En commando invisible, il décime le peuple
Il avait promis d'éviter les "erreurs du passé ". Mais la réalité prouve qu'il invite les sombres horaires du passé. Hier colonel d'une armée dans l'armée du pro faussaire Alpha Condé et, aujourd'hui général armé dans l'armée. Ce commando invisible se vantait d'affronter "la mort" à la nuit du 5 septembre 2021 pour obtenir son arnaque de pouvoir. Malgré tout, il se transforme en bourreau contre le peuple.
Le mardi 10 décembre dernier, l’humanité célébrait la journée des droits de l’homme. En Guinée, cette journée est commémorée avec la peur au ventre. Et pourtant, le nouvel homme fort avait promis de ne pas sombré dans le passé balafré de l’histoire qu’à connu le pays depuis plus d’un demi-siècle d’indépendance.
L’actualité à l’ère des erreurs.
Le peuple de Guinée s’est battu pour défendre son honneur face à Alpha Condé, qui a tripatouillé la constitution en sa guise pour s’enfoncer dans le pire tunnel de sa politique, exposant ainsi la démocratie. Le courage, la reconnaissance et la dignité reviennent aux martyrs. Mais la plus grosse arnaque du début de la décennie a été ce putsch dirigé par Mamadi Doumbouya.
Présenté au grand public pour la première fois le 2 octobre 2018, le nom du groupement des forces Spéciales, unité chargé de lutter contre le terrorisme en Guinée, a toujours été cité dans des assassinats de paisibles citoyens lors des manifestations sociales et politiques.
Et comme l’histoire se répète parfois, c’est ce groupe de pseudos intellectuels qui renverse le régime du pouvoir qui les a nourri et habillé. Malgré tout, la population qui a vécu les balafres sous le magistère du défunt régime autocratique a acclamé en ayant les yeux rivés vers le nouveau putsch.
En esprit de politicien, comme ce fut son costume caché, l’ancien commandant des forces spéciales, n’a pas cessé de draguer les esprits de la masse populaire dès les premiers moments de son accession au pouvoir. Certains citoyens ont cru qu’il allait se racheter en organisant des élections transparentes et ramener l’ordre constitutionnel au pays.
Les plus avisés ont préféré se taire en gardant leur scepticisme profond. Et l’attention de ceux-ci, pourtant minoritaire, reste sans nul doute la réalité.
Dès au départ, l’homme à la carrure abrupte et à la vision ambiguë n’a pas hésité de parler de « sale boulot ». Il approche des cadres malhonnêtes et insolents. Mensonge et vérité sucent désormais la même mamelle.
La violence d’État devient l’arme fatale. Les affaires courantes se gèrent entre copains et coquins. Les règlements de comptes se justifient par des arguments comme le manque de transparence dans la gestion des anciens dignitaires. Or, la gestion continue toujours d’être la même.
Les institutions de la république sont inféodées jusqu’à la moelle des os. Rien ne se passe sans l’avis du palais présidentiel. Même pour des condamnations de leaders de mouvements sociaux ne sont pas exceptionnelles.
L’homme fort reste dans toutes les sauces. Au lieu de servir la population, les cadres véreux se servent d’elle au contraire. Assis sur la branche du pouvoir autoritaire, le régime militaire interdit les voix contraires à sa vision.
La critique devient un délit majeur. La presse bâillonnée et opprimée, l’armée dans sa pluralité lésée au profit d’une entité qui fait le sale boulot. Toutes les âmes critiques sont contraintes à l’exil ou effacées des radars. Aucun guinéen ne se sent désormais en sécurité.
Des kidnappings refont surface. Les murs, à l’effigie du premier régime, retrouvent leurs oreilles. Personne n’a désormais confiance en son prochain. Des camps de concentrations et de tortures tenus secrets sont créés. Les noms : « Fotoba, Kassa… » et ses bourreaux reviennent souvent.
Les règlements de comptes, monnaie courante
Rentré d’une mission officielle au Cuba, le général Sadiba Koulibaly, ancien numéro deux du CNRD est enlevé à son domicile par des gendarmes, renforcés par les éléments des forces spéciales. Il est conduit à une destination inconnue. Puis, torturé et assassiné. Le cas également du colonel Célestin Bilivogui, enlevé à son bureau de travail par des gendarmes et assassiné discrètement, sans aucune forme de justice comme tant d’autres, ramènent la période sombre de Sékou Touré avec le fameux camp Boiro.
Les enlèvements de Oumar Sylla, dit Foniké menguè à son domicile, accompagné de son camarade Billo Bah, tous deux, leaders du front national pour la défense de la constitution (FNDC), mouvement social qui lutte pour le retour à l’ordre constitutionnel, ont comme lieu de détention secret « Kassa », situé à quelques kilomètres de la présidence. Ceci inquiète l’opinion. Car ce goulag du commandant des forces invisibles ne laisse pas une âme y sortir vivante.
Et pourtant, d’après les témoignages de leur ex codétenu et proche Mohamed Cissé, finalement contraint à l’exil, ils ont tous transité par la présidence avant de rejoindre l’île de tous les maux. Sans doute, pour prouver au chef suprême des forces armées qu’ils sont désormais sous contrôle.
Il y a quelques jours, le journaliste Habib Marouane Camara, administrateur du site d’informations lerevelateur224.com est kidnappé de force par des gendarmes, accompagnés par des éléments des forces spéciales, en pleine circulation pour une destination inconnue.
Des cadres de l’armée méconnus du grand public, mais ayant de l’influence en son sein sont escamotés pour des destinations inconnues. Des jeunes innocents assoiffés de démocratie continuent de tomber sous l’effet des balles. D’après des confidences, tous ces événements sont planifiés depuis le sommet de la gouvernance actuelle, parrainé par le chef de la junte au pouvoir.