Une attente trop prolongée risque d’alourdir le climat politique. De toutes les façons, il n’est même pas imaginable que la Cour suprême fasse autre chose que d’entériner les résultats du premier tour. Tant toute autre décision serait lourde de conséquences.
Tout le monde se plaint du travail de la CENI sans penser à la rapidité avec laquelle ces élections ont été organisées. La Guinée actuelle est-elle capable d’organiser de meilleures élections? J’en doute car au-delà de l’organisation matérielle, les partis politiques devraient prendre conscience du fait que les élections ne sont jamais gagnées à l’avance quelque que soit l’opinion que le candidat a de soi et que ses partisans cherchent à renforcer. Par exemple, Cellou Dallein qui se fait dire à Kankan, fief par excellence de son principal adversaire qu’il allait gagner dès le premier tour ou bien Sidya Touré (mon candidat) qui a nourri des espoirs demeusurés le poussant à faire descendre des gens dans la rue dès l’annonce des résultats du premier tour. Pourtant ses 15,5 pour cent sont l’unique preuve que, malgré la tendance au vote identitaire, il y a eu des électeurs qui n’ont pas suivi cela et ont voté sur la base d’autres critères. Autrement, il n’aurait meme pas pu avoir 1 pour cent.
En outre les partis devraient mieux former leurs agents en leur faisant savoir l’importance de leur présence dans toutes les phases des opérations dès l’ouverture des bureaux électoraux jusqu’à la proclamation des résultats provisoires. En effet s’il y a eu des bourrages d’urnes, que faisaient-ils eux? Dormaient-ils lorsque des urnes ont disparu?