Ce discours nous a trouvé à Abidjan, étudiant à l’Institut d’Ethnosociologie de Cocody. Nous, Guinéens nous retrouvions en masse à la Cité Universitaire du Plateau, alors en activité. Autour du thé/café et de la belote. En compagnie de nombreux Ivoiriens.
Dans notre génération on ne parlait pas d’ethnies ou de tribalisme…
Il y a plus de 44 ans, les 6, 21 et 27 Août 1976, Sékou Touré, à travers des discours radiodiffusés, reproduits dans les Journaux du PDG/RDA et déclamés lors de Conférences à travers toute la Guinée, déclarait la guerre aux Peulhs ! Rien que ça ! Une guerre qui, à l’image de sa Révolution fut globale, multiforme et transcroissante…
- Ce qui suit est l’extrait d’une analyse sommaire des discours qui sont le point culminant des crimes commis par le PDG. Les discours sont indigestes et typiques de la propagande du PDG.
- Cependant, même dans l’abondante logorrhée de Sékou Touré, ils constituent un témoignage éloquent de la faillite politique du PDG et de la nécessité d’extirper son héritage de notre pays.
Malgré leur caractère irrationnel et les raisons qui les expliquent, ces discours ont une portée historique profonde dans la mesure où ils ont permis de révéler sa vraie nature.
Ils contredisent et ruinent pour toujours la propagande dont se gargarisait Sékou Touré – révolution, nation, unité et émancipation africaine.
Ils sont antiscientifiques car la notion de race ne tient pas surtout quand on parle d’une ethnie africaine.
Leurs postulats historiques sont mensongers et montrent l’ignorance que Sékou Touré avait réussi à masquer par ses logorrhées verbales.
Les mensonges qui parcourent les discours montrent une ignorance totale de l’histoire des interactions nationales et des luttes hégémoniques dans l’Afrique de l’Ouest voire de l’histoire tout court.
Les motivations qui animent Sékou Touré sont au-delà des antagonismes politiques. Elles révèlent une mauvaise foi intrinsèque de l’homme et un esprit rongé par des phobies maladives. Elles sont fondées sur des complexes psychologiques que, ni la fonction de premier président du pays, ni les acclamations de l’Afrique ignorante de sa nature, n’avaient en fin de compte pu tamiser.
Si ces discours ne sont pas enseignés et expliqués de façon continue, toute ces significations vont être perdues
LA « SITUATION PARTICULIERE DU FOUTAH »
- Le vocable « Situation Particulière du Foutah » singularise et indexe la région et ses habitants.
- Il se veut un euphémisme pour minimiser les attaques de Sékou Touré contre les Peulhs.
EXTRAITS ET ANALYSES
Extrait #1 : Le Foutah était une région de débauche, d’alcooliques et de voleurs avant l’arrivée du PDG « …….En effet, l’on sait qu’à la naissance du Parti Démocratique de Guinée, le Foutah était menacé, tragiquement menacé de nombreux travers sociaux. Nous avions visité cette province guinéenne de long en large et nous nous étions aperçu que l’alcoolisme menaçait, réellement la population du Foutah, y compris les marabouts qui remplissaient leurs bouilloires de bière ou de vin. Ne parlons pas des jeunes et encore moins des intellectuels : consommer l’alcool était devenu alors, le critère de l’évolution à l’époque. C’est le Parti Démocratique de Guinée qui a mis fin à ce mal, qui l’a dénoncé sans pitié. C’est également le Parti Démocratique de Guinée qui, sans arriver à la détruire, a beaucoup atténué, la débauche dans le Foutah. C’est le Parti Démocratique de Guinée qui a dénoncé le vol devenu alors chose courante. A Conakry, à cette époque, lorsque dix voleurs se trouvaient devant un commissaire ou devant le tribunal, l’on comptait au moins 8 ressortissants de la Moyenne-Guinée. C’est un fait vécu et vous pouvez consulter la statistique des condamnés pour vol.
Il faut sauver le voleur, la prostituée, l’alcoolique, le navétane : c’est un devenir qui sera assumé». La «Situation Particulière du Foutah » pose donc des devoirs à la Révolution….. »
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Commentaire #1 :
Sur le mensonge de la débauche au Fouta-Djallon.
- L’hôpital se moque de la charité !
- On sait que c’est avec la mainmise du PDG que furent introduites la prostitution et la débauche politiques au Foutah et dans tout le pays.
- Des jeunes filles à peine pubères étaient enrôlées dans les services protocoles de force, contre le gré de leurs parents, pour le plaisir des dignitaires du parti.
- Des femmes sont encouragées à se prostituer pour nourrir leur famille et à dénoncer leurs maris s’ils osent contrevenir.
- Sékou se livre à une falsification des us et coutumes de la communauté du Foutah où l’on sait que l’alcoolisme et la prostitution étaient sévèrement punis.
- Sékou Touré recourt à l’amalgame habituel. Il travestit des blagues entre « Sanakou » en armes. Il est en effet courant au Foutah que quelqu’un dise à son « sanakou » que sa bouilloire est remplie d’alcool au lieu d’eau.
Extrait #2 : « comme [les Peulhs] n’aiment pas le respect, nous leur présenterons ce qu’ils aiment, la force brutale ! »
Nous disons donc que toutes les Régions de la Moyenne-Guinée doivent vivre désormais l’atmosphère de la Révolution populaire et démocratique. En plus de la force de nos arguments que partagent les intellectuels militants honnêtes de la Moyenne-Guinée, nous utiliserons la force brutale contre ceux qui ont des yeux pour ne pas voir et des oreilles pour ne pas entendre. Ils sauront qu’on n’a jamais eu peur d’eux, qu’on les respectait, mais que, comme ils n’aiment pas le respect, nous leur présenterons ce qu’ils aiment, la force brutale !
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Puisque c’est le racisme qui est utilisé pour mettre le pays à la disposition de l’impérialisme néo-colonialiste, nous devons tout faire pour la déraciner. Nous ne prions plus personne, nous nous imposons ; cela est clair ! Ceux –qui croient que les responsables du P.D.G. ont peur, n’ont rien compris à l’histoire. La peur réelle qui nous étreint, la peur que nous avons partout, c’est la peur d’avoir peur ! Et c’est pourquoi, l’adversité des racistes, nous la recherchons désormais ! Nous voulons, partout, croiser le fer avec eux !
Commentaire #2 :
- Ce passage est bien du voyou que fut Sékou Touré
- La tradition et les coutumes du Foutah sont fondés sur le respect. Dans le Pulaaku, les Peulh disent que quand quelqu’un te respecte, il t’a vaincu.
- Le passage est une rengaine de psychopathe et une incantation contre la peur d’avoir peur ! En réalité, Sékou était un poltron qui masquait sa peur. En outre il savait que l’honneur de diriger la nation était une imposture due à l’aide de Cornut-Gentil son amant.
- D’où ces menaces publiques et ces bravades. On sait comment il a réagi le 22 Novembre 1970.
- Cette forme de paranoïa et de peur est très dangereuse. Elle a nourri ses phobies imaginaires et son penchant pour la répression préventive avec des complots fictifs.
Extrait #3 : Devons-nous continuer à leur accorder des bourses ?
Puisque dans plusieurs familles peuhles, le pays a attribué des bourses à 1, 2, 3, voire 4 de leurs enfants qui, au terme des études, ont trahi la Nation pour se réfugier ailleurs et combattre le régime guinéen. Devons-nous continuer à leur accorder des bourses ?
Réponse unanime de l’assistance : NON !
Alors, nous proclamons sans détour : racisme = RACISME, et pour l’illustrer, nous vous rappelons ce proverbe africain qui dit : « lorsque vous dansez avec un aveugle, de temps en temps, piétinez-le pour qu’il sache qu’il pas seul » !
Ainsi nous réaffirmons notre position qu’en Guinée, et, jusqu’à la fin de l’université, tous les camarades sont à égalité : Peulhs, Soussous, Malinkés, Guerzés, Kissiens, Tomas, Bassaris, Koniaguis, etc… Cependant, pour l’extérieur, il ne sera plus attribué de bourses aux Peulh aussi longtemps que ceux restés à l’extérieur n’auront pas rejoint la patrie.
(Applaudissements enthousiastes et prolongés de l’assistance)
Camarades, nous vous remercions de cette approbation enthousiaste et unanime qui traduit «la prise de conscience de notre Peuple face à ceux qui veulent détruire son régime. En effet, nous n’allons pas continuer à multiplier les moyens entre les mains de l’ennemi de la Guinée. »
Commentaire #3 :
- La culpabilisation collective d’un groupe ethnique et punition collective
- Ceci est un chantage éhonté au retour forcé des étudiants exilés, dans le paradis de « la dignité et de la pauvreté » du PDG.
- Presque la totalité des étudiants étrangers refusèrent de retourner en Guinée après la répression de 1961.
- Mais Sékou indexe les étudiants peuls, et décrète un pogrom intellectuel et l’exclusion de l’ethnie entière.
Extrait #4 : Si aujourd’hui, la Guinée ne peut s’entendre ni avec la Côte d’Ivoire, ni avec le Sénégal, la responsabilité principale en incombe [aux] seuls, cadres Peulh.
Ce sont ces traîtres qui induisent toujours en erreur les autres Peuples, les Peuples d’Afrique, les Peuples européens, les Peuples américains quand il s’agit d’apprécier la situation guinéenne. Ils font plus de mal à la Guinée que l’impérialisme et le néocolonialisme, parce que se réclamant de la Guinée, ils donnent un semblant d’authenticité à leurs mensonges flagrants. Ce sont des traîtres à leur Patrie, rien d’autre.
Mais disons-nous la vérité. Il faut que la trahison soit extirpée et bannie définitivement du comportement du Peulh. Il faut enfin sauver cette partie de la Guinée, car il s’agit d’un problème de fond. Le mal que font ces traîtres-là est profond. Si aujourd’hui, la Guinée ne peut s’entendre ni avec la Côte d’Ivoire, ni avec le Sénégal, la responsabilité principale en incombe vraiment à qui ? A eux seuls, cadres Peulhs ! Mais soyez sûrs que lorsque le Peulh ivoirien (sic !), le Peulh sénégalais accèderont à la liberté, ils écraseront et conduiront à leurs tombeaux tous les cadres racistes Peulhs qui habitent Abidjan ou Dakar ! Soyez en sûrs !
Ce sont eux également qui induisent toujours en erreur les gouvernements français, américain, allemand. Tous les gouvernements désireux de traiter avec la Guinée sont intoxiqués par leurs informations mensongères débitées à longueur de journée, à la seule fin de décourager ces pays dans leurs intentions louables vis-à-vis du Peuple guinéen.
Ils sont sans Patrie, ces racistes Peulhs forcenés, parce qu’ils se disent ne pas être des Noirs.
Ils sont encore et toujours à la recherche de leur Patrie. Ils ne peuvent pas avoir de Patrie, parce qu’ils n’ont pas une ligne de conduite exigeant l’accomplissement de devoirs sacrés. Aliénés qu’ils sont, ils ne pensent qu’à l’argent, et pour eux. C’est pourquoi, nous devons être d’accord de ne plus accorder de pitié aux traîtres. Plus de pitié pour les racistes, plus de pitié pour les saboteurs !
Commentaire #4 :
- Un autre trait de Sékou : refuser de tout temps à prendre la responsabilité pour son incapacité politique et sa faillite économique. C’était toujours la faute des autres ! Les Blancs, les fonctionnaires, les commerçants, la diaspora et les Peulhs en particulier !
- Aucun Guinéen n’a du plaisir à diffamer son pays.
- Nul ne choisit avec joie d’être un apatride.
- Les Guinéens de la diaspora (qualifiés d’« anti-guinéens ») avaient fui l’enfer du PDG.
- Ils se recrutaient dans toutes les ethnies et parmi toutes les couches sociales !
- Ils ne sont pas des saboteurs.
- Les vrais saboteurs sont ceux qui après, des décennies de responsabilité, ne surent pas augmenter le standard de vie des populations.
- Les vrais comploteurs sont ceux qui, face au fiasco par eux créé, décidèrent de faire porter le chapeau à des innocents par des complots inventés de toutes pièces.
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Extrait #5 : [Les Peulhs] ne voulaient pas de l’indépendance- ils ont humilié notre Peuple avec un vote massif de « OUI- C’est la déclaration de guerre.
Ils ne voulaient pas de l’indépendance, ces Peulhs et ils ont humilié notre Peuple avec un vote massif de « OUI ». Au lieu d’en avoir honte, ils veulent encore détruire notre indépendance. Cela ne se fera plus jamais, et s’il faut que toute la Guinée se mette encore debout, couteaux, marteaux et fusils en mains pour les supprimer, les amener au tombeau et les ensevelir, la Guinée assumera ses responsabilités ! C’est la déclaration de guerre ! Ils veulent d’une guerre raciale ? Eh bien nous nous sommes prêts; quant à nous, nous sommes d’accord, et nous les anéantirons immédiatement, non par une guerre raciale, mais par une guerre révolutionnaire radicale.
Nous disons donc que ces racistes ont présenté les traits de « Cheytane » avec la trahison, le mensonge, la division et puisque le combat est engagé contre « Cheytane », que nous voulons à tout prix enterrer, nous saurons enterrer ce qui reste de racistes au Foutah. Nous sommes déterminés à libérer le Foutah. Nous répétons que si le Foutah n’a pas été libéré le 28 Septembre 1958, désormais il sera libéré par la Révolution.
Quiconque violera désormais les consignes de l’honnêteté sociale, de la justice sociale en se livrant à des manifestations racistes, vous avez le pouvoir, Camarades militants, de l’égorger sur place et nous en assumons la responsabilité devant le Peuple de Guinée.
Bah Mamadou Lamine