Politique

Guinée-Bissau: Elalab, a perdu la moitié de sa récolte de riz, détruite par l'eau de mer

La COP21 projette l’actualité sur les problèmes provoqués par le dérèglement climatique. Tout le monde s’accorde à reconnaitre que les africains sont ceux qui contribuent le moins à ce drame planétaire, mais ce sont eux qui sont les plus exposés et ceux qui en souffrent le plus. L’Institut de recherche pour le développement (IRD) présente ainsi ls situation en Afrique de l’ouest:

En Afrique de l’Ouest, le long du golfe de Guinée, les sécheresses, les inondations, la violence des vents, le déphasage des saisons, mais aussi l’érosion côtière témoignent des aléas climatiques.

La progression de la désertification au Nord, l’érosion côtière et les inondations au Sud modifient le sort des populations, les obligeant à s’adapter à cette nouvelle donne climatique.

Les habitants d’Afrique de l’ouest vivent chaque jour ces conséquences du dérèglement climatique. En plein coeur du Fouta-Djallon, c’est triste de voir certaines sources d’eau qui ont définitivement disparu.

Dans un billet publié sur globalvoices.org, Sara Moreira présente le cas d’Elalab, un petit village côtier de la Guinée-Bissau. La version originale de ce billet était en anglais sous le titre de Why Doesn’t It Rain in Guinea-Bissau Like It Used To? L’auteur, Sara Moreira, se définit comme « ingénieur de logiciels à la retraite, journaliste occasionnel, éditrice free-lance post-numérique des médias, économiste solidaire et productrice de yogourt chez elle ».

Le billet a été traduit en français par Claire Ulrich, responsable du site Global Voices en français, en plus d’être journaliste, traductrice, formatrice, en France et ailleurs. Le titre original en français est Pourquoi ne pleut-il plus comme autrefois en Guinée-Bissau ? 

La diminution des précipitations et la montée du niveau de la mer menacent la fertilité des sols et la subsistance des habitants en Guinea-Bissau, selon une vidéo récemment rendue publique de Bagabaga Studios.A la fin du mois d’aout dernier, un petit village de 435 habitants située dans une région isolée et difficile d’accès de la cote nord de la Guinée-Bissau, Elalab, a perdu la moitié de sa récolte de riz, détruite par l’eau de mer.  “Pour les  Felupes, la principale ethnie de Elalab, le riz représente la prospérité et l’indépendance alimentaire” rappelle le synopsis de la vidéo.

Un article du site O Democrata ajoute que “l’inondation a brisé les digues de protection qui faisaient barrière et empêchaient l’eau salée de la mer de se mélanger à l’eau douce, là la base de l’alimentation des Guinéens est cultivée et où les récoltes étaient déjà sur pied.”

Bagabaga, une coopérative de production audiovisuelle portugaise, a visité cette région et s’est entretenue avec l’un des habitants de Elalab, Zé, qui “n’a jamais entendu parler du réchauffement climatique, mais souligne immédiatement les changements dans les saisons, et de quelles façons ils affectent sa vie quotidienne.” Zé tire sa subsistance de la pêche et de la culture et “ne comprends pas pourquoi tout ceci arrive.” Il raconte :

Quand nous étions jeunes, la chaleur n’arrivait que durant la saison sèche. Maintenant, tout a changé. Les rizières sont devenues plus salées. Il n’y a plus de poisson de bonne taille. Même l’acajou, l’arbre qui nous ombrageait, est mort. Du temps de nos parents, l’eau salée n’arrivait pas jusqu’au village. Après les labours, tout le riz est mort. Tout est ruiné. Tout. C’est ce qui arrive à nos vies. C’est comme ça que nous luttons pour survivre. C’est la punition que nous subissons chez nous. En aout, le niveau de la mer a atteint son plus haut niveau historique. C’est l’un des nombreux villages de Guinée-Bissau menacés de disparition. Les gens se demandent : pourquoi pleuvait-il tant autrefois, et maintenant, pourquoi il ne pleut plus?

Cette courte vidéo a été mise en ligne durant la COP21 2015  à Paris, qui réunit les décisionnaires de 195 pays pendant 12 jour pour parvenir à un accord contraignant pour la réduction des émissions de gaz à effets de serre.

Le président de Guinée-Bissau, José Mário Vaz, a fait un discours lors de la conférence et souligne que la petite nation d’Afrique de l’ouest est l’une des plus vulnérables et exposées à la montée du niveau de la mer. Une carte de l’impact du changement climatique du Center for Global Development classe la Guinée-Bissau troisième en terme de vulnérabilité générale et huitième en termes de recul de la production agricole.

“Les effets du changement climatique sont ressentis par les gens dans toute l’Afrique” : selon un article du partenaire de Global Voices 350.org, publié le 28 août, “les preuves existent que l’augmentation de la température affecte la santé, la production de nourriture, la subsistance, l’accès à l’eau et la sécurité en général des Africains.”

Lire plus : 8 façons dont le changement climatique affecte déjà l’Afrique 

Laisser un commentaire avec Facebook

konakryexpress

Je revendique le titre de premier clandestin à entrer en Italie, le jour où la mort de Che Guevara a été annoncée. Mais comme ce serait long de tout décrire, je vous invite à lire cette interview accordée à un blogger et militant pour les droits humains qui retrace mon parcours dans la vie: https://fr.globalvoices.org/2013/05/20/146487/

Articles similaires

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.

Bouton retour en haut de la page