Des violences ayant opposé des membres des communautés chrétienne et musulmane à N’Zérékoré (extrême est de la Guinée) ont fait « un mort, deux disparus et 29 blessés » vendredi et samedi, a annoncé à l’AFP une source policière sur place jointe au téléphone de Conakry.
« Huit des 29 blessés sont dans un état jugé préoccupant », selon la même source policière à N’Zérékoré, principale ville de la Guinée forestière, située à 1.0O0 km de Conakry.
Ces informations ont été confirmées samedi soir par la télévision d’Etat, sans plus de précisions.
Depuis la fin de l’après-midi, la situation est redevenue calme, ont dit des témoins, même si des tirs sporadiques étaient entendus à la nuit tombée.
Un couvre-feu a été établi de 19H30 (heures locale et GMT) à 05H00.
L’ancien gouverneur de N’Zérékoré, l’actuel ministre de l’Agriculture, le colonel Boureima Condé, est arrivé sur place samedi après-midi, avec une importante délégation gouvernementale, d’après la télévision d’Etat.
L’homme décédé, dans des circonstances qui n’ont pas été précisées, a été enterré samedi. Deux autres sont portés disparus, mais aucune information n’a été donnée à leur sujet.
Samedi, des affrontements, à coups de bâtons et de pierres, se sont produits quand des musulmans se sont rassemblés pour aller ouvrir une mosquée fermée par les autorités locales, du fait de la tension entre les deux communautés depuis la fin janvier.
Selon divers habitants joints par l’AFP, la situation s’était tendue entre les deux communautés depuis le vendredi 29 janvier. Une altercation s’était alors produite entre une femme chrétienne qui rentrait du marché central de la ville et de jeunes musulmans chargés du maintien de l’ordre autour d’une mosquée d’un quartier populaire de N’Zérékoré.
La femme a affirmé avoir été empêchée de passer par une route temporairement barrée pour la prière du vendredi et a soutenu avoir alors perdu un gros sac de riz et deux millions de francs guinéens.
« La route était barrée par les jeunes pour la grande prière du vendredi, mais la femme a insisté pour traverser », a raconté la source policière, ajoutant qu’une « bagarre » a alors éclaté.
« Hier (vendredi, une semaine après), des jeunes chrétiens ont tenu à venger cette femme en essayant de perturber la prière, avec des motos qui passaient et repassaient sans cesse autour de la mosquée », a-t-elle ajouté.
Puis, après la prière, la mosquée été fermée par de jeunes chrétiens, ce qui a irrité la communauté musulmane, celle-ci accusant les autorités locales de complicité avec les chrétiens.
Au moment où des groupes s’affrontaient, vendredi, dans le centre de la ville, d’autres sont allés piller des magasins et des domiciles dans les quartiers périphériques de la ville, a-t-on appris de même source.
http://www.guinee-plurielle.com/ext/http://www.lemonde.fr/web/depeches/0,14-0,39-41620002@7-37,0.html