Je me suis abonné le 26 juillet au téléphone fixe à Nice avec une option qui me donne la possibilité de voir aussi des chaines de TV africaines dont la RTG. Naturellement, animé des meilleures intentions j’en ai immédiatement profité pour voir le JT. Quelle désillusion tant par le contenu que pour le nettoyage ethnique effectué dans la sélection des gens qui réalisaient les services. Pendant que le quart d’heure que j’ai résisté, il y a eu à Conakry un service sur le commerce du riz par le gouvernement à des prix défiant toute concurrence, une file de femmes qui faisaient la queue à Zérékoré pour puiser de l’eau dans l’enceinte d’une mosquée.
Les chœurs de remerciement du Président Alpha Condé se succédaient. C’est la meilleure preuve du niveau de pauvreté auquel nous sommes arrivés en Guinée!!!Incapable d’adopter des politiques qui puissent inciter la population à produire plus, le gouvernement se substitue aux opérateurs économiques. Et dans la capitale de ce qui fut autrefois le grenier de la Guinée, où les agriculteurs faisaient deux récoltes de riz par an, après 54 ans d’indépendance, l’accès à l’eau n’est possible que grace à un forage dans l’enceinte de la mosquée.
Mais le plus pénible a été de voir la politique de l’exclusion faite par les autorités parmi les journalistes et techniciens qui ont assuré les services. Tous ceux portent des noms peuls ou forestiers sont exclus. En un quart de JT, le temps que mon entêtement a résisté, il n’y a eu qu’une personne avec un nom peul et une, forestier. Les fractures sociales et ethniques que le Président Alpha Condé a su habilement exploiter pour gagner les élections, sont devenues un moyen de gouverner, sans se soucier de la cohésion nationale. Alpha Condé avait promis de reprendre la vie politique et économique de la Guinée au point où Sékou Touré l’avait laissée, il est entrain d’y arriver plus vite que prévu. Au moment de la mort de ce dernier, le tiers de la population du pays avait trouvé son salut dans l’exil, les forces vives avaient été complètement annihilées. La politique de AC risque de mener la Guinée à une catastrophe encore majeure.