Les tortues extrêmes du tyran Sékou Touré ont fait d’innombrables séquelles au peuple de Guinée. Hauts fonctionnaires, commerçants, hauts gradés de l’armée, intellectuels, aucune couche sociale n’a été épargnée. Ni même le genre. A travers son tribunal populaire, il a imposé sa marque de dictature. Décimé son peuple au prix de son pouvoir.
Lorsqu’on fait entrer quelqu’un dans une cellule, il y est isolé sans manger ni eau pendant 10 jours voir plus. Et la cellule 49 était réputée être parmi les plus dangereuses. Car celui qui y est incarcéré, ne peut bénéficier d’aucune visite, y compris celle du chef de poste, que lorsque mort s’en suit.
Le récit vivant d’Elie Hayeck, commerçant et libanais d’origine, qui a passé sept longues années dans les murs du fameux Camp Boiro, reste une illustration parmi rares d’autres personnes qui y ont survécu.
« j’ai passer 10 jours sans boire ni manger. Sans solution, j’ai uriné dans mes mains pour boire afin de pouvoir respirer ».
Après plusieurs jours passés « ils viennent me menotter. Et à chaque fois que je bougeais dans mes mains, les menottes s’enfonçaient dedans », a poursuivi ce pauvre citoyen qui avait toutes les ambitions de développer librement sa petite activité commerciale en Guinée.
Et le témoignage de l’ancien Directeur général de l’aviation, qui avait été un dignitaire de Sékou Touré avant de connaître une longue détention, montre la mauvaise foi du dictateur envers ses victimes :
« un jour, en arrosant, je vois une main tenant un chiffon sortir d’un petit trou pour quémander un peu d’eau pour sucer. Pétrifier par l’acte quasi irréel, j’ai pris tout le risque, au péril de ma vie, pour jouer le semblant en tournant l’arrosoir de ce côté pour qu’il ait de l’eau et tenir. Malgré tout, la personne n’a pas survécu. Elle était condamnée à la diète noire », laisse entendre Réné Gomez qui avait pris la décision de rentrer au pays après de brillantes études en France.
A l’interrogatoire…
Et l’autre méthode de maltraitance inhumaine est lorsqu’on attache les mains d’un prisonnier par derrière, à travers une corde, on le fait pendre pour que les pieds ne touchent pas la terre. Alors moins de mouvement, cela peut provoquer une secousse et c’est la catastrophe.
Le pire est qu’ils « viennent vous tourner pour vous balader comme un pantin », soulignait monsieur Gomez lors d’un témoignage après ses années de prison. Tous ceci, dans le but de faire subir des tortures extrêmement difficiles à supporter à la victime.
Ils utilisent des fils électriques sur les parties sensibles du torturé (hommes ou femme). Aucun autre témoin sauf la victime et le tortionnaire qui cherche à faire parler sa vérité. C’est-à-dire, celle qu’il veut entendre pour remonter à son patron.
« On a branché mes oreilles avec un appareil sur la table. Et là, il faut répondre que vous êtes homme de front: Nazi, homme de Foccart; Et si vous refusez, on vous tourne la manivelle » a témoigné dans une interview à INA, monsieur Elie Hayeck.
La Guinée sous ce régime tyrannique a été le théâtre de multitudes d’animosité. Car même le peu d’air que les victimes respirent, si les bourreaux avaient la possibilité, ils allaient le leurs « priver pour qu’ils meurent lentement et sûrement ».