Extrait:
RFI : Je veux d’abord vous demander si toutes les informations qu’on a diffusées ces derniers jours c’est-à-dire tous les témoignages qu’on a eus font état de tirs à balles réelles sur les populations et de viols de femmes. Est-ce que vous avez vu ça de vos propres yeux ? Est-ce que vos collègues du BATA, les militaires ont commis ces actions ?
Militaire : Je confirme, qu’il y a eu des viols, qu’il y a eu des tirs à balles réelles. Effectivement, monsieur.
RFI : Le matin, quand on vous a envoyés pour empêcher la manifestation de l’opposition au stade, est-ce qu’on vous avait donné des ordres précis ?
Militaire : C’est la gendarmerie qui était d’abord concernée puisqu’ils ne se sont pas entendus avec les opposants, on a reçu l’ordre d’aller mater cette opposition, que nos chefs ont qualifié d’indisciplinés. Nous sommes y compris moi, j’en faisais partie, on ne pouvait pas refuser les ordres c’est-à-dire c’était d’aller mater les opposants et leur faire comprendre qu’il n’y a qu’une seule autorité en Guinée et de leur donner une leçon. Il y a eu tellement de morts, on ne pouvait même pas compter. Moi, j’avais même des vertiges franchement, j’avais des vertiges. Il y a eu 160 ou 180 morts. Franchement, je ne peux même pas vous dire combien de cadavres. Et je sais que dans la nuit du lundi, ils nous ont dit d’aller récupérer les corps et on a récupéré environ 47 corps qui ont été enfouis, je ne peux pas dire à quel endroit vraiment.
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