Ce 11 septembre 2011, j’étais à Conakry, dans ma villa à Ratoma. Ayant passé une nuit chargé (nourriture et boissons), je me suis levé un peu plus tard que d’habitude. Mon chauffeur et quelques enfants de la famille regardaient la TV. J’apparais dans le salon en robe de chambre sortant de ma chambre à coucher.
La TV étant tournée vers la porte de ma chambre à coucher, je vois des images de TV5 montrant un speaker agité commentant des images que je ne distingue que petit à petit. Je vois clairement le premier avion qui fonce sur la première tour. J’entends des voix excitées incrédules du spectacles dont tout le monde était témoins. Je vois des pompiers qui entrent dans cet enfer poussés uniquement par le désir de sauver des vies. Je vois un autre avion qui pénètre dans la deuxième tour. Je suis comme paralysé. Je crie sans même m’en rendre compte. Je ne réalisais pas encore que je n’aurais plus revu ces symboles fiers de puissance, de réussite et d’argent. Je pensais surtout à ces pauvres personnes qui sans peur apparente entraient dans cet enfer d’où d’autres personnes qui n’avaient fait aucune autre voie de sortie se jetaient dans l’air, après avoir tenté vainement d’attirer l’attention des secours.
Immédiatement, j’ai murmuré Bin Laden. En effet, environ deux semaines au paravant, j’avais lu sur une vieille copie du quotidien milanais Corriere della Sera acheté chez Petit Bobo que les services de renseignements américains trouvaient qu’ils recevaient trop d’informations, mais qu’ils savaient qu’un acte terroriste provoquerait beaucoup de deuil. Dans l’article le nom de Al Qaida et de Osama Bin Ladin étaient clairement indiqués.
Les réactions des gens à Conakry étaient très surprenantes. Une amie en rentrant en famille a trouvé tout le monde en pleurs. Ayant le papa malade, elle a pensé qu’il était mort. Tout le monde ressentait vivement jusqu’au plus profond de soi, la douleur qui avait frappé les USA. Des cousines pleuraient, quant à elles parce qu’elles avaient peur pour leurs enfants qui étaient en …Hollande.
Moi, cet acte terroriste m’a surtout rappelé ceux qui avaient frappé Naroibi et Dar-es-Salam quelques en 1998. Mon fils se trouvait au Stanley Hotel de Nairobi au moment des explosions. La peur et la douleur que j’avais ressenties alors m’ont beaucoup rapproché des membres des familles de ces pauvres innocentes dont la vie disparaissait ainsi devant toute l’humanité, sans que personne ne puisse rien faire pour les aider
La compassion n’a pas de frontières dans des cas semblables, c’est pour cela que le sentiment d’impuissance secoue tous ceux qui ont assisté à cette tragédie. Malheureusement, aucun des médias que j’ai suivi lors des commémoration des attentats aux UAS en 2001, n’a senti le besoin de dire quelques mots au sujet des victimes de Nairobi et de Dar-es Salam.
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