D’après une dépêche de l’agence AFP reprise par plusieurs medias dont afriqueeducation.com, l’Union européenne a décidé mardi de durcir ses sanctions à l’encontre de la junte guinéenne avec un gel des avoirs et une interdiction d’exportation de matériel pouvant servir à la répression dans le pays, ont indiqué des sources diplomatiques.
En outre, une liste de personnes liées au régime et déjà interdite de visa sur le territoire de l’Union européenne a été allongée, selon ces sources.
Le site web du nouvelobs.com, ajoute :
« Compte tenu de la gravité de la situation en République de Guinée, il convient d’imposer des mesures restrictives supplémentaires à l’encontre des membres du Conseil national pour la démocratie et le développement (CNDD) ainsi que des personnes physiques ou morales (…) responsables de la répression violente ou de l’impasse politique dans la quelle se trouve le pays », s’est justifiée l’UE dans un texte.
Une liste des personnes interdites de visa sur le territoire de l’UE a également été allongée. Celle-ci passe de 42 noms « à environ 70 noms », a souligné l’une des sources diplomatiques, le capitaine Dadis Camara y figurant « tout en haut », a-t-elle ajouté.
Les nouvelles sanctions incluent également le renouvellement « le gel de tous les fonds et ressources économiques qui appartiennent aux membres du CNDD et aux personnes physiques ou morales, aux entités ou aux organismes associés à ceux-ci ». Cette mesure était envisagée depuis fin octobre.
D’après le nouvelobs.com « l’Europe a confirmé le retrait d’un projet d’accord de pêche la liant à la Guinée, avec aides financières à la clé. Cet accord, portant sur la pêche au thon, devait permettre la poursuite d’une coopération en place depuis 1983 pour les quatre prochaines années. Une aide 450.000 euros devait être allouée pour le développement de ce secteur et 1,6 millions d’euros supplémentaires sur quatre ans pour développer le système de contrôle des zones de pêches guinéennes. »
Ces nouvelles mesures de durcissement de l’attitude européenne sont une conséquence directe du contenu du rapport de la Commission d’enquête de l’ONU sur le massacre du 28 septembre à Conakry. Ce rapport décrit en détail la planification et l’exécution des violences impliquant les plus hautes autorités guinéennes, accusées de crimes contre l’humanité justifiant la saisine de la Cour pénale internationale (CPI). Le Ministre français des AE, Bernard Kouchner, parlant du rapport a dit qu’on ne pouvait pas les détails des atrocités sans avoir des larmes aux yeux.