Depuis quelques jours, le bruit courait que le gouvernement du Président Condé allait bientôt introduire l’enseignement des langues nationales dans le système d’enseignement dans le pays. C’est bien étrange que dans le monde entier, il n’y a rien de nouveau dans cette initiative. Mais en Guinée
Le 25 avril, j’ai reçu un message d’une amie me disant:
« Le décret vient d’être signé pour créer un ministère des langues nationales et de l’alphabétisation. »
L’apprentissage des langues nationales devrait être rendu sur une base volontaire en dehors de l’enseignement formel. Elles devraient être enseignées, au choix de l’élève, comme matière au même titre que les autres matières.
Les intellectuels, partout dans le monde utilisent leurs langues nationales et écrivent des livres, des articles, des traductions et organisent des compétitions culturelles au niveau de leurs langues. Mais dans, au contraire, de nombreux pays africains, plus on est instruit moins on utilise sa langue maternelle. Nous la parlons rarement et nos enfants s’expriment mieux dans d’autres langues que les leurs, lorsqu’ils en ont quelques notions.
Un symposium organisé le 22 et le 23 Février 2010 à l’UNESCO, à l’occasion de la onzième Journée internationale de la langue maternelle, en commun avec l’Association internationale d’études sur la traduction et l’inter-culturalité (IATIS ), dans le cadre de l’Année pour le rapprochement des cultures. Des experts en études interculturelles et de la traduction ont réfléchi sur les activités de l’UNESCO dans le domaine des langues et du multilinguisme, ainsi que dans celui de la traduction scientifique et littéraire. A la suite des différents débats sur le sujet, l’UNESCO a publié plusieurs manuels pour l’enseignement des langues maternelles dont notre pays devrait s’inspirer.
Dans plusieurs pays d’Afrique, la célébration de la Journée internationale pour la langue maternelle se résume uniquement à des conférences dans des langues étrangères. Elle ressemble plus à des oraisons funèbres qu’à la célébration de langues qui remplissent des fonctions importantes pour le maintien de nos cultures traditionnelles.
C’est inconcevable que dans tout Conakry, on ne puisse pratiquement pas (ou peu) trouver un endroit où apprendre une langue nationale. Pour apprendre des éléments de soussou, par exemple, à Conakry, j’ai du recourir à un professeur privé.
Il faut bien préciser qu’en aucun cas cet enseignement ne devrait être imposé dans le but de remplacer le français comme outil d’enseignement. Elles ne sont pas appropriées pour cela et risqueraient de créer des barrières et approfondir les fossés entre les individus ne parlant pas la même langue dans le même pays.