Jamais le désespoir des guinéens n’a atteint un tel seuil

Voici une réflexion de Mamadou Lamine Bah, grand reporter au Lynx et Chef d’un projet de la Banque africaine de développement sur la pauvreté des guinéens et la nullité des leaders tant du pouvoir en place que de l’opposition ainsi que de la société civile.

CHAPO

Mars-avril  2016 : jamais le désespoir des guinéens n’a atteint un tel seuil. Marasme économique, spleen, ébola et malaise social. Les Guinéens  ne savent plus à quels saints se vouer. Devant les misères profondes et multiformes de leurs compatriotes, les gouvernants ont le regard ailleurs. L’élite guinéenne dans sa globalité est coupable de nullité. Depuis 1958, le pays s’enfonce.

Le gouvernement actuel mène un train de vie digne de celui d’un pays riche ou émergent. Pendant ce temps, l’état fout le camp. L’Assemblée nationale, le premier contre-pouvoir se préoccupe davantage des avantages de ces députés.

La société civile ne regarde que devant sa surface de réparation en attendant le prochain séminaire.

Et l’opposition, où est-elle ? Elle est en train de mourir dans les lamentables villes mortes, une vieillerie improductive qui la tue à petit feu. Il y a-t-il pire manque d’imagination ?

Pendant ce temps, les rares services sociaux de base dont disposaient les pauvres disparaissent. Comme cette route Conakry-Kindia, la seule  bitumée en 1958. Comme celle de Kindia-Mamou. Comme toutes les autres routes et pistes du pays.

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