peut lire:

En Afrique, depuis 1963, près de 77 000 médecins et autres collaborateurs de la santé cubains ont offert leurs services dans 39 pays sur 50. Actuellement, plus de 4 000 professionnels de la santé, dont plus de la moitié de médecins, travaillent dans 32 pays d’Afrique.

Dans un article en français, ahora.cu, cite le 30 novembre 2016, Mme Kenia Serrano, Présidente de l’Institut cubain d’amitié avec les peuples (ICAP) qui révélait lors de la 4e Rencontre régionale africaine de solidarité avec Cuba, tenue au siège de l’Union africaine (UA) à Addis-Abéba, en Éthiopie, du 21 au 23 septembre que 40 000 jeunes africains ont été formés à Cuba:

Kenia Serrano a souligné que plus de 8 000 Éthiopiens ont été formés dans l’île, et qu’ils participent aujourd’hui dans leur pays à la vie économique et sociale, dans les secteurs de la santé, de l’agriculture, du sport, et autres.

Il existe plus de 1 100 associations d’amitié avec Cuba, cependant, l’île est particulièrement attachée à ses relations avec l’Afrique, car celle-ci est très liée aux racines de la nation cubaine, a-t-elle précisé.

L’Afrique est un continent très important, et une partie du travail de ce forum sera consacrée à connaître davantage l’Éthiopie et à identifier de nouveaux domaines de coopération.

Mme Kenia Serrano a souligné que le leader cubain Fidel Castro a été le principal inspirateur de l’amitié et de la solidarité entre Cuba et les pays africains, depuis les premières années de la Révolution et elle a ajouté:

Elle a rappelé que l’envoi, il y a 49 ans, de la première brigade médicale en Algérie, en 1963, a marqué le début de la collaboration internationaliste avec d’autres pays.

Actuellement, Cuba a des relations de coopération avec 52 des 54 pays africains. Selon des sources officielles, les principaux projets sont mis en place dans le domaine de la santé, avec un impact très positif sur l’amélioration des indicateurs dans cette sphère, notamment grâce à la prise en charge directe de la population la plus démunie de ces pays.

L’action de Cuba ne se limite pas à former, l’ile a envoyé du personnel pour assister les pays africains dans de nombreux domaines. Lors de la crise sanitaire provoquée par le virus de l’Ebola en Afrique de l’ouest, Cuba s’était faite remarquer par l’ampleur du nombre et de la dévotion du personnel médical envoyé pour lutter contre le fléau. En effet, déjà, avec l’envoi du premier contingent de 62 médecins et 103 infirmiers, la petite ile des Caraïbes, de seulement 11 millions d’habitants, avait fourni une aide équivalente à l’ensemble de celle du reste du monde.

Pourtant ce n’était qu’un début, car devant la réaction tardive et insuffisante des autres pays, surtout des plus riches, Cuba a envoyé un autre contingent de 400 spécialistes.

Cette aide correspondait exactement aux voeux formulés par les pays concernés, Guinée, Libéria et Sierra-Leone ainsi que de la directrice générale de l’Organisation mondiale de la santé (OMS). En effet, Mme Margaret Chan avait salué le geste de Cuba en ces termes, selon un article de afrikanspot.com, un site de la diaspora africaine domicilié à New-York:

“Nous avons plus que tout besoin d’hommes, de professionnels de la santé. J’espère que l’annonce faite aujourd’hui (vendredi) par le gouvernement cubain va stimuler davantage de pays à apporter leur soutien”, a-t-elle déclaré.

Elle a révélé que la feuille de route de la riposte de l’OMS contre Ebola publiée le 28 août, met en évidence la nécessité d’une réponse à l’échelle massive pour aider les pays touchés.

«L’engagement du gouvernement cubain illustre le genre d’effort international nécessaire pour intensifier les activités d’intervention et renforcer les capacités nationales.

“Cuba est célèbre pour sa capacité à former des médecins, des infirmières et des infirmiers exceptionnels et pour sa générosité dans l’aide vers d’autres pays sur la voie du progrès», a souligné le Dr Chan.

Lors de cette mission les spécialistes cubains avaient des défis importants à relever que souligne avec une juste satisfaction le Dr. Jorge Delgado Bustillo sous-directeur de l’Unité centrale de coopération médicale, qui était à cette époque responsable de la brigade envoyée en Sierra Leone, dans un article publié sur le site francecuba.org, rappelant l’intense préparation reçue à l’Institut tropical Pedro Kouri de La Havane, conseillé par des experts de l’Organisation mondiale de la Santé (OMS) et de l’Organisation panaméricaine de la Santé (OPS):

« Nous avons combattu une épidémie pratiquement inconnue, qualifiée de très dangereuse. L’entraînement pour enfiler l’équipement de protection personnelle a exigé une préparation rigoureuse. Avec cette combinaison de protection, on perd plus d’un litre d’eau en moyenne en une heure et il était indispensable que notre personnel s’adapte à son utilisation….

Nous n’avons pas toujours pu déterminer la maladie des patients, les résultats des examens prenant du retard du fait du manque de laboratoires. Grâce à notre insistance, dix centres de ce type ont été ouverts et nous avons obtenu des diagnostics plus précis. Dans le cas de l’Ébola, nous sommes parvenus à recevoir les résultats dans les 12 à 24 heures. Une réussite pour nous tous.

Sans aucun doute les relations avec la république de Guinée sont parmi les plus anciennes, à cause de l’orientation révolutionnaire commune dès l’accession de cette ancienne colonie française en 1958. En fait, la Guinée a été le deuxième pays africain à établir des relations diplomatiques avec le pays de Fidel Castro, il y a 55 ans.  Au lendemain de l’accession de la Guinée à l’indépendance, avec le départ soudain de tous les cadres français, Fidel Castro avait envoyé de nombreux experts, en particuliers des professeurs pour aider le jeune état.

Plus récemment, lors d’une interview accordée au journaliste Ibrahima Sory Bangoura, en avril 2014, M. Roberto Rodriguez Pena, ambassadeur de Cuba en Guinée, soulignait comment la coopération entre les deux pays embrassait “plusieurs domaines dont la formation de ressources humaines” et avait permis la formation de plus de 700 jeunes guinéens.

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