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La folle envolée du bitcoin dans un Zimbabwe en crise

Pour moi le Bitcoin est le symbole même de la phase extrême du capitalisme avancé. Il consiste en un système de transfert et d’échange online d’argent sans la garantie d’une banque centrale.  Le Bitcoin qui remplace les monnaies dans un pays soumis à  un régime dit révolutionnaire c’est le comble. Pourtant c’est ce qui est arrivé au Zimbabwe de Robert Mugabe, pour souligner encore plus l’ampleur de son échec après avoir combattu pour la liberté de son  peuple.

Ce n’est pas parce qu’on a chassé un pouvoir colonial raciste qu’on a le droit de le remplacer en utilisant des méthodes pires que les siennes. 

© AFP | Le Zimbabwe n’a plus de monnaie officielle depuis 2009.

Au pays de Robert Mugabe, un bitcoin vaut 13 499,99 dollars. Un cours qui n’a pas d’équivalent au monde et qui s’explique en partie par les crises politiques successives et une situation économique très détériorée au Zimbabwe.

 Des bitcoins sinon rien. Au Zimbabwe, la célèbre monnaie dématérialisée a le vent en poupe. Un engouement qui s’est accentué depuis le 15 novembre, jour où l’armée a assigné le président Robert Mugabe à résidence.

Dans l’ex-Rhodésie du Sud, qui n’a plus de monnaie officielle depuis 2009, un bitcoin vaut actuellement 13 499,99 dollars sur Golix, l’unique plateforme d’échange dans le pays. Un montant astronomique, presque deux fois plus élevé qu’ailleurs dans le monde où le cours de référence est de 7 466 dollars.

Bitcoin, valeur refuge dans un pays au chômage endémique

Une inflation folle liée à la crise politique que traverse le pays. La mise sous tutelle de Robert Mugabe a créé de facto une vacance du pouvoir qui contribue à l’aggravation d’une situation économique déjà très détériorée. Le bitcoin apparaît plus que jamais comme une valeur refuge dans un pays qui a perdu près de la moitié de son PIB depuis les années 2000 et où plus de 80 % de la population est au chômage, rappelle Bloomberg.

La reine des monnaies dématérialisées était déjà considérée comme une assurance contre l’inflation galopante. En l’absence de devise officielle, les autorités autorisent depuis 2009 les échanges en dollars, mais comme les caisses de l’État manquent cruellement de billets, les habitants doivent souvent se tourner vers le marché noir où le prix du dollar ne cesse de s’envoler. Mieux vaut, alors, miser sur le bitcoin qui, malgré toute sa volatilité, apparaît comme un placement plus sûr.

Un journaliste sud-africain a, ainsi, raconté comment le bitcoin “l’avait sauvé” à Harare en lui permettant d’avoir accès à des fonds et de payer sa location Airbnb. Au Zimbabwe, les commerçants, comme les vendeurs de voitures, sont plus enclins qu’ailleurs à accepter d’être payé en bitcoins,raconte la chaîne CNN.

Des courtiers qui demandent beaucoup d’argent

La crise politique actuelle a aussi incité les Zimbabwéens a tenté de faire sortir leur argent du pays, ce qui leur est interdit . “Les gens se sont tournés vers d’autres alternatives et le bitcoin représente une bonne solution”, a expliqué au site économique Quartz Yeukai Kusangaya, l’une des responsables de Golix.

Autant de raisons qui expliqueraient l’envolée de la demande du bitcoin alors que l’offre ne suit pas. D’où des prix qui crèvent le plafond. Mais ce n’est pas tout. Il est toujours possible d’obtenir des bitcoins à des prix similaires à ceux du marché mondial, a constaté Quartz. Sur la page zimbabwéenne de LocalBitcoin, un service mondial d’échanges de bitcoins entre particuliers d’un même pays, le cours de cette monnaie dématérialisée avoisine les 7 000 dollars.

Pourquoi cette différence ? Elle serait due aux courtiers qui acceptent d’être payés en liquide plutôt que par virement. Une denrée rare dans un pays où un habitant sur trois seulement détient un compte en banque. C’est ce qui explique, d’après Quartz, que ces intermédiaires exigent une prime substantielle pour leur service. L’occasion fait les larrons… en dollars comme en bitcoin.

Cet article de  Sébastian SEIBT a été publié la première fois le 16/11/2017 sur france24.com et revu une dernière fois le 17/11/2017

Il y a 3 ans, j’avais lancé cette pétition pour demander au Pape François d’excommunier 5 dictateurs qui ont fait trop de mal à leur pays:  Eduardo dos Santos d’Angola, Obiang Nguéma de Guinée équatoriale, Paul Biya du Cameroun, Dénis Sassou N’Guesso du Congo et Robert Mugabe du Zimbabwe.

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konakryexpress

Je revendique le titre de premier clandestin à entrer en Italie, le jour où la mort de Che Guevara a été annoncée. Mais comme ce serait long de tout décrire, je vous invite à lire cette interview accordée à un blogger et militant pour les droits humains qui retrace mon parcours dans la vie: https://fr.globalvoices.org/2013/05/20/146487/

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