Patrick Nelle a écrit le 6 Octobre 2016 un article pour le site forbesafrique.com basé sur un entretien avec Julie Owono, participante à la plateforme fr.globalvoices.org responsable du Bureau Afrique d’Internet Sans Frontières et avocate au barreau de Paris, à propos de Free Basics, une initiative de Mark Elliot Zuckerberg, fondateur de Facebook. Je ne m’y étais pas encore intéressé. J’ai voulu donc y voir de plus près.
Partant du principe que plus de 85 % de la population mondiale vit dans des zones couvertes par un réseau de téléphonie mobile, mais que ces services étaient couteux et difficiles à justifier, Facebook en s’associant à des opérateurs mobiles locaux dans le monde entier, permet aux utilisateurs d’avoir accès à quelques services qu’il est possible d’obtenir sur les sites web de base.
Free Basics a été lancé le 20 Août, 2013 sous le nom d’Internet.org. C’est le résultat d’une collaboration de Facebook, Samsung, Ericsson, MediaTek, Opera Software, Nokia et Qualcomm. Ce n’est qu’en septembre 2015 que le projet a été rebaptisé Free Basics.
Ce projet permet de naviguer gratuitement avec une carte SIM de tout opérateur mobile participant. Il offre ainsi la possibilité de rester en contact avec les amis et la famille, mais aussi de rechercher un emploi, suivre les actualités sur les sujets qui nous intéressent: santé, cuisine, sport, etc., sans aucun frais.
Le service ne se limite pas aux utilisateurs des réseaux sociaux ordinaires. Il s’adresse aussi aux développeurs. En effet, lors de la Conférence F8, Facebook a annoncé:
Aujourd’hui, lors de la conférence F8, nous allons annoncer deux nouveaux outils destinés aux développeurs Free Basics. Nous avons lancé la plate-forme Free Basics en septembre pour tous les développeurs dont le service répond aux critères techniques et aux critères de participation de base. À l’heure actuelle, plus de 500 services sont proposés dans le monde. Les développeurs qui intègrent la plate-forme Free Basics jouent un rôle fondamental dans l’élaboration des expériences offertes aux personnes lorsqu’elles accèdent à Internet par le biais de Free Basics.
Dans un billet paru en juin surblastingnews.com intitulé Free Basics à Madagascar : l’internet gratuit de Facebook à quel prix ?, ANDO RASOA à analysé les avantages de l’application dans son pays, à l’occasion de la visite d’une mission de Facebook à Madagascar pour la présentation du projet, a écrit:
L’internet pour tous : une opportunité à saisir pour Madagascar
Le nombre d’utilisateurs de Facebook sur la grande île a augmenté considérablement ces dernières années. Chacun y trouve son compte : du petit vendeur de téléphone seconde main au leader de parti politique en passant par l’étudiant. Bon nombre de discussions transitent sur les groupes créés sur le réseau social, allant des plus enrichissantes aux plus futiles. Facebook est devenu un outil de communication incontournable, autant sur le plan personnel que professionnel. Free Basics pourrait aussi aider à créer des emplois et à combattre la pauvreté, grâce à la mise à disposition d’informations utiles à la population. A Madagascar, l’Autorité de Régulation des Technologies de Communication(ARTEC) ne s’était pas encore prononcée publiquement sur le sujet. Quant au ministre des postes, des télécommunications et du développement numérique, il a honoré de sa présence le lancement de BIP, le 2 Juin dernier. Il a été clair lors de son discours en qualifiant le partenariat entre l’opérateur et Facebook comme une « étape cruciale vers une société malgache où la connectivité a toujours été une réalité ».
Free Basics affirmait en mai 2015 que son service était accessible dans 47 pays, d’Afrique, d’Asie-Pacifique et d’Amérique latine. En Afrique des opérateurs de téléphonie mobile de 22 pays offriraient ce service, dont entre autres l’Afrique du sud, le Nigeria, le Kenya, le Ghana, le Rwanda et la Guinée, à travers l’opérateur (Cellcom).
Au total 78 763 utilisateurs ont exprimé leur jugement après utilisation. Sur une échelle allant de 1 à cinq,
Dautre part, le site info.internet.org informe que:
Lors d’un sondage réalisé auprès de plus de 3 000 personnes en Inde, 86 % des participants ont soutenu Free Basics après avoir pris connaissance des avantages et des inconvénients du service.
En outre, plus de 80 % des participants sont favorables à l’idée d’un « accès gratuit à un ensemble de sites web utiles sur Internet ».
Cependant, c’est curieux de trouver l’Irak parmi les pays africains!
D’après le site theguardian.com, Facebook est en pourparlers depuis des mois avec des responsables gouvernementaux américains et des opérateurs de téléphonie mobile pour élaborer une version américaine de Free Basics. Cette version adaptée au public américain ciblerait les classes à faible revenu et les zones rurales qui ne peuvent pas se permettre l’accès à Internet haut débit fixe ou sur les smartphones.
Malgré l’appréciation de tant d’utilisateurs et l’offre gratuite de ces services, il y a de la résistance, qui a abouti à la suspension de Free Basics en Inde et en Égypte.
Depuis mai 2015, des ONG de défense des droits numériques font circuler une lettre adressée à Mark Zuckerberg, dans laquelle sous le prétexte de menaces pour la neutralité d’Internet, la vie privée et la sécurité, ils rejettent l’offre. Ils lui attribuent l’intention de construire un clos numérique dans lequel enfermer les gens les plus pauvres du monde, en leur servant un ensemble limité de sites et services sans sécurité. Cette pétition a recueilli plusieurs centaines de signatures du monde entier.
Parmi les associations africaines qui sont à l’origine de cette pétition, il y a quelques unes basées en Afrique: Paradigm Initiative Nigeria, RIght 2 Know Campaign – Afrique du sud Africa, Unwanted Witness (Ouganda), Zimbabwe Human Rights NGO Forum – Zimbabwe, Centre Africain D’Echange Culturel (CAFEC) R. D. Congo, i freedom Uganda, KICTANet (Kenya) Just Associates Southern Africa – Africa
En particulier, les signataires voient dans cette initiative un moyen pour collecter les données personnelles des utilisateurs pour se faire encore plus d’argent ou bien qu’elle fournit un accès limité et lent à Internet.
Toujours prêts à se lamenter, certains africains pensent que ce service vise principalement l’Afrique, alors que le nombre de pays qui l’ont accepté en dehors du continent sont plus nombreux, 25 sur 47.
Probablement, la plupart des signataires de cette pétition utilisent d’autres réseaux sociaux auxquels ils fournissent leurs données personnelles, y compris WhatsAp et Instagram qui font partie de la galaxie Facebook. Même en payant, on ne peut utiliser aucune application ou faire une commande en ligne, procéder à l’achat d’une carte SIM, entrer dans un cyber café dans la plupart des pays, sans fournir ses données personnelles. Meme lorqsue nous voulons faire un commentaire sur un site quelconque nous y trouvons, souvent, déjà notre photo et meme les noms de nos amis qui l’ont déjà consulté.
Personne n’est obligé d’utiliser Free Basics. Qui n’en veut pas, ne l’utilise pas, mais ne devrait pas non plus empêcher les autres de l’utiliser!