Des affrontements ont opposé vendredi forces de l’ordre et manifestants anti-Gbagbo dans la ville de Gagnoa, en Côte d’Ivoire. Le responsable la Ligue ivoirienne des Droits de l’Homme témoigne.
Deux habitants de Gagnoa, une ville de Côte d’Ivoire où des affrontements entre manifestants et forces de l’ordre ont fait plusieurs morts ce vendredi, ainsi que le responsable de la Ligue ivoirienne des Droits de l’Homme, témoignent sur Libération.fr.
André Kamaté, président de la Ligue Ivoirienne des Droits de l’Homme. «On a eu des informations par notre responsable sur place. C’était une manifestation organisée par le Rassemblement des houphouëtistes pour la démocratie et la paix (RHDP), un parti d’opposition. La marche avait été interdite par les autorités locales. Selon notre correspondant, il y a eu des échanges de tirs, c’est-à-dire que les deux parties étaient impliquées. Il confirme qu’il y a eu des blessés, mais n’est pas en mesure de confirmer les morts. Il continue ses investigations.»
Krihoua Franck Privat, responsable du diocèse de Gagnoa. «La manifestation a commencé à 9 heures ce matin, dans le quartier de Dioulabougou. Je ne suis pas rentré à l’intérieur, mais j’ai pu assister à certaines scènes. Des jeunes manifestaient pour exprimer leur mécontentement. La police a tiré des bombes lacrymogènes, puis on a entendu des coups de fusil. On ne sait pas qui a tiré, ni qui a commencé. Ça a duré environ une heure, et à 11 heures, un calme total était revenu dans la ville. Depuis, les gens ne sortent plus de chez eux. Je suis allé à l’hôpital central, où on m’a dit qu’il y avait au moins cinq morts et des blessés. Certaines familles étaient là, à côté des corps des défunts. Selon le bruit qui court, il pourrait y avoir de nouveaux rassemblements ce soir.»
Dominique Degrou, habitant de Gagnoa. «En se rendant en centre-ville ce matin, les gens ont constaté que tout était fermé. Il y avait beaucoup de manifestants, la police a dû appeler des renforts. Ils ont tiré des bombes lacrymogènes pour mettre fin à l’agitation, puis il y a eu des tirs. On croyait au début que la manifestation était organisée pour protester contre les coupures d’électricité, mais en fait il semble que c’était pour des raisons politiques.»
Source : http://www.liberation.fr/monde/0101620367-les-familles-etaient-la-a-cote-des-corps-des-defunts