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La prison et les tortures sous le régime PDG de Sékou Touré, vues par la LIDH et quatre anciens ambassadeurs américains en Guinée. Partie I

L'ensemble de violations flagrantes des droits de l'homme et des libertés fondamentales commises par le gouvernement guinéen contre des citoyens et non-citoyens, comme documenté ici, justifie de la part des Nations Unies l'étude conformément aux résolutions de l'ECOSOC 728 F et 1503.

Cette dénonciation des graves violations des droits humains par le régime de Sékou Touré est une initiative des trois parmi les premiers ambassadeurs des Etats Unis en Guinée. Considérant le fait que ce document provient de personnalités étrangères qui ont exercé les fonctions d’ambassadeurs dans notre pays au moment où les crimes qu’ils décrivent se faisaient, les informations qu’il contient sont directement puisées à la source. Ce ne sont pas des informations biaisées car ces personnalités n’avaient aucun intérêt à jeter l’opprobre gratuitement sur ce régime criminel. Vu la longueur de ce document, je vais le diviser en 4 parties dont voici la première.

C’est une reproduction d’une publication de guineelibre.over-blog.com.

Son Excellence Monsieur Kurt Waldheim

Secrétaire général Organisation des Nations Unies New York, NY 10017

Votre Excellence,

La Ligue internationale pour les droits de l’homme et le Comité international des droits humains de l’Association du barreau de la ville de New York vous transmettent respectueusement cette communication sur les  évidences d’ un ensemble de violations flagrantes des droits de l’homme et des libertés fondamentales commises par le Gouvernement de la Guinée contre ses propres citoyens, ainsi que ceux de la France et d’autres pays qui résident légalement en Guinée . Ces violations sont contraires au droit international  et aux droits de l’homme consacrés dans la Charte des Nations Unies , la Déclaration universelle des droits de l’homme , le Pacte international relatif aux droits civils et politiques , la Déclaration des Nations Unies contre la torture, et les règles minima des Nations Unies pour le traitement des détenus.

C’est avec un profond regret que nous soumettons cette communication à l’Organisation des Nations Unies, car les violations attestées se produisent dans un pays dirigé par celui qui a gagné le respect du monde quand il a mené son pays à travers ses étapes initiales de l’indépendance à sa sortie  de la communauté française.

Néanmoins, les preuves que nous avons jointes démontrent de manière évidente  les faits  de détention systématique sans le respect de la personne présumée être de l’opposition au gouvernement ; la torture, les exécutions, les  assassinats et la famine imposés  aux  prisonniers politiques.

Lire aussi: Parmi ces victimes du 18 octobre 1971, il se pourrait que vous retrouviez un des vôtres

L’obligation  à l’exil de plus de deux millions de Guinéens et d’autres violations flagrantes: Il y aurait un demi-million d’exilés guinéens au Sénégal , un demi-million en Côte-d’Ivoire, 200.000-300.000 en Sierra Leone, au Libéria 200.000-300.000, 100.000 au Mali et 60.000-70.000 en France.

L’exil  est imposé ces personnes en grande partie à cause de la et des représailles du le gouvernement. La primauté du droit a cessé d’exister en Guinée et la terreur est devenue monnaie courante.

Il n’y a pas de voies de recours internes.  Les personnes sont arrêtées et détenues, sans respect de la loi, mais par des jugements par des  tribunaux secrets au cours desquels  l’accusé n’a pas le droit ou la possibilité de préparer une défense adéquate, ou à laquelle il / elle peut même ne pas être présent lors de la détermination de la peine.

Lire également: Siradiou Diallo: Le complot permanent, ou le stalinisme à la guinéenne 1ère partie 

Par cette communication, nous cherchons la mise en œuvre des principes de la Charte des Nations Unies, la Déclaration universelle des droits de l’homme et autres instruments internationaux des droits de l’ homme,  d’informer l’ONU des violations de ces instruments par l’un de ses Etats membres.

L’ensemble de violations flagrantes des droits de l’homme et des libertés fondamentales commises par le gouvernement guinéen contre des citoyens et non-citoyens, comme documenté ici, justifie de la part des Nations Unies l’étude conformément aux résolutions de l’ECOSOC 728 F et 1503. Nous demandons donc respectueusement que cette communication soit portée devant la Sous-Commission des Nations Unies pour la prévention de la discrimination et protection des minorités.

Les droits énoncés dans la Déclaration universelle des droits de l’homme qui sont systématiquement violés

Parmi les droits énoncés dans la Déclaration universelle des droits de l’homme qui ont été et sont encore violés de manière flagrante en Guinée pour lesquels  les preuves sont produites, sont:

-Le droit à la liberté et à la sécurité de la personne, et ne pas être soumis à l’arrestation et l’exil arbitraires. (Articles 3 et 9 ).

-Le droit d’être reconnu comme une personne devant la loi . ( Article 6 ) .

-Le droit, en pleine égalité, à un procès équitable et public devant un tribunal indépendant et impartial, qui décidera de ses droits et obligations  et de toute accusation en matière pénale . (Article 10 ) .

-Le droit, lorsqu’on est accusé d’une infraction pénale, d’être présumé innocent jusqu’à ce que sa culpabilité ait été légalement établie au cours d’un procès public où l’on  a reçu toutes les garanties nécessaires à sa défense (Article 11 ).

-Le droit à un recours effectif devant les juridictions nationales compétentes contre les actes violant les droits fondamentaux reconnus par la constitution ou par la loi . (Article 8 ).

-Le droit de ne pas être soumis à des traitements ou peines inhumains ou dégradant. (Article 5).

-Le droit d’être libre de toute discrimination raciale. (Article 2).

-Le droit d’être libre de toute discrimination fondée sur l’origine nationale ( Article 2).

– Le droit d’être libre de toute ingérence arbitraire dans la vie privée, la famille, au domicile ou la correspondance et des attaques à l’honneur et à la réputation. (Article 12).

-Le droit de quitter la Guinée et revenir. ( Article 13 ).

-Le droit à la nationalité guinéenne et de ne pas être arbitrairement privé de sa nationalité . (Article 15).

-Le droit de ne pas être soumis à la privation arbitraire de la jouissance de ses biens. (Article 17)

-Le droit de la maternité et de l’enfance à des soins et une assistance spéciales . (Article 25 ).

Témoignages d’anciennes victimes de violations signalées des droits de l’homme

La documentation présentée ici se compose de témoignages des anciennes victimes de violations signalées des droits de l’homme. Elle a été recueillies sur une période de deux ans par deux avocats du Comité des Avocats de la Ligue internationale pour le Conseil de New York Law Associates, des droits de l’homme et du Comité international de droits de l’homme de l’Association du barreau de la ville de New York .

Les six annexes comprennent :

1- Les listes de prisonniers politiques, y compris ceux qui ont disparu, ont été condamnés à mort ou sont morts dans des camps de prisonniers (compilées par ceux anciennement internés en Guinée).

2-Douze affidavits d’anciens prisonniers politiques attestant d’emprisonnement et leurs auteurs sans procédure régulière; la torture et les mauvais traitements de prisonniers et les mauvaises conditions dans les camps .

3-Les plans de la  prison Camp Boiro, préparés par d’anciens prisonniers.

4-Les Certificats médicaux délivrés par des médecins français, constatant la torture des anciens prisonniers politiques en Guinée.

5- Les déclarations des membres de la famille d’un ancien prisonnier réfutant les accusations politiques portées contre lui.

6-La déclaration de l’épouse d’un prisonnier politique actuellement détenu en Guinée, relative à l’arrestation et les accusations portées contre son mari, qui a servi comme ambassadeur de Guinée aux États-Unis et en URSS.

7-La déclaration de Guinéens en exil approuvant les conclusions de cette communication .

Ceux-ci sont  des éléments de preuve convaincants qui appuient la conclusion que de nombreux traités des Nations Unies relatifs aux droits de l’homme ont été violés exigeant une enquête immédiate par l’Organisation des Nations Unies.

____

La traduction de l’anglais a été faite par Thierno A DIALLO

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konakryexpress

Je revendique le titre de premier clandestin à entrer en Italie, le jour où la mort de Che Guevara a été annoncée. Mais comme ce serait long de tout décrire, je vous invite à lire cette interview accordée à un blogger et militant pour les droits humains qui retrace mon parcours dans la vie: https://fr.globalvoices.org/2013/05/20/146487/

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