Le 5 décembre 2013, le Président Jacob Zuma d’Afrique du sud annonçait au monde la mort de Nelson Mandela à son domicile de Johannesburg, en présence de sa famille. Le héros de la lutte anti-apartheid, était âgé de 95 ans.
La Fondation Nelson Mandela a organisé une série de manifestations pour commémorer le père de de la démocratie en Afrique du Sud qui a débuté le 3 décembre et se terminera le 15 décembre.
C’est l’occasion pour moi de partager avec vous, chers lecteurs, ce texte sur la partie de la vie de ce héros des temps modernes sur ses origines, son enfance et sa jeunesse. Je l’ai extrait d’une biographie publiée par nofi.fr.
Origines de Nelson Mandela
Rolihlahla Mandela est né le 18 juillet 1918 à Mvezo, un village situé près de la ville de Mthatha dans la région du Transkei en Afrique du Sud. Rolihlahla est un nom xhosa signifiant littéralement ‘tirer la branche d’un arbre’. Il signifie aussi par extension ‘causeur de problèmes’.
Son grand père, dont le prénom est à l’origine du nom Mandela, était un fils de Ngubengcuka, un roi thembu des années 1830. Madiba, un titre qui lui est souvent attribué, est son nom de clan.
Mandela est issu de l’ethnie thembu,une ethnie appartenant au peuple xhosa.
Le père de Mandela , Gadla Henry Mphakanyiswa, chef du village de Mvezo, était issu de la famille royale thembu. Il était conseiller royal ainsi que faiseur de roi. Il était aussi un prêtre traditionnel de Qamata le grand Dieu xhosa et gardien reconnu de l’histoire de son peuple. La polygamie était commune pour un chef xhosa. Gadla avait ainsi quatre épouses. La mère de Nelson Mandela, la troisième des quatre épouses de Gadla, était une Xhosa du clan mpemvu. Bien qu’il appartienne à la famille royale, Mandela n’est pas éligible à la fonction royale.
Mandela a fait l’objet, en 2004, d’une étude de son patrimoine génétique. Il a été testé comme descendant du côté paternel, d’une lignée d’ancêtres communs aux populations bantoues d’Afrique centrale et australe. Du côté de sa mère, il descend d’une lignée d’ancêtres commune aux populations indigènes de l’Afrique du Sud, les San.
Ce métissage, commun à de nombreux sud-Africains se retrouve peut-être dans les traits physiques des parents de Mandela. Il avait en effet décrit son père comme étant un grand homme de teint sombre, caractéristiques plus communes à ses ancêtres bantous ; et il a probablement hérité de sa mère et son teint clair et ses traits qui le font ressembler à de nombreux Sans.
Ce métissage se retrouve également dans sa langue le xhosa, qui a vraisemblablement emprunté de nombreux clicks aux langues khoisan ces sons, qui contribue à rendre le xhosa, comme la décrit Mandela, comme une langue harmonieuse. On retrouve un de ces sons, à l’initiale du nom de la ville de Qunu, qui comme on le verra est la ville d’enfance de Mandela.
Enfance
A cause de plusieurs réactions inappropriées face aux autorités, Gadla perd à la fois son titre de chef de Mvezo et la plupart de ses biens. Ces réactions sont dues , selon Nelson Mandela, à son orgueil et son obstination, traits dont il dit avoir hérité1.
Le jeune Rolihlahla, alors un très jeune enfant doit migrer dans le village environnant de Qunu où sa mère pourrait recevoir le soutien matériel de proches. Sa mère y est convertie au christianisme et baptisée sous le nom de Fanny.
Son père accepte bientôt de l’envoyer à l’école, à l’âge de sept ans. C’est à cette occasion qu’il reçoit de son institutrice le prénom ‘Nelson’, pour une raison qu’il ignore.
Hors de l’école, son éducation traditionnelle se fait par une observation de la société et de la vie dans la nature. Son père, lui raconte les exploits des héros et guerriers xhosas alors que sa mère lui racontait des fables et légendes xhosas qui le sensibilise à la sagesse.
A l’époque, Nelson Mandela croise bien quelques Blancs-dont le magistrat- qu’il traite avec crainte et respect, mais ils n’ont, de son aveu, aucune influence sur sa vie quotidienne.
Une tension existe toutefois, à Qunu, entre Mfengus et Xhosas en raison du rapprochement des premiers avec les Blancs et leur plus grand niveau d’instruction et d’évangélisation. C’est d’ailleurs grâce à deux frères de cette ethnie que la mère de Nelson est convertie au christianisme et son fils envoyé à l’école.
A l’âge de neuf ans, Mandela perd son père des suites d’une maladie pulmonaire. Il déménage à nouveau, cette fois-ci sans sa mère, à Mqhekezweni, la capitale du peuple thembu. Il y découvre un milieu plus aisé, occidentalisé et christianisé. Il s’installe chez le régent du royaume thembu, Jongintaba, qui devient son tuteur et l’élève comme ses propres enfants, notamment son fils Justice, avec qui Mandela entretient une relation étroite. A l’époque, il est destiné à devenir un conseiller du futur roi, Sabata.
A l’école, il apprend l’anglais, le xhosa, l’histoire et la géographie. Le passage de différents chefs d’ethnies différentes à Mqhekezweni y racontaient des histoires des héros de leurs peuples respectifs, parfois non-xhosas et leur résistance à l’impérialisme occidental. Ces histoires lui suggèrent également une unité originelle de ces peuples africains, dont l’unité et l’équilibre auraient été troublés par l’arrivée de l’Homme blanc et sa cupidité.
A seize ans, il est circoncis, rituel de passage de l’âge adulte chez les Xhosas et chez de nombreux peuples africains. Il y reçoit le nom Dalibunga, signifiant ‘fondateur du Bhunga2’.
Age adulte
Peu après, Nelson Mandela se rend au collège thembu de Clarkebury dans le district d’Engcobo. Il en fait l’expérience du cadre strict et devient pour la première fois familier avec des Blancs : le directeur de l’école et son épouse, dans le jardin desquels il travaille après l’école. Mandela obtient son diplôme en deux ans au lieu des trois ans habituels. Il justifie cette performance par un dur travail, plus que par une prédestination à l’école.
En 1937, Mandela intègre le lycée de Fort Beaufort à Healdtown ou est dispensé un enseignement chrétien et anglo-centré. Il se lie pour la première fois d’amitié avec des Africains d’autres ethnies que la sienne. Il s’y initie à la boxe et à la course de fond.
Deux ans plus tard, en 19393, il est admis à l’Université de Fort Hare, la seule Université pour Noirs du pays, mais aussi la plus prestigieuse institution de la sorte en Afrique Australe. Il y étudie l’anglais, la physique, le droit hollandais, l’administration indigène, l’anthropologie et la politique ; y pratique le football, la danse, le théâtre et le cross-country. C’est dans un groupe d’enseignement de la Bible aux populations voisines auquel il prend part qu’il fait la connaissance d’Oliver Tambo, alors étudiant en sciences.
De retour à Mqhekezweni en 1941, il apprend que le régent Jongintaba a arrangé des mariages pour son fils Justice et pour Mandela lui-même. Ayant déjà eu des relations amoureuses, il est réticent de se voir marié à sa promise ou plus généralement de se voir choisir une épouse par le régent. Il décide avec Justice de fuir à Johannesburg. Mandela ne se réconciliera avec le régent que plus tard dans la même année, peu avant sa mort en 1942. Profitant d’abord du statut des connexions de Justice en tant que fils du régent du royaume Thembu4, les deux fuyards obtiennent un travail sur un chantier avant d’être démasqués et renvoyés. Mandela est bientôt recruté par un cabinet dirigé par des Juifs en parallèle de sa licence qu’il obtient en 1942. Son recrutement par des Juifs témoignerait, pour Mandela, de la plus grande tolérance des Juifs que celle des Blancs.
L’enrichissement du cabinet se fait, d’après Mandela, au détriment de ses clients noirs, mais les relations entre employés du cabinet y sont plus homogènes. Il s’y lie d’amitié avec un jeune Blanc, Nat Bregman, qui lui fit découvrir le Parti Communiste et son idéologie. Installé dans des conditions très modestes dans des quartiers populaires de Johannesburg, il fait l’expérience de quartiers plurilinguistiques où les Africains font fi de leurs clivages ethniques et peuvent diriger leurs propres affaires.