En aout dernier Mme Camara Mamiss Fora posait la question Education traditionnelle ou moderne pour nos enfants?? sur la page Facebook du groupe Musée de la Reconstruction de la Mémoire Sociale Guinéenne Education traditionnelle ou moderne pour nos enfants??
Après une analyse émouvante de l’amour qui lie les parents à leurs enfants, elle poursuit:
Quelle éducation donner à notre progéniture?
Nous savons tous que l’éducation est l’essence meme de la vie. L’éducation permet de transmettre d’une génération à l’autre la culture nécessaire au développement de la personnalité et à l’intégration sociale de l’individu.
L’éducation de l’enfant et de l’adolescent repose sur la famille, l’école, la société, mais aussi sur des lectures personnelles et sur l’usage des médias comme la télévision ou Internet.
Cependant, il reste évident que l’éducation commence tout d’abord à la maison. La famille est celle qui, de par sa proximité et son emprise, repràsente le premier pilier et maitre capable d’anticiper sur les besoins de leurs enfants.
Aujourd’hui étant partagà entre l’éducation traditionnelle et moderne, nombreux sont les parents qui se perdent. Ne pouvant pas trouver leur parfaite àquilibre entre les deux.
Cela fait que nous assistons souvent a des parents desemparés, submergés et depassés par les évenements, ne sachant pas a quel saint se vouer mais également des enfants perdus, en total manque de repere entre ces deux cultures.
Qu’en pensez vous? Pour ceux qui ont deja des enfants comment faites vous? Et meme ceux qui n’en ont pas encore, qu’envisagez vous?
Ma réponse
Je suis convaincu qu’une personne bien élevée dans un contexte culturel plutot que tel autre sera toujours éduquée et apprécie partout. En outre, il n’y a aucune culture qui se soit développée sans l’apport d’autres cultures. Je pense que comme nos enfants (dans mon cas, les petits-enfants aussi) ne vont pas vivre dans le futur avec la culture du village d’origine de leurs parents, mieux trouver une synthèse.
Aucune culture n’exclut l’autre. Seulement dans nos sociétés actuelles urbanisées qu’est ce que c’est que les valeurs traditionnelles de nos cultures? Pour nous qui vivons dans des pays étrangers, l’un des problèmes les plus ardus c’est l’éducation religieuse, surtout lorsqu’il y a disparité de cultes dans le couple.
Mais posons-nous les questions justes avec le maximum d’ouverture d’esprit. Étant musulman, marié à une chrétienne, avec l’accord de ma femmes nous avons essayé de donner à nos enfants des concepts religieux de nos deux religions. Pour l’Islam, le handicap, c’est qu’il fallait apprendre à lire et à écrire l’arabe. Pour des enfants qui se confrontaient déjà avec le Français, l’Italien et l’Allemand, il était hors de question de les mettre à étudier une autre langue. En étudiant moi-même le Coran en français, j’ai découvert la sourate No2/verset 136:
Citation: Dites : « Nous croyons en Allah et en ce qu’on nous a révélé, et en ce qu’on n’a fait descendre vers Abraham et Ismaël et Isaac et Jacob et les Tribus, et en ce qui a été donné à Moïse et à Jésus, et en ce qui a été donné aux prophètes, venant de leur Seigneur : nous ne faisons aucune distinction entre eux. Et à Lui nous sommes Soumis ».
Ensuite, il y a les relations que l’on a entretenues avec le village d’origine des grands-parents. Quand avez-vous visité le village d’origine de vos parents, vous-mêmes qui vivez au pays? Rares sont les parents vivant à Conakry qui visitent régulièrement le village d’origine de leurs parents.
Il y a des parents qui vivent en Occident qui, lorsqu’ils ont des enfants qui vont grandir ici, dans cette partie du monde, sous le prétexte du maintien de la culture d’origine, ne leur donne que les prénoms archaïques de chez nous.
Je suggère souvent aux jeunes parents de leur donner un prénom parmi les plus répandus dans le pays d’accueil, citant souvent le cas de Barack Hussein Obama et rappelant que rares sont les personnes qui se font appeler par leurs prénoms dans le contexte même de nos cultures. On utilise souvent des sobriquets faisant référence à leur ascendance, tels que Nénéen, Hadja, Babaen, Tokorababa, Elhadj, Thierno, etc. Il y a des parents qui ont du plaisir à se faire appeler Ronaldo, Neyamar, Pélé, Marlon, mais qui, pour rien au monde, ne donneraient ces noms à leurs enfants, sous le prétexte de respecter la tradition.
La tradition c’est plus que cela. Mieux vaut donner des prénoms qui aideront vos enfants à s’intégrer dans leur pays d’accueil qu’adopter un repli identitaire qui ne constitueront que des blocages dans leur ascension sociale. Donnez-leur le bon exemple en étant des êtres intègres et respectueux des lois. Ne jamais oublier que vous êtes leur premiers exemples!
Toujours sur la même ligne du respect de la tradition, des parents se livrent à des pratiques qui n’ont qu’une justification restrictive de leur religion et dont la science a démontré la nocivité. C’est le cas de l’excision ou du mariage forcé, en particulier des mineurs, pratiqués par des parents dans un contexte occidental.
Lorsqu’on ne respecte pas les lois qui interdisent ces pratiques, on court de graves risques. Comme dans le cas de ce couple guinéen condamné à 2 ans de prison ferme pour le père et 18 mois ferme pour la mère, dont traite cette vidéo.