Guinée: Pour nous diriger, faut-il avoir un passé douteux?

Ainsi c’est dans la salle de conférence du ministère de l’Administration et du Territoire à Conakry, que la CENI (Commission électorale nationale indépendante) a posé l’ultime condition pour être candidat aux élections présidentielles du 27 juin prochain. En
Tout candidat à la présidence de la République doit être de nationalité guinéenne de naissance ; de jouir de ses droits civils et politiques;et d’être âgé de quarante ans au moins et de soixante dix ans au plus à la date du dépôt de la candidature, il faudra déposer une caution de 500 millions de Francs guinéens pour aspirer à diriger notre pays.

Dans un pays pauvre comme la Guinée, ne peuvent se permettre de payer une caution de 500 millions de francs que ceux qui ont eu des affaires avec le gouvernement ou ont carrément occupé des postes de hautes responsabilités, c’est-à-dire ceux qui ont plongé le pays dans la … dans laquelle il se trouve.

C’est pour cela que le prochain président sera un des anciens Premiers ministres ou un des leaders des plus anciens partis à base ethnique ou un homme d’affaires qui s’est enrichi dans des affaires louches de passation de marchés de gré à gré, en toute illégalité.

Nous aurons donc le choix entre des dirigeants qui ont démontré leurs limites et qui sont entrés dans les hautes sphères de l’état, mais en sont sortis riches; la Guinée restant encore plus pauvre, les populations n’ayant pratiquement pas d’accès aux services sociaux de base, en particulier ni à l’eau ni à l’électricité. Pour élargir le choix, il y aura des dirigeants politiques devenus opposants de profession, mais aux poches remplis d’argent par des contributions d’origine obscurs et des hommes d’affaires véreux, compris avec les régimes dictatoriaux qui se sont succédés à la tête du pays depuis l’indépendance.

Espérons seulement que le mixage ethnique et culturel découlant des mariages et des amitiés leur empêchera de jouer la carte ethnique pour essayer d’avoir des voix. En Afrique, l’instrumentalisation politique des différences n’a jamais porté que des destructions, des viols et des deuils.

La CENI ne pouvait-elle pas nous offrir une autre alternative?

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