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En cette année électorale, la liberté de la presse prend du recul en Angola

Outre les protestations, les médias (traditionnellement dominés par l'Etat) ont également subi un revers, notamment, les chaînes de télévision et les journaux à plus grande diffusion.

L’Angola organisera les élections présidentielles et parlementaires en août 2022. L’actuel Chef de l’État, João Lourenço, du parti Mouvement populaire pour la libération de l’Angola (MPLA), a été élu en 2017, après que son prédécesseur, José Eduardo dos Santos, ait démissionné après plus de 30 ans au pouvoir.

Fondé en 1956, le MPLA gouverne l’Angola depuis son indépendance du Portugal en 1975. Depuis lors, il est le plus grand parti du pays et, par conséquent, contrôle divers secteurs de gouvernance et sociaux, notamment les médias.

Pendant le mandat de José Eduardo dos Santos, l’Angola était considéré comme un pays où la liberté d’expression et de la presse était menacée, principalement en raison des interdictions de manifestations publiques et des arrestations contre les militants et les politiciens de l’opposition.

L’un des cas emblématiques, couvert par Global Voices [fr] en 2016, est celui où 17 militants ont été arrêtés [fr] après avoir discuté d’un livre considéré comme une « arme de guerre » par le gouvernement précédent. Ils ont été libérés quelques mois plus tard.

Les électeurs espéraient un changement lorsqu’ils ont élu le président actuel en 2017. Alors qu’il semblait prometteur au début de son mandat, le temps montre que son mandat s’est avéré plus ou moins le même. Sous son mandat, les citoyens n’ont toujours pas le droit de manifester et font face à des arrestations et détentions injustifiées.

Les libertés fondamentales en année électorale

L’Angola a vu la tension monter depuis les élections de 2017, marquées par des protestations et des conflits politiques. En 2021, les citoyens sont descendus dans la rue après l’approbation d’une loi électorale, alors que les principaux acteurs politiques du pays n’étaient pas parvenus à un consensus.

Outre les protestations, les médias (traditionnellement dominés par l’Etat) ont également subi un revers, notamment, les chaînes de télévision et les journaux à plus grande diffusion. L’incident le plus récent concerne la suspension des chaînes de télévision privées qui opéraient dans le pays.

Le premier cas de suspension date d’avril 2021, lorsque le Gouvernement a ordonnél’arrêt des transmissions de TV Record Africa, invoquant des irrégularités. Cette télévision est l’un des plus grands groupes d’audio-visuel commercial au Brésil. Le ministère des Télécommunications, des Technologies de l’information et de la Communication sociale (MINTTICS) a justifié la suspension au motif que son directeur exécutif est un citoyen « non national ».

A la même occasion, un autre groupe de médias, qui exploite des chaînes de télévision, appelé ZAP, a également été suspendu sur des soupçons d’illégalités dans ses opérations. À l’époque, les autorités avaient déclaré que l’évaluation effectuée par ce ministère avait révélé que des journaux, des magazines et des stations radiophoniques étaient enregistrés dans le pays, mais qu’ils ne fonctionnaient pas de manière effective.

En réaction à cela, Angela Quintal, coordonnatrice du programme Afrique du Comité pour la protection des journalistes (CPJ), a invité le Gouvernement à mettre fin à la suspension, priant l’exécutif de cesser de persécuter les médias qui le critiquent :

À l’approche des élections de l’année prochaine, le Président João Lourenço et son administration devraient promouvoir une pluralité de points de vue dans les médias et veiller à ce que l’État n’ait pas le monopole d’informations cruciales pour que les citoyens puissent faire des choix éclairés.

En janvier 2022, il a finalement annoncé que les chaînes seraient remises sous la gestion de l’État. Il se trouve que le bureau du procureur général a décidé que la gestion des sociétés ZAP Media S.A et Finstar devait être confiée au ministère qui supervise les médias en Angola et qui doit garantir la réintégration des travailleurs licenciés de la chaîne.

Dans son récent rapport sur l’Angola, Human Rights Watch a attiré [fr] l’attention sur le nombre croissant de violations des libertés fondamentales dans ce pays, en mettant l’accent sur le secteur de la presse.

Le Comité pour la protection des journalistes, (CPJ), a signalé au moins six autres cas de plaintes pour diffamation criminelle contre des journalistes depuis mars 2021. Des millions d’Angolais à travers le pays continuent d’avoir accès à des informations libres, diverses et impartiales, car l’Angola est resté le seul pays d’Afrique australe à ne pas disposer de stations de radio communautaires.

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Ce billet que j’ai traduit de l’anglais en français a été écrit par Global Voices Lusofonia pour globalvoices.org.  Il a été traduit en anglais par Giovana Fleck

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