La chambre pénale de la cour d’Appel de Nouakchott a condamné jeudi soir à 2 ans de prison ferme pour « incitation à la rébellion et atteinte aux bonnes moeurs » le journaliste Hanefi Ould Deha, directeur de publication de l’organe en ligne « Taqadoumy », a appris hier la Pana de sources judiciaires.
Ce journaliste a été arrêté le 24 juin 2009 sur la base d’une plainte pour diffamation déposée par Sarr Ibrahima Moctar, président de l’Alliance pour la Justice et la Démocratie/Mouvement pour la Rénovation (AJD/MR). Le journaliste a été acquitté par rapport au délit de diffamation, faute de texte réprimant les infractions commises par voie de presse électronique. Hanefi ould Dehah a été néanmoins condamné à 6 mois de prison ferme pour « atteinte aux bonnes moeurs » sur la base de faits également commis suivant le même procédé, le 24 juin 2009.
Cette peine a expiré le 24 décembre dernier, mais il n’a pas retrouvé la liberté. La Cour suprême a cassé l’arrêt de condamnation le 14 janvier dernier et renvoyé le journaliste pour un nouveau jugement devant la cour d’Appel autrement composée. Pour le collectif des avocats de la défense, sous la coordination de Me Brahim Ould Ebetty, les décisions de la Cour suprême en date du 14 janvier 2010 et celle de la cour d’Appel du jeudi soir ont pour unique objectif de couvrir la détention « arbitraire » dont est victime le journaliste.
Les organisations de presse, les partis de l’opposition et les ONG de défense des droits humains ont vivement dénoncé la procédure à l’encontre du journaliste. Un récent forum organisé par la majorité présidentielle et parlementaire a recommandé sa libération et la dépénalisation des délits de presse.
Le site d’informations en ligne « Taqadoumy » très critique vis-à-vis du pouvoir actuel, est un des plus visités de Mauritanie.
(Pana)