Depuis l’élection de Donald Trump, l’Amérique vit un phénomène inattendu. La spectaculaire libération de la parole et des actes racistes et antisémites a pour effet, entre autres, de souder les communautés juives et musulmanes du pays.
Dans l’autre sens, le 24 février, alors que l’un des fidèles d’une mosquée brûlée par un incendie criminel organise une campagne de financement pour la réhabiliter, il remarque des montants étonnants, multiples de 18 uniquement. Il regarde les noms des donateurs et comprend qu’il s’agit de Juifs pour qui ce nombre veut dire « Chai » en hébreu, ce qui signifie « longue vie ».
S’il est impossible d’en rendre compte de manière globale, le rapprochement entre communautés est quoi qu’il en soit inattendu puisque tout a été fait dans la campagne de Trump et sa présidence pour favoriser les divisions. Mais les Américains ne s’y résolvent pas. Nombre d’entre eux s’emploient à recoller les morceaux. Comment est-on arrivé là?
L’effet Trump
La campagne de Donald Trump s’est construite autour de la crainte du terrorisme islamiste. Le candidat a amalgamé musulmans et terroristes à de multiples reprises. Les effets ne se sont pas faits attendre. Une vague de haine raciste et antisémite a frappé dès le lendemain de la victoire de Donald Trump. Un compte Twitter est d’ailleurs créé dans la foulée pour collecter les phrases et les actes violents d’Américains galvanisés par les résultats de l’élection.
En ce qui concerne les actes anti-musulmans, selon le Huffington Post américain, « des mosquées ont été vandalisées, incendiées, une défenseuse célèbre des droits civiques des musulmans a été agressée -celle-là même qui a aidé à récolter de l’argent pour reconstruire un cimetière juif profané– et des prospectus racistes ont été distribués dans des universités ».
Le Conseil musulman des affaires publiques tient « Donald Trump pour responsable et comptable de l’augmentation des crimes de haine contre les musulmans, les Juifs et les autres minorités ».
L’effet « Muslim ban »
L’administration Trump fait d’ailleurs monter d’un cran les tensions avec le « muslim ban ». Ce décret, signé le 27 janvier (puis rejeté par la justice), interdit aux ressortissants de sept pays musulmans d’entrer sur le territoire américain. À partir de cette date, la solidarité inter-communautaire est devenue un phénomène encore plus palpable, resserrant les liens entre juifs et musulmans, usés par l’importation du conflit israélo-palestinien.
Ce décret a renvoyé de nombreux Juifs à leur propre histoire. Le 5 février, des délégations juives ont manifesté leur désapprobation dans les rues de New York, rassemblant 10.000 personnes. Sur l’une des pancartes, on pouvait lire: « Petite-fille de survivant de l’Holocauste solidaire des réfugiés et des immigrants musulmans », rapporte le Los Angeles Times.
Presque chaque jour, à New York, une conférence interreligieuse ou un service de prières -impliquant des musulmans, des Juifs, mais aussi des chrétiens- se tient pour surmonter cette crise qui vise en premier lieu les migrants et réfugiés de culture musulmane. Aux États-Unis, la place de la religion dans l’espace public est telle qu’elle est en mesure de jouer les conciliateurs.
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