Niger: Nouvelle crise alimentaire au Sahel

La famine frappe encore aux portes du Niger et tous les éléments sont réunis pour que la situation se détériore: terrorisme, conflits armés dans la sous-région, notamment au Mali, une pluviométrie capricieuse et des méthodes culturales qui ne s’améliorent que trop lentement. Selon les observateurs dont swissaid.ch:

L’année 2011 est marquée d’une pierre noire par les agriculteurs nigériens. Du fait d’une pluviométrie insuffisante et mal répartie dans le temps et l’espace, les récoltes ont été particulièrement mauvaises. Certains villages connaissent un déficit alimentaire allant jusqu’à 90 % ! Pour le dire plus clairement : les champs n’ont rien donné d’autre que des tiges de mil et de maïs, sans aucune graine dessus. Au total, il s’agit d’un déficit céréalier de près de 520 milles tonnes. Une situation rendue encore plus tendue par le retour au pays de près de 200’000 Nigériens en 2011, fuyant les conflits libyens et ivoiriens. Si rien n’est entrepris, la famine ravagera la campagne nigérienne durant l’année 2012.

Encore, une fois, la communauté internationale se joint au gouvernement nigérien pour parer au plus urgent. Ainsi, swissaid.ch est déjà sur le terrain. Elle cherche à assurer les deux repas principaux aux habitants des villages de Méhanna et de Bibiyorgou, dans les régions de Dosso et Tillabéry, avec une aide alimentaire totalisant 475 tonnes de céréales, principalement du mil, du maïs et du sorgho.

Emplacement du village de TillabériImage via Wikipedia

Deux représentantes des Nations Unies, Helen Clark, Administrateur du Programme des Nations Unies pour le Développement et Valérie Amos, Secrétaire générale adjointe aux affaires humanitaires des Nations Unies et Coordonnatrice des Secours d’Urgence, se sont rendues au Niger à la mi-février visait attirer l’attention de l’opinion internationale sur l’importance des besoins du Sahel en matière de sécurité alimentaire et de nutrition.

Selon un communiqué de presse publié par le Bureau des Nations Unies pour la Coordination des Affaires Humanitaires (OCHA) en Afrique de l’Ouest et Centrale, elles ont visité un projet agricole soutenu par les Nations Unies à Molia, un village dont les habitants apprennent à cultiver et améliorent leur propre nutrition tout en se procurant un revenu. « Un tel projet montre comment un investissement initial mineur a produit un résultat majeur », a déclaré Valérie Amos. «A quelques kilomètres seulement, il y a un village sans investissement de ce genre, où les gens quittent leurs foyer et ont retiré leurs enfants des écoles afin qu’ils puissent rechercher de la nourriture. »

Baroness Valerie Ann Amos (Photo credit: World Economic Forum)

Les deux hautes personnalités de l’ONU ont déclaré qu’on avait affaire à une crise dans laquelle environ dix millions de personnes de huit pays s’efforcent de trouver à manger. Grace au changement démocratique, adoptant une attitude diamétralement opposé le gouvernement ne cherche pas à cacher ou minimiser la situation et il a pris en charge le problème et a mis au point des stratégies claires et s’attèle à leur mise en œuvre.

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