Jeux olympiques d’hiver de Pyeongchang 2018: Record de participation d’athlètes africains

La présence de pays africains aux Jeux olympiques d’hiver est toujours un petit événement. En 1960,  seule l’Afrique du sud de l’apartheid était présente à des JO. C’était aux VIIIe Jeux olympiques d’hiver de Squaw Valley aux États-Unis.

Aux Jeux olympiques d’hiver de Pyeongchang 2018, qui ont démarré le 9 février, les huit pays africains suivants sont représentés par au moins 1 athlète. L’Afrique du Sud, l’Erythrée, le Ghana, le Kenya, Madagascar, le Maroc, le Nigeria et le Togo ont envoyé au moins un(e) athlète aux Jeux olympiques d’hiver 2018 (9 au 25 février à Pyeongchang). Au total, il y a treize athlètes.

https://www.youtube.com/watch?time_continue=13&v=bM3uMUbjdYQ

 Les sports d’hiver ne sont pas le foot, les problèmes pour les pratiquer sont plus nombreux. Ce qui explique que la majorité des sportifs africains évoluent ailleurs, loin des pays qu’ils sont sensés représenter.

Carole KOUASSI passe en revue quelques uns de ces problèmes qui vont de la création de fédérations pour leurs disciplines à la recherche de financement :

Une fierté pour le continent qui n‘éclipse cependant pas les difficultés auxquelles les athlètes africains, notamment subsahariens, ont fait ou feront face. En premier lieu, les températures glaciales des pays qui abritent ces jeux, aux antipodes de celles rencontrées en Afrique subsaharienne. Conséquences, la majorité des athlètes représentant le continent sont nés ou ont été formés hors de l’Afrique.

Une année de grandes premières

Autre difficulté, le manque de financement. Le cas de l‘équipe nigériane de bobsleigh est le plus patent. Les trois jeunes dames qui composent cette équipe, ont dû lever une collecte de fonds pour payer leurs séances d’entraînement et leurs équipements.

Avant elles, des sportifs africains ont dû faire face aux mêmes obstacles. En 1984, le Sénégalais Lamine Guèye, le premier Africain noir à participer aux Jeux olympiques d’hiver, a créé la fédération sénégalaise de ski et, plus récemment, Robel Teklemariam a créé la fédération éthiopienne de ski avant de faire ses débuts aux JO d’hiver 2006.

Toutefois, comme le souligne qz.com pour certains de ces sportifs, il ne s’agit pas d’une première participation:

Alors que Mathilde-Amivi Petitjean et Adam Lamhamedi sont des vétérans qui ont représenté respectivement le Togo et le Maroc aux Jeux de 2014 à Sotchi, en Russie, plusieurs athlètes africains seront des faiseurs de l’histoire par leur simple participation. Akwasi Frimpong deviendra le premier Ghanéen à participer à Skeleton tandis que Sabrina Simader et Mialitiana Clerc deviendront les premières femmes à représenter respectivement le Kenya et Madagascar. L’équipe de bobsleigh du Nigéria deviendra également le premier Africain à participer au sport aux jeux.

Mais il y a une médaille plus importante pour les 13 athlètes africains à Pyeongchang, en Corée du Sud: devenir le premier Africain à remporter une médaille olympique d’hiver.

individuellement, expliquant comment ils ont pu se retrouver là représentant des pays que certains ne connaissent que peu et remarque que:

Certains de ces athlètes pratiquent des sports inconnus dans le pays qu’ils représentent. Nombre d’entre eux sont nés et/ou ont grandi à l’étranger, sous des latitudes plus propices aux sports d’hiver, et ont choisi de participer à ces Jeux, pour certains en passant simplement d’un drapeau à un autre, pour d’autres en redécouvrant leurs racines…

Seun Adigun, Ngozi Onwumere et Akuoma Omeoga, toutes trois américano-nigérianes, participeront à l’épreuve de bobsleigh à deux. Née à Chicago, Adigun était déjà présente pour le 100 m haies des Jeux d’été 2012 à Londres. Avec Onwumere, originaire de Dallas, et Omeoga, du Minnesota, elles forment la toute première équipe africaine de l’histoire du bobsleigh olympique.

Simidele Adeagbo, participera à l’épreuve féminine de skeleton. Née à Toronto de parents nigérians et ayant vécu au Nigeria pendant son enfance, Adeagbo a mis à profit son expérience de coureuse pour participer, il y a seulement trois mois, à la première course de skeleton de sa vie et se qualifier à 36 ans dans l’équipe olympique nigériane.

https://www.youtube.com/watch?v=BSyw06cGlJ8&feature=player_embedded

 Le cas de Alessia Afi Dipol est assez particulier, la seconde représentante togolaise. Elle est née le 1er aout 1995 Pieve di Cadore, un village de 4 000 habitants, une commune de la province de Belluno dans la région Vénétie en Italie. Avant de représenter le Togo dans le slalom géant féminin, elle a été affiliée à la Fédération italienne des sports d’hiver et à la Fédération indienne de ski. A  l’âge de 18 ans aux JO de Solchi, elle avait réussi à se classe 53ème et elle avait été aussi le porte-drapeau de son pays d’adoption.

Elle explique comment elle a pu devenir togolaise:

Mon père a une usine de vêtements de sport au Togo. Il tient à cette nation et je suis fière de l’opportunité que j’ai de concourir pour le Togo », a-t-elle confié. « Même si je suis née en Italie, que j’y vis et m’y entraîne, je serai désormais toujours avec le Togo, qui est comme une famille d’adoption.

Dans un message qu’elle a publié, en janvier 2018, sur son blog, alessiadipol.altervista.org, elle ne cache pas son enthousiasme et l’attachement aux couleurs du pays qu’elle représente à ces JO:

Les amis, il manque de moins en moins de temps pour les JOOOOO!!!!!! Nous de l’équipe togolaise nous préparons au mieux pour cette super rencontre !!! Nous devons encore arranger des choses et nous sommes prêts à vivre cette merveilleuse aventure !! Et comment vous préparez-vous?

Souhaitons donc bonne chance et bons jeux à tous les athlètes.

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Ce billet que j’ai écrit pour globalvoices.org a été initialement publié le 11 février 2018 sous le même titre.

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