Général Lansana Conté: Souvenons-nous de ses crimes contre le peuple de Guinée

 

Ce 22 décembre, cela fait 8 ans que la mort du Général Lansana Conté (GLC) a été annoncée. Il avait régné sur la Guinée pendant 24 ans. Sa présidence a initié suite à un coup d’état militaire à la mort du dictateur Sékou Touré.

Il a été associé au régime tyrannique de Sékou Touré dont il se réclamait, jusqu’à la mort, de fidèle serviteur. Il va sans dire que considérant la médiocrité de tous ceux qui ont dirigé la Guinée depuis l’indépendance, GLC a été le moins mauvais. Je ne veux pas dire par là qu’il a été un bon président! Eu égard au potentiel de notre pays, les attentes parmi les guinéens au lendemain de sa prise de pouvoir ont été loin de se concrétiser.

LGC a été un dictateur dont le régime s’est maquillé du sang de notre peuple, comme on peut le voir sur la vidéo ci-dessus. Il a poussé l’impunité au point d’aller sortir de leurs cellules des individus que la justice guinéenne avait condamnés, qui a saccagé la Banque centrale de la république de Guinée et qui a couvert les sales activités de son fils en transformant notre pays en plaque tournante du trafic de la drogue.

Pendant son long règne, il était fréquent de rencontrer dans les cyber-cafés de Conakry des latino-américains ne comprenant aucun mot de français ou des langues locales. Des médias guinéens signalaient de petits avions en provenance d’Amérique du Sud qui se posaient sur le sol nuitamment.

Son fils Ousmane Conté, après son arrestation, en février 2009, avait déclaré en direct, à la TV guinéenne:

« je reconnais être impliqué dans le trafic de drogue en Guinée … Tous ceux qui me connaissent  savent que je ne suis pas un menteur. C’est vrai, aujourd’hui, je suis dans cette affaire de drogue, je le reconnais, mais je n’en suis pas le parrain ».

Mais le trafic de drogue était une affaire de famille car son frère Ansoumane Conté ainsi que leur oncle, Saturin Bangoura et Henriette Conté, avaient été dénoncés comme étant impliqués dans ce trafic.

D’autres hauts dignitaires de son entourage aurait été aussi gouté à ce juteux commerce de la honte. C’est le cas du lieutenant-colonel Mathurin Bangoura, ancien ministre de l’intérieur et de la Sécurité sous Lansana Conté. Malheureusement cette liste est loin d’être complète.

En ce qui concerne ses biens d’origine douteuse, des informations ont circulé sur Internet à propos d’un milliard 27 millions de dollars appartenant au dictateur général Lansana Conté, qui aurait été bloqué dans une banque brésilienne, à cause de divergences entre les héritiers.

Mais c’est sur le plan des violations des droits fondamentaux que son bilan a été le plus négatif. Provoqué par le tripatouillage de la constitution ou par les résultats truqués de chaque élection, des jeunes et des syndicalistes descendus dans les rues pour s’y opposer ont été massacrés par les forces dites de sécurité du Général, notamment au niveau du pont du 8 novembre.

Pour rappel, voici ce que publiait la FIDH en 2014, à propos de la sanglante répression de 2007 sous le titre de Guinée – Répressions de 2007 : 7 ans après, les victimes demandent justice:

Le 22 janvier 2007, en plein cœur de Conakry, des bérets rouges de la garde présidentielle de Lansana Conté, accompagnés par des éléments des forces de l’ordre, ouvraient le feu sur des civils pacifiques, faisant des dizaines de morts et des centaines de blessés. La répression allait se poursuivre jusqu’à la mi-février, dans les principales villes du pays, causant la mort de plusieurs centaines de personnes, des milliers de blessés et des dégâts matériels considérables.

Déjà en janvier 2007, l’Observatoire pour la protection des défenseurs des droits de l’Homme, un programme conjoint de la Fédération internationale des ligues des droits de l’Homme (FIDH) et de l’Organisation mondiale contre la torture (OMCT), lançait un appel l’attention du monde sur les détentions arbitraires et les mauvais traitements à l’encontre de plusieurs dirigeants syndicaux.

Voici un extrait de cet appel, lancé du vivant du Général Lansana Conté:

Description des faits :

L’Observatoire a été informé par l’Organisation guinéenne des droits de l’Homme (OGDH) et la Confédération syndicale internationale (CSI) de mauvais traitements infligés à une vingtaine de dirigeants syndicaux dont les représentants des quatre syndicales ouvrières indépendantes : Dr. Ibrahima Fofana, secrétaire général de l’Union syndicale des travailleurs de Guinée (USTG), Mme Hadja Rabiatou Diallo, secrétaire générale de la Confédération nationale des travailleurs guinéens (CNTG), M. Yamodou Touré, secrétaire général de l’Organisation des syndicats libres de Guinée (ONSLG), et M. Abdoulaye Baldé, secrétaire général de l’Union démocratique des travailleurs de Guinée (UDPG).

Selon les informations reçues, le 22 janvier 2006, de nombreux membres de la garde rapprochée du Président de la République, les Bérets rouges, conduits par le fils du Président de la République, M. Ousmane Conté, se sont rendus à la Bourse du travail où sont réunis de nombreux syndicalistes et membres d’organisations de la société civile depuis le début de la grève générale menée depuis le 10 janvier 2007, dans l’ensemble du pays (cf. communiqué de presse de l’OMCT du 19 janvier 2007 et communiqué de presse de la FIDH du 18 janvier 2007).

A leur arrivée, les Bérets rouges ont saccagé l’ensemble des bureaux et des ordinateurs et ont passé à tabac de nombreux syndicalistes à coups de crosse. Une vingtaine de dirigeants syndicaux, parmi lesquels Dr. Ibrahima Fofana, Mme Hadja Rabiatou Diallo, M. Yamodou Touré et M. Baldé, ont également été frappés, puis arrêtés et conduits dans les locaux de la Compagnie mobile d’intervention et de sécurité (CMIS). Ils n’ont été libérés que tard dans la nuit du 22 au 23 janvier 2007.

L’Observatoire exprime sa plus vive préoccupation au regard de ces faits, qui interviennent dans le cadre d’une répression d’une grande violence du mouvement social en Guinée. Ainsi, au moins 60 morts et plusieurs centaines de blessés sont à déplorer depuis le début de la crise. Cette grève générale a été déclenchée afin de protester contre l’inflation, les dysfonctionnement dans la gestion des affaires publiques et la corruption, ainsi que l’impunité qui règne dans le pays.

L’Observatoire rappelle que le 12 juin 2006, M. Fodé Bangoura, ministre d’Etat chargé des Affaires présidentielles, avait déclaré vouloir “broyer les syndicalistes”, qui venaient de lancer une grève générale pour protester contre la cherté de la vie dans le pays. M. Bangoura aurait par ailleurs, à la même époque, menacé de mort M. Ibrahima Fofana, M. Louis Mbemba Soumah, secrétaire général du Syndicat libre des enseignants et chercheurs de Guinée (SLECG, affilié à l’USTG), et M. Ahmadou Diallo, premier secrétaire général adjoint de la CNTG.

L’histoire est patiente et la vérité têtue. Toutes deux, elles nous montrent souvent un passé différent de celui que certains d’entre voudraient qu’elles fussent. 

Laisser un commentaire avec Facebook
Quitter la version mobile