Sondage du CECODE sur les connaissances des citoyens à propos de l’épidémie d’Ebola

Le Centre communautaire pour le développement de l’éducation (CECODE) vient d’effectuer un sondage auprès de la population à la base, intitulé : Les perceptions des citoyens à la base sur l’épidémie d’Ebola. son Président M. Malick Bah vient de m’envoyer une copie du rapport du sondage avec les conclusions. Dans notre échange de correspondance il m’a informé avoir une conférence-débat à la maison de la presse sur les résultats du sondage, le 16 aout pour démontrer que la stratégie de communication qui n’intègre pas dans le dispositif la prise en compte des a priori de la population n’est pas efficace pour un changement de comportement.

Les informations recueillies montrent quelques lacunes sur la connaissance de ce virus et son

Campagne d’information: Un employé de l’UNICEF en action pour montrer les bons gestes pour se prémunir du virus. Source:
observers.france24.com

mode de transmission de la part de la population d’une commune de Conakry, Ratoma. Soit le nombre des interviewés que le caractère localisé du sondage n’autorise pas à croire qu’au niveau national on aurait obtenu les mêmes résultats. Cependant, la commune de Ratoma étant composé d’habitants dont le niveau intellectuel et économique n’est pas le plus bas de la capitale guinéenne, on est en droit de penser qu’au niveau de tous ses habitants ou au niveau national, les lacunes relevées devraient être pires.

Les résultats obtenus pourront sans aucun doute servir pour l’objectif visé par CECODE qui était de fournir des outils pour accroître l’efficacité de la système de communication et d’information en faveur des communautés sur la question relative à l’épidémie d’Ebola afin de renforcer la sensibilisation et promouvoir la participation communautaire.

Au total, 87 personnes ont été interviewées.

Après traitement et analyse des fiches, nous vous livrons la transcription intégrale des perceptions et le niveau de connaissance des citoyens sur l’épidémie d’Ebola.

Question 1 : L’épidémie Ebola représente quoi pour vous ?

Plus de 72% des personnes interviewées trouvent la maladie « dangereuse, contagieuse, grave et mortelle ». Par contre, pour 24% des enquêtés, l’épidémie Ebola ne représente rien ; et 4% des personnes interviewées restent perplexes.

On relève dans les propos ce qui suit :

Question 2: Croyez-vous à l’existence de la maladie?

24 interrogés sur 87 ne croient pas du tout l’existence de la maladie, soit 28%. Les raisons qu’ils évoquent sont :

Parmi les citoyens qui croient à l’existence de la maladie, les enquêteurs ont relevé dans leurs propos des réponses erronées comme:

De façon générale, les populations interrogées et qui croient à l’existence de la maladie connaissent les modes de transmission du virus Ebola :

Question 3: Comment on l’évite?

Les réponses données par les personnes interrogées sont variées et disparates:

L’analyse des réponses sur la première question, montre qu’une grande partie de la population interrogée savent que le virus d’Ebola est dangereux, contagieux et mortelle. Une partie de la population touchée (24%) ont émis des propos que nous classons dans la catégorie des représentations. Ces propos mettent en évidence les croyances et les contingences culturelles qui constituent de véritables obstacles pour un changement de comportement. C’est pourquoi, pour améliorer le système de communication en vue de combattre le virus Ebola avec efficacité, il convient d’intégrer dans le dispositif d’information et de sensibilisation la prise en compte des préjugés de la population.

Les réponses fournies sur la deuxième question montrent, globalement, le niveau de connaissance appréciable de la population sur les modes de transmission du virus Ebola. Toutefois, il existe encore quelques résistances dues aux a priori que les citoyens ont sur la maladie.

Sur la troisième question, le niveau de connaissance de la population est très appréciable quant aux dispositions à prendre pour éviter la maladie.

Comment mieux communiquer pour combattre Ebola?

Cecode-Guinée étant convaincu que :

Cette observation permet de tirer une conclusion d’ordre pédagogique : tout apport d’information, quelle que soit la technique employée pour l’apporter doit être précédé de la compréhension des représentations des citoyens en vue de faciliter l’appropriation de l’information.

Pour étayer cette conclusion, Jean Louis Martinand a expérimenté dans un cadre purement didactique le concept objectif-obstacle.

Des citoyens préoccupés écoutant une autre équipe au travail d’information. Crédit photo: letempstg.com

Dans le cadre de la lutte contre le virus Ebola, le premier niveau d’objectif est d’utiliser les canaux de communications disponibles pour informer les citoyens sur les mesures d’hygiène à observer. Il se trouve qu’avec ce sondage que nous venons de réaliser, il apparaît encore, les obstacles qui font barrière pour une meilleure appropriation des messages sur l’épidémie d’Ebola. C’est là où Jean Louis Martinand propose d’utiliser la caractérisation de l’obstacle comme mode de sélection de l’objectif : Deuxième niveau d’objectif.

Jean Louis Martinand et collègues poursuivent, qu’il ne faut pas sous-estimer l’obstacle si l’on veut pouvoir le franchir, mais il faut le penser d’une manière qui rende possible son dépassement.

Dans le cadre de la lutte contre le virus Ebola, Cecode-Guinée propose comme démarche de :

Nous estimons que pour une lutte efficace contre le virus Ebola, le rapport à l’information doit être pris au sérieux car une seule résistance à cause des préjugés sur les mesures d’hygiène à   observer est un danger potentiel pour la population. C’est dans ce cadre précis que cecode-Guinée compte s’investir pour apporter sa contribution d’ordre pédagogique dans le sens de l’amélioration du système de communication jusque-là mis en place.

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