
Au lendemain de son putsch du 5 septembre 2021, à l’époque colonel de l’armée, le chef de la junte avait promis de garantir la liberté d’expression. Il avait même pris l’engagement devant le monde entier d’ « éviter les erreurs du passé”. Sauf qu’au fil du temps, il sombre dans la pire histoire du pays.
En seulement une année, la Guinée, malgré un combat de longue haleine pour l’instauration de la démocratie et du droit à l’information face à des régimes autoritaires, vient de chuter de 25 places sur le rang mondial. Une situation assez critique et déplorable.
Le hic de la Hac
L’accès à l’information devient de plus en plus difficile pour le citoyen. La haute autorité de la communication (Hac), l’organe censé de régulariser les médias d’une part, et de l’autre, jouer un rôle positif entre la presse et l’Etat, se rallie derrière les gouvernants pour museler la corporation.
Pourtant, dans un pays démocratique, la liberté de ton est l’arme la plus redoutable pour construire une nation forte. En France par exemple, avec le “Canard enchaîné” entre autres, on a assisté à des enquêtes profondes pour étayer des pratiques obscures.
De nos jours, les médias ne représentent t-ils pas le quatrième pouvoir ?
Hélas, le pouvoir militaire en Guinée se montre très hostile à la liberté d’expression. Exercer le métier de journaliste indépendant est perçu comme un crime à ses yeux, à l’image du premier régime autoritaire qu’à connu le pays.
La loi sur la liberté de la presse reste piétiner. Or, elle a été saluée par l’opinion publique comme une avancée majeure pour la protection des journalistes, après sa promulgation pendant la période de transition de 2010. Ce qui a abouti en novembre 2020, malgré le temps, à la loi organique portant sur le droit d’accès à l’information publique, instaurant le principe de transparence. Cependant celle-ci reste reléguée au second plan.
Une transition dans l’oppression…
La tenue d’une meilleure transition qui avait été promise au lendemain du coup d’Etat résulte d’une trahison. L’anormal passe désormais à la normale. L’incompétence et la malhonnêteté sont célébrées. La communication reste contrôlée par un groupe d’individus qui veut se faire plaire à tout prix par son mandataire.
Les récompenses de la junte militaire dirigée par Mamadi Doumbouya envers la presse, qui avait contribué à ne pas relayer de fausses informations lors de son putsch le 5 septembre 2021 reste de nos jours marquée par :
– des menaces d’enlèvements répétés par des caciques du pouvoir. Et le kidnapping du journaliste Habib Marouane Camara, dont le sort reste encore inquiétant affiche une image sombre.
Une pensée profonde à Elhadj Mohamed Koula Diallo et Abdoulaye Bah, tous tués dans l’exercice de leur métier, la plume dans la main et dont l’opinion attend toujours que justice soit rendue.