Ce 5 septembre 2014, le premier message que j’ai lu sur ma page Facebook venait de Mme Fatou Baldé Yansane. Voici ce qu’elle disait dans son message:
C’est grave pour les guinéens, car vaincre EBOLA sera très difficile.
Tenez – vous bien les médecins n’ont pas de gants dans les hôpitaux. Alors lorsqu’ils ont une ou deux paires pour la dotation hebdomadaire ils sont obligés d’utiliser cette paire plusieurs fois, voir plusieurs jours et donc à chaque consultation ils se frottent les mains avec un peu de chlore et ça aussi c’est s’il y en a. Donc, s’ils sont protégés eux par les gants, mais la même paire servant pour plusieurs personnes vous imaginez le danger?
Depuis la déclaration de l’épidémie il y a des services qui n’ont jamais eu de dotation de gants ou de kits de lavages de mains. À Ignace Deen le directeur demande aux médecins d’acheter des gants et du chlore sans leur donner avec quoi acheter. Est-ce que c’est aux médecins de se trouver le matériel de protection.
Le SNU donne des blouses à usage unique on donne une blouse par médecin et on leur demande de les réutiliser! Allez demander dans les différents services des deux grands hôpitaux de Conakry.
Les charlatans tenant des petites « cliniques de quartier » sont hors contrôle et reçoivent des malades sans précaution et diagnostiquent des PALU les droguent avec des médicaments chinois ils meurent et les familles récupèrent les dépouilles entre temps si c’était EBOLA? Voilà le tableau sombre de la santé en république de Guinée et de surcroît dans la capitale.
Quelle est la priorité du gouvernement? Régler ces problèmes ou payer des factures de millions de dollars en espèces sonnantes pendant que les guinéens manquent de tout et leurs vies en danger?
Comme toute information ne vaut que par la crédibilité de la source, voyons de qui s’agit-il. Mme Fatou Baldé Yansane est la présidente de la coalition des femmes leaders de Guinée (COFEL), Fondatrice et Directrice Générale de SOTRACOM GUINEE – SARL, membre du Bureau National du Conseil National des Organisations de la Société Civile Guinéenne (CNOSCG). Secrétaire Nationale chargée de la Promotion du mouvement associatif et de la participation citoyenne.
D’autre part, Mme Fatou Baldé Yansané est membre Fondateur et Past Présidente du Rotary Club de Ratoma qui soutient financièrement le Programme Elargie de Vaccination (PEV) en Guinée.
Pour plus d’informations sur cette dame de fer, au calme olympien, voir le portrait que nous en fait le site guineandiasporanews.com.
Suite à ce cri de rage d’une personne qui est sur la ligne de front, il y a eu de nombreux commentaires sur Facebook, dont voici quelques uns:
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Madina Kouyate Barry Eh!!!!! Ma sœur en plus, le premier responsable se permet d’accuser les médecins de relâchement ? Du n’mporte quoi. Je n’ai jamais vu un gouvernement aussi cynique que ce Gouvernement …
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Bademba Diallo Très bien dit. Je suis un témoin privilégié de vos affirmations. Pas de gants, pas de blouses de protection, pas même du savon pour les structures de santé et on chante sur tous les toits que l’on fait ceci et cela pour contrer la maladie. Rien que du bluff.
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Barry Elhadj Mata Je me demande à quoi servent les millions de francs du fameux Comité de riposte??? Franchement sur le terrain tous les kits ont la mention #Don, rien que des dons et pendant ce temps on nous dit que l’épidémie est maitrisée en annonçant des chiffres fantaisistes. C’est très dommage… Personne n’est à l’abri: Médecins, aides soignant et familles, patients et gardes malades, visiteurs… tous encourent les mêmes risquent par manque de moyens de protection.
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Tierno M Djallo Eh oui en Guinée, la vérité est très difficile à faire comprendre à ceux qui croient qu’ils ont des éducations de base plus que tout le monde. La rtg [la TV publique nationale] et ses journalistes ont un rôle à jouer dans cette crise d’ebola au lieu de passer tout les jours à chanter des louanges au rpg [Président de la république] et à son président, si cela s’appelle s’attaquer à des individus et à leurs intérêts égoïstes eh bien je m’en félicite… Pauvre cadres de cette Guinée
Aissatou Cisse Comme ça nos hôpitaux constituent les principales chaînes de contamination. C’est pas pour rien que les gens évitent d’y aller. Quel dommage!
Mme Fatou Baldé Yansané n’est pas de ces personnes, si nombreuses en Guinée, qui se limitent à relever les manquements pour le plaisir de critiquer. Elle s’applique à trouver des solutions.
Ces jours-ci de grande préoccupation et offensive contre le virus Ebola, on la retrouve en première ligne dans le combat, au point d’exposer sa propre santé, à travers la Coalition des femmes leaders (COFEL). Sur son initiative, son organisation a organisé un Théléthon avec le concours de la TV nationale RTG dès les premiers mois de l’apparition du virus. Pour voir la vidéo, cliquez ici.
Elle multiplie les initiatives, va elle-même jusque dans les villages les plus reculés pour apporter assistance et conseil. Pour assurer plus de transparence, elle publie régulièrement sur sa page Facebook, les noms des donateurs et ce qu’elle en fait. Le 5 septembre elle a publié ce message suivant:
La COFEL a organisé le jeudi 4 septembre 2014 une campagne de sensibilisation et de prévention sur EBOLA dans la Commune urbaine de Forécariah, et dans les localités de Moussayah, Layah, Sinéyah, Dianéyah, Tassen, Boffion, Kaliyah, Madina et Fanyé qui sont des zones frontalières avec la Sierra Leone et dans chacune de ses localités nous avons installé des Kits de 100 litres pour le lavage des mains et distribué du savon et du chlore aux populations. En retour elles ont bien compris le message et ont promis de prendre toutes les mesures pour freiner la propagation. L’accueil était chaleureux et au cours de la sensibilisation, elles posaient beaucoup de questions pour mieux comprendre ce fléau. Vraiment des causeries de famille et très interactives. Au total 50 kits offerts, 50 cartons de savon et 20 cartons de chlore.
Les lieux publics : Mosquées, marchés, gares routières, centres de santé et écoles.
Les kits sont de deux catégories. De 100 litres pour les lieux de grande fréquentation à 250.000 Fg [environ €25] et ceux de 30 litres pour les familles et autres à 150.000 [environ €15] l’unité qui comprend: 1 bassine, 1 robinet, 1 support, 1 sceau de recueil des eaux usées. La COFEL achète le matériel procède au montage des différents éléments. Crédit photo: COFEL
Pourtant, chaque jour il y a des annonces de contributions financières, matérielles et humaines pour lutter contre ce fléau. La question que tout le monde se pose: Où vont toutes ces ressources, après leur déblocage par les donateurs?