Seize ans avant le Rwanda: L’appel au génocide de Sékou Touré

Surtout en ce moment de négationnisme répandu en Guinée, il est devenu encore plus difficile dialoguer avec de nombreux jeunes parce qu'ils ont grandi dans un contexte mensonger en ce qui concerne les premières années de l'histoire de la Guinée indépendante. En effet, loin de chercher à rétablir la vérité, les présidents qui se sont succédés au pouvoir avaient de bonnes raisons d'entretenir le culte de la personnalité de cet exterminateur de masse que fut Ahmed Sékou Touré.

Discours Anti Peul de Sékou Touré - Deuxieme Partie - 2 Aout 2018

 

Un exemple est constitué par le discours anti-peul de Sékou Touré. Pourtant il a bien prononcé un discours fougueux et très sévère contre cette ethnie truffé de mensonges et de contrevérités, dont ce billet vous dévoile le contenu. 

Lors du meeting d’information du Parti démocratique de Guinée tenu le 22 aout 1976 à Conakry, dans sa folie meurtrière envers les Peuls, Sékou Touré avait tenu des propos indignes de la part d’un chef d’état contre cette ethnie, se basant sur des mensonges que seul son esprit malade pouvait concevoir. Alors que les leaders peuls, M. Barry Diawadou leader du Bloc africain de Guinée (BAG) et M. Barry Ibrahim dit Barry III leader de la Démocratie Socialiste de Guinée (DSG), avaient fait le choix pour le NON à la Communauté franco-africaine qui était proposé aux colonies, bien avant lui, il a prétendu que le Foutah avait voté massivement pour le OUI à cette Communauté.

En réalité, c’est à une écrasante majorité que les électeurs guinéens se sont prononcés dans toutes les regions pour le NON. Les pourcentages enregistrés dans toutes les 26 circonscriptions qui composaient le pays en sont la preuve. La Guinée forestière constituée de 5 circonscriptions fut celle où ce rejet fut le plus éclatant avec 99%, suivie du Foutah, ses 9 circonscriptions, avec 98,6% de ‘’NON’’.

Les leaders peuls furent non seulement les premiers à inviter à voter NON, bien avant Sékou Touré, mais au moment du vote les lecteurs suivirent leurs consignes.

Si un seul des leaders peuls avait invité à opter pour le NON qu’est-ce qui serait arrivé? Les Français auraient manipulé le bon déroulement du référendum pour faire gagner leur homme de paille et forcer les autres à l’exil, comme ce fut le cas au Niger avec Djibo Bakary du parti SAWABA. Dans ce pays, le leader de ce parti avait invité les nigériens à faire le même choix que les guinéens, se prévalant des 42 élus sur les 60 sièges du parlement territorial. Comme les autres partis mineurs, notamment Hamani Diori du Parti progressiste nigérien (PPN), branche locale du Rassemblement démocratique africain (RDA) avaient invité les électeurs à choisir le OUI. Mal lui en prie comme le rappelle Nils Andersson dans un article publié sur le blog de mediapart, intitulé Crimes coloniaux, le Niger oublié

“Jacques Foccart et ses réseaux entrent en action. Une intense campagne est menée par le gouvernement français, usant de pressions et de la corruption pour que le OUI, c’est-à-dire le maintien de liens privilégiés avec la France, l’emporte. Des renforts de troupes aéroportés sont envoyés au Niger. Le gouverneur Colombani, afin d’assurer la victoire du OUI au référendum dirige les opérations. Il “a vite compris que pour réussir, il fallait nécessairement anéantir le Conseil de gouvernement”, dirigé par le parti Sawaba et ce même “au risque de violer la légalité”…

Foccart met en place les structures du maintien de Hamani Diori au pouvoir. Pierre Bat, conservateur du fonds Foccart, évoque le dispositif pour combattre l’influence du parti Sawaba et ses actions armées : « officiellement, il s’agit d’un service de sûreté nigérien. Mais en regardant la composition des effectifs, on voit que chaque niveau hiérarchique (le bureau central comme au niveau des antennes régionales) est dirigé ou conseillé par un officier de police français personnellement recruté par Colombani qui fait appel à ses hommes de confiance. »”

Lire également: Les résultats du référendum du 28 septembre 1958 dans les colonies africaines ou le pari perdu de la France en Guinée

« Aussi, faut-il souligner qu’au référendum du 28 septembre 1958, quand toute la Guinée brandissait le bulletin “ NON ” pour l’indépendance et la dignité, c’était encore le Fouta qui brandissait le “ OUI ” pour signifier honteusement : “ nous voulons rester soumis au colonialisme” ! Ils ne voulaient pas de l’indépendance, ces Peulhs et ils ont humilié notre Peuple avec un vote massif de “ OUI ”. Au lieu d’en avoir honte, ils veulent encore détruire notre indépendance. Cela ne se fera plus jamais, et s’il faut que toute la Guinée se mette encore debout, couteaux, marteaux et fusils en mains pour les supprimer, les amener au tombeau et les ensevelir, la Guinée assumera ses responsabilités ! C’est la déclaration de guerre ! Ils veulent d’une guerre raciale ? Eh bien nous, nous sommes prêts quant à nous ; nous sommes d’accord, et nous les anéantirons immédiatement, non par une guerre raciale, mais par une guerre révolutionnaire radicale.

Nous allons donc passer à l’offensive et utiliser l’arme de la fermeté révolutionnaire et nous sommes convaincus que les cadres peulhs révolutionnaires, les cadres Peulhs militants sincères, assumeront, au sein du Parti, leurs responsabilités pour détruire tous les Peulhs racistes afin que la Guinée vive enfin dans la paix. C’est pourquoi, chaque cadre doit se définir, non pas par rapport à tous les militants, mais par rapport à la collectivité peulhe qui a été induite en erreur, ou alors se démettre et démissionner du Parti-Etat Chaque cadre du Parti-Etat doit s’engager à détruire le racisme ou alors qu’il se dévoile comme un parfait raciste, ennemi du progrès guinéen.

Nous ne voulons plus de confusion. Nous devons briser définitivement la fourberie, car ce n’est pas un seul cheveu qui pourra recouvrir toute la tête de l’homme.

Nous disons donc que ces racistes ont présenté les traits de “cheytane ” avec la trahison, le mensonge, la division et puisque le combat est engagé contre “ cheytane que nous voulons à tout prix enterrer, nous saurons enterrer ce qui reste de racistes au Fouta.

Nous sommes déterminés à libérer le Fouta. Nous répétons que si le Fouta n’a pas été libéré le 28 Septembre 1958, désormais il sera libéré par la Révolution. Et le Peuple de Guinée prouvera à tous les Peuples d’Afrique, à tous les Peuples du Monde, qu’il a toujours été un Peuple conscient et résolu qui n’a jamais hésité à s’engager dans la voie de la Révolution et ceux qui l’ont diffamé ne représentent aucune force face à sa Révolution qui saura écraser tous 1es tricheurs, tous les menteurs, tous les traîtres, aussi bien ceux de l’intérieur que ceux qui se trouvent à l’extérieur. Pour ceux qui sont à l’extérieur, nous n’avions pas voulu jusqu’ici les liquider, mais nous allons le faire désormais, pour que notre Peuple vive en paix et poursuite sa Révolution.

Nous devons rester vigilants : Au niveau des P.R.L. surveiller tous les comportements. Dans les services, sociétés, entreprises, rester attentifs. Tout le pouvoir est au Peuple. Nous le répétons encore une fois.

Lire aussi: Cruauté, rapacité et discours soporifiques au nom de la révolution de Sékou Touré

Quiconque violera désormais les consignes de l’honnêteté sociale, de la justice sociale en se livrant à des manifestations racistes, vous avez le Pouvoir, Camarades militants, de l’égorger sur place et nous en assumons la responsabilité devant le Peuple de Guinée.

    Mensonge éhonté de Sékou Touré sur le vote massif des peuls pour le OUI :

Appel au génocide digne de la tristement célèbre radio rwandaise qui diffusait des messages de haines et d’incitation au génocide , « Radio Mille Collines ».

Extrait #6 : Les connotations sexuelles et mystiques de la campagne anti-peule:

 Un autre fait que vous avez dû observer et qui est à l’honneur de la femme Peuhle, c’est qu’elle épousera volontiers le Soussou, le Malinké, le Forestier, mais par contre rarement l’homme Peulh épousera une Soussou, une Malinké, une forestière ! Est-ce vrai ou faux ?
(Réponse unanime de l’assistance : c’est vrai !)

Cette attitude constitue-t-elle du racisme oui ou non ?

— (Réponse unanime : oui c’est du racisme !)

— Alors, Camarades, faites confiance à la Révolution qui écrasera tous les racistes !
“Quiconque fera du racisme sur le sol béni de Guinée aura lui-même signé son acte dé départ définitif.”

“Aussi, nous ajoutons que vendredi prochain, dans les mosquées de chaque P.R.L. la « Fatiha » sera récitée collectivement pour maudire les racistes et les conduire à l’échec retentissant, pour maudire ceux qui les soutiennent en Côte d’Ivoire, au Sénégal et dans le monde, afin qu’ils aient toujours honte et que la Révolution Guinéenne, au sein de la communauté progressiste ne connaisse que le triomphe et la victoire.

Commentaire #6 :

C’est une campagne dévastatrice.

Billet écrit en collaboration avec Bah Mamadou Lamine du Lynx

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Extrait du discours de Ahmed Sékou Touré au meeting d’information du Comité Central le 22 août 1976 à Conakry Publié dans le N0 98, 3è édition de la revue Révolution Démocratique Africaine intitulé « Unité Nationale, PP 200,201 et 202

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