Après avoir décrit les membres et les rôles néfastes des différents Touré, appartenant à sa propre et les Keïta, appartenant à celle de sa femme, Almamy Fodé Sylla décrit dans son livre L’Itinéraire sanglant les roles des sous-fifres qui ont contribué à la destruction morale, économique et sociale de la Guinée.
Almamy Fodé Sylla, disparu depuis septembre 2016, avait eu la chance de survivre aux atrocités du camp Boiro. Il avait été vice-président de l’Assemblée nationale sous la première législature de la deuxième république; ministre secrétaire général à la présidence; ministre de la fonction publique et du travail; ministre de l’enseignement technique et de la formation professionnelle. L’auteur était tellement proche du Général qu’il était une des rares personnes qui montaient en voiture avec ce vieux dictateur. C’était une des personnes qui oeuvraient pour une véritable réconciliation nationale, en Guinée. Il était un ami intime de la famille d’Elhadj Diallo Boubacar Telli. |
Ce groupe est composé de toutes celles et de tous ceux qui sont mêlés de près ou de loin à la tragédie guinéenne : agents secrets, parents ou alliés du tyran, les nombreux marabouts complices du pouvoir tyrannique. Responsables de la plupart des sacrifices humains, qu’ils indiquaient personnellement, avec le rituel, au Chef de la Loge maçonnique de l’Ouest africain, les sacrificateurs portent la lourde responsabilité d’avoir mis le couteau à la gorge d’êtres humains, comme eux, et de l’avoir tranchée, froidement, sans frémir.
Lire également: Le gouvernement, une affaire des familles Touré et Keita
Sur ce chapitre, rappelons avec amertume le résultat d’une amitié.
Oh ! Dieu de la Clémence ! Pardonnez aux innocents ! Mais condamnez les coupables !
Ayez l’âme d’Elhadj Sidiki que l’amitié d’un fils pour un tyran a entraîné sur la voie très périlleuse de « Cheytane », du Satan trompeur. En effet, Sékou et son ami Béa (Premier Ministre) se concertent, discutent, arrêtent un plan satanique, auquel ils associent malheureusement un homme respectable, le père du Premier Ministre. Si Sékou a, 30 ans durant, choisi, adopté et gardé Béavogui Lansana comme fidèle compagnon, c’est parce qu’il le sait capable d’accepter de jouer n’importe quel rôle dans son théâtre infernal. Assis dans un coin, les deux hommes complices convoquent Elhadj Sidiki Béavogui, qui arrive précipitamment, sans savoir qu’il venait se souiller les mains dans des circonstances imprévisibles pour un fervent musulman.
— Tiens, égorge-le ! telle est la volonté de Dieu.
Les deux hommes d’État suivent avec un réel plaisir « l’exécution froide » qu’ils viennent d’ordonner. Crime parfait ! Certainement pas ! La chose, bien tenue au secret pendant un certain temps, va «filtrer ». Et, finalement, c’est dans un livre que l’humanité entière sera informée. Elhadj Sidiki Béavogui en voudra éternellement à son fils pour ce crime odieux qu’il lui a fait commettre. Toutes celles et tous ceux qui ont approché Elhadj Sidiki Béavogui peuvent témoigner de l’authenticité de cette révélation. Car le « vieux » l’a dit à tout son entourage. Et c’est pour cette raison que, très «adroitement », « ce père indiscret que l’âge fait délirer », est mis en réclusion quelque part jusqu’à sa mort. Mais comme il n’y a pas de crime parfait, c’est bien dans cette réclusion que le « Tout Guéckédou » a appris tout ce qui s’est passé.
« Je refuserai de commettre un tel crime », diront certains lecteurs.
Attention ! Sékou n’était plus un homme à partir de 1964. C’était un monstre si effrayant que tous les Guinéens le craignaient plus que Dieu, parce qu’on avait fini par accréditer l’idée d’immortalité d’Ahmed Sékou Touré, qualifié de « Cheick Mahady », le sauveur de l’humanité, le dernier prophète et le plus grand de tous les envoyés.
Lire également: Quand les pouvoirs guinéens vont-ils dévoiler à la jeunesse ces crimes de Sékou Touré du 25 janvier 1971?
Si un musulman intègre, à conviction inébranlable préfère la mort à un tel crime, ce n’est sûrement pas le cas chez un « musulman de circonstance », illettré par surcroît, récemment baptisé, peut être par conviction légère, ou par amour de certains rites, très certainement par honneur d’être dans une «société » religieuse que Sékou le musulman de « parade », l’excellent commentateur du Saint Coran, mais qui s’est interrogé pour trouver, dans sa vie, le crime qu’il n’a pas encore commis, pour qu’il le fasse allègrement avant que la mort ne le surprenne.
Si l’on peut trouver des circonstances atténuantes pour le père de Béa, le seul fait d’avoir accepté la mission de tuer pour un salaire est une circonstance très aggravante pour les tueurs a gage. Quant aux dignitaires du P.D.G. qui, par excès de zèle, se sont rendus coupables de crime de toutes sortes, ils doivent être jugés et condamnés comme tels. Par exemple, Sékou n’a dit à aucun responsable de Conakry d’aller saccager la concession de Lancéï Keita, père de Tidiane, l’agresseur du Président.