Je viens de parler au téléphone à une dame à Ckry. Elle était devant une prison où elle était venue apporter de la nourriture pour un de ses frères (14 ans) arrêté et emprisonné. Le jeune se trouvait dans son domicile avec sa maman. Les militaires ont défoncé la porte de la maison pour arrêter son frère.
La dame est venue en compagnie d’autres femmes dont les maris ou les frères avaient été arrêtés. Le long de la route de chez elle à la prison, elle me dit avoir vu des jeunes armés de machettes qui coupaient la route. Tous les commerces sont fermés.
Une amie non peule qui vit à Dalaba, m’a écrit les deux messages suivants:
« Le couvre feu a normalement été décidé dans certaines villes, dont Labé, compte tenu de mouvements de foule et de violences constatées contre certaines populations. La situation est sous contrôle de la Fossepel.
A Conakry, les Peuls ont cassé des magasins de Malinkés et les jeunes malinkés ripostent. A Dalaba, en sus du jeune mort que j’avais signalé, deux agents de la Fossepel ont été tués le même jour. A Pita, c’est l’anarchie, faute d’autorités. Un nouveau préfet vient d’être nommé. »
Malheureusement toutes ces informations confirment que la Guinée est sur le chemin de la guerre ethnique.