J’ai commenté une publication parue sur la page Facebook d’un de mes « amis » faisant les éloges de Ahmed Sékou Touré, provoquant de nombreuses réactions contrastées.
Le titulaire de la page a écrit: – « wow sekou toure faisai les grandes personalites du monde ». Aussi invraisemblable que cela puisse paraitre, une affirmation aussi insensée a enregistré 23 clics « J’aime ».
Lorsque j’ai répondu : « Ahmed Sékou Touré a été le plus grand assassin de l’histoire de la Guinée. Le retard qu’il nous a fait accumuler est à la base des difficultés actuelles de notre pays. » Il n’y a eu qu’une seule personne qui ait fait la même chose.
Un autre participant à la discussion a dit: « – arèté de nous dire ke sekou touré etai 1bon president kelkun ki tué san motif ctai le plus movai president en afrique moi perssonelment je ne vx mem pas entndre parlé de lui, on sai ke ce ls peules ki on bcoups subi ce nous k’on torturé ces nous k’on toué mai bon je pnce ke dieu vas le jujé.., ». Une seul clic « J’aime »
Le titulaire de la page FB: « ouais bro rien n est mieux que la paix »
Ma réponse a été: « une paix bâtie sur des violations des droits des autres n’est qu’une fausse paix, destinée à réveiller les vieux démons. C’est pour cela que nous demandons que l’état guinéen fasse enfin face à ses responsabilités et nous indique les fosses communes dans lesquelles gisent les innocentes victimes, comme Diallo Telli, premier Secgen de l’OUA, réhabilite leur mémoire et restitue les bien confisqués pendant la révolution ».
Une autre s’est exprimé en ces termes: « Nous n’avions pas besoin d’oublier le mal,mais il faut s’avoir pardonne.Puis qu’on a pue pardonnée l’esclavagiste et aujourd’hui on c mais a table avec le colon pour trouvée une solution.Plus loin donnée moi le temps d’un régime en Guinée ou le sans n’a pas couler???j’ai honte »
Ce qui m’a poussé à répondre:
Pardonner est ce que nous voudrions faire le plus. Mais à qui, lorsque nous avons des gens qui réhabilitent le tyran et oublient les victimes? On cache la vérité pour faire des mensonges des vérités de l’état.
Au Rwanda, avec les Gacaca, les familles des victimes ont eu au moins la possibilité de voir les bourreaux et ces derniers ont tenté d’expliquer leurs crimes et à demander pardon. Résultat, les uns et les autres se sont serrés la main, un Mémorial a été érigé où les survivants et les familles des victimes du génocide peuvent aller se recueillir. Des pays aussi divers que le Canada, l’Australie, l’Ile Maurice ou le Liberia ont mis en place des Commissions Vérité, Justice et Réconciliation en mettant à leur disposition des moyens suffisants pour examiner les pages tristes de leur histoire, dont certaines remontent à plus d’un siècle, voire deux ou plus encore.
En Guinée, on demande aux victimes des violences extrajudiciaires de se taire pour une pseudo réconciliation nationale, comme si ceux qui ont été prélevés chez eux et tués comme des animaux, sans avoir rien fait , n’avaient jamais existé.
Trop de temps est passé entre les premiers crimes, qui ont frappé toutes les ethnies, pour que les jeunes générations sachent ce que notre peuple a souffert. Sur le site virtuel du Mémorial des victimes du Camp Boiro, il y a une liste partielle de victimes et des témoignages sous forme de livres des survivants ou des rapports d’organisations internationales militantes pour les droits humains, que l’on peut consulter gratuitement. Consultez-les pour avoir une idée de l’ampleur de la tragédie.
Le retard actuel de la Guinée est du au fait que des entrepreneurs, des cadres, des planteurs, des paysans, des jeunes de toutes les ethnies ont perdu leur vie au moment où le pays avait le plus besoin de ses forces vives, qui ont été anéanties au moment où elles pouvaient être le plus productives.
On ne peut pas faire comme si rien ne s’était passé car on ne veut plus jamais ça dans notre chère Guinée.