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Qu’on ait voté pour M. Alpha Condé ou pour un autre candidat, son élection aurait pu offrir à notre peuple une meilleure gouvernance. Lors de son premier mandat, il a eu de la peine à s’affranchir de ses habits « d’opposant historique » en approfondissant les clivages identitaires entre les différentes composantes de la population guinéenne.
Pour profiter d’une certaine adhésion de quelques franges nostalgiques de l’électorat qu’attirait l’idéologie révolutionnaire du tyran Sékou Touré, il en a revendiqué l’héritage que l’électorat avait pourtant rejeté lors des élections précédentes. Aucune réforme structurelle n’a été enregistrée à son actif. L’économie a périclité et la population s’est ultérieurement appauvrie.
Ni l’épidémie du virus Ébola ni le ralentissement de l’expansion chinoise expliquent tout!
Les débuts de son deuxième mandat s’annonçaient sous un avenir moins sombre avec l’ouverture à l’opposition et l’infusion d’un peu d’énergie à la moribonde Commission de réconciliation nationale. Mais hélas, encore une fois les résultats se font attendre.
En plus de cet immobilisme et la mal-gouvernance, l’impunité continue à régner en maitre. Des individus accusés de crimes contre l’humanité par la justice internationale et celle de notre pays occupent toujours les memes fonctions que lorsqu’ils ont commis leur forfaiture.
Pire encore! Recevant les guinéens lors du Sommet mondial de la COOP22, il a révélé qu’il avait vendu notre souveraineté et nos richesses à la Chine en signant un contrat qui lait notre pays à ce géant asiatique affamé de minerais. Par un contrat, rédigé on ne sait l’assistance de qui, il permettait à la Chine d’exploiter nos minerais en échange de la construction d’infrastructures non clairement spécifiées.
Autre abandon de souveraineté, en novembre, en obéissant aux injonctions de la Turquie de lui donner les clés d’une école sise à Conakry, pour des raisons intérieures d’Ankara. D’autres pays mieux gouvernés, comme le Sénégal, que le notre ont pu résister à cette prétention.
Cette attitude désinvolte de M. Alpha Condé explique les violences contre les journalistes et les menaces qui pèsent sur eux, mais ne les justifie pas
Liberté d’expression : Pourquoi tant de haine à l’endroit des journalistes en Guinée?
L’arrivée d’un civil au pouvoir, de surcroît un professeur de Droit après plusieurs années de règne militaire, avait suscité beaucoup d’espoirs auprès de la population guinéenne en générale et les hommes de médias en particulier. Ils Car, estimaient pouvoir travailler en toute liberté dans, naturellement, le respect des règles de l’éthique et de la déontologie du métier.
Mais, hélas ! L’espoir s’est très vite transformé en désillusion car les brimades, les humiliations et autres formes de violences commises à l’endroit des journalistes ont été récurrents en Guinée avec ce régime. Je ne vais pas rappeler tous les cas, au risque d’y passer tout le temps. Mais, je vais quand même revenir sur les violences dont j’ai été particulièrement victime ces deux dernières années.
Le 07 mai 2015, alors que nous couvrions, Abdoulaye Oumou et moi, une manifestation de l’opposition à la Cimenterie [un quartier de la capitale guinéenne], où nous avons appris que des hommes en uniforme avaient tiré à balles réelles sur un couple vivant à Cosa. En compagnie d’autres confrères, nous nous sommes rendus à leur domicile. C’est là que après leur interview, des agents de la police à bord d’une voiture pick-up immatriculée VA 4084- A, nous ont agressés. Personnellement, en plus d’être molesté, insulté, j’ai été embarqué par des policiers.
Ensuite, le 09 octobre de la même année, soit 2 jours avant la tenue de l’élection présidentielle, alors que je revenais de la Maison de la presse, c’est un groupe de jeunes manifestants qui m’a attaqué. En plus d’avoir été malmené, insulté, mon matériel a également été saisi par ces hors la loi.
Le samedi 02 avril 2016, au siège du parti au pouvoir, le RPG arc-en-ciel, c’est une dame nommé Fanta Sacko de la permanence qui, suite à une altercation, a menacé de brûler vif tout journaliste qui se rendrait à leur siège.
Enfin, le dernier cas en date s’est produit le mercredi 30 novembre 2016, lorsque j’ai été contacté par l’administrateur général de Guineematin.com, comme quoi, il y aurait eu une bousculade au stade de la mission à Kaloum, lors d’un match opposant les jeunes du quartier Téménétaye à ceux de Manquez-pas et qu’il y aurait eu un mort. C’est dans le but de vérifier cette information, que des agents de la police relevant de la compagnie mobile d’intervention et de sécurité(CMIS), situé au près de la maison centrale de Conakry ce sont attaqués à moi.
Ils m’ont embarqué dans un camion, puis une voiture pick-up, avant de me déposer à leur poste de police. Ce n’est qu’après plusieurs appels de la direction de Guineematin.com, qu’un responsable de la police nationale est intervenu pour me libérer.
Je voudrais souligner que malgré tous les exemples cités, jamais le procureur de la République ne s’est auto-saisi de cete persécution. Les bureaux continuent à faire la belle vie alors que les victimes sont laissées seules.
Par ailleurs, je salue et remercie la Direction générale de Guineematin.com, qui n’a jamais cessé de m’apporter son soutien pendant ces moments difficiles.
Ibrahima Sory Diallo, journaliste de Guineematin.com, agressé.
Mais j’ose croire qu’avec la jeunesse émergente, qui a les yeux ouverts sur le monde, et donc déterminée à construire une Guinée meilleure, nous sommes à l’aube d’une nouvelle ère.