Sous l’égide du Président Alpha Condé, un séminaire national sur le processus de réforme du secteur de la sécurité en Guinée se tient à Conakry, du 28 au 31 mars selon un communiqué de presse du bureau de l’ONU publié le 29 mars.
Pour désamorcer les tensions qui ont porté à de graves violations des droits humains les plus élémentaires, la réforme des forces de sécurité est considérée par de nombreux guinéens comme le premier pas. En particulier, les recrutements sur une base ethnique, l’indiscipline et l’usage de la force de manière excessive contre toute manifestation syndicale ou étudiante doivent cesser. L’armée a le devoir de protéger les citoyens de la même manière quelque soit leur appartenance ethnique, religieuse ou régionale. Nous ne devrions plus entendre « Attrapez cette personne, elle est Peulhe, Malinké ou autre ». Elles doivent apprendre à agir au-dessus des parties en conflit.
Said Djinnit, Représentant spécial de l’ONU pour l’Afrique de l’Ouest, a salué mardi le lancement de ce séminaire et réitéré la volonté des Nations Unies « d’accompagner la réforme du secteur de la sécurité en Guinée et à travailler très étroitement avec le gouvernement et les autres partenaires pour assurer son plein succès ».
« Les Nations Unies soutiennent la Guinée nouvelle dans ses autres efforts de réforme et de redressement institutionnel et économique pour faire face aux aspirations légitimes de son peuple au changement et au bien-être », a-t-il ajouté.
Le séminaire a pour objectifs de jeter les bases de la réforme et d’adopter une feuille de route pour guider le processus et ses acteurs. Celle-ci devrait inclure un plan d’action national détaillant les actions concrètes à entreprendre à court et à long terme dans ce domaine.
Les discussions se baseront sur les conclusions du diagnostic commun établi par la mission conjointe d’évaluation du secteur de la sécurité en Guinée conduite en 2010 par une équipe d’experts de la Communauté Economique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO), l’Union Africaine (UA) et l’ONU, sous la direction du Général Lamine Cissé.
Le rapport d’évaluation avait été officiellement remis au Général Sékouba Konaté, Président par intérim de la République de Guinée, le 4 mai 2010. L’Union Européenne, les Etats-Unis et l’Organisation Internationale de la Francophonie (OIF) y avaient été également associés.
S’articulant autour de plusieurs axes, le séminaire entend, entre autres, « remobiliser l’ensemble des acteurs et engager résolument le processus de réforme » et « identifier l’architecture institutionnelle et les contours de la future armée guinéenne, ainsi que le principe et mécanismes du contrôle civil sur les forces armées ».
L’importance de la réforme du secteur de la sécurité et son rôle dans la restauration de la démocratie qui ont été largement reconnus depuis le début de la transition, ont à nouveau été soulignés au cours de la séance d’ouverture.