Politique

Il y a 20 ans des policiers tuaient Amadou Diallo, à New York

Cette année, ce 4 février, aussi comme chaque année, Kadiatou Diallo, visitera le lieu où son fils, Amadou Diallo, a été sauvagement abattu par 4 policiers, pour garder sa mémoire vivante. Elle sera aussi accompagnée par des membres d’autres familles qu’elle soutient à travers la Fondation Amadou Diallo, qu’elle a créée pour perpétuer sa mémoire.

Parmi eux il y aura sans doute une comme Iris Baez s’est rendue en avion à Soundview depuis la Floride pour allumer des bougies, faire une prière et se tenir aux côtés d’autres mères liées par la même perte. Cette maman qui avait dit l’année dernière qu’elle font partie « d’un club dans lequel aucune mère ne veut être, mais nous sommes ici et nous devons nous soutenir mutuellement parce que c’est tout ce que nous avons ».

Cela fera 20 ans depuis que quatre policiers ont confondu Amadou Diallo avec quelqu’un d’autre et l’ont abattu, à Soundview, un quartier ouvrier situé géographiquement dans le Bronx, à New York.

Amadou Diallo, originaire de Guinée en Afrique de l’Ouest, rentrait chez lui à Soundview dans le Bronx, lorsqu’il fut abordé par quatre officiers qui, le confondant à un autre type recherché, l’avaient abattu sous une pluie de balles.

Selon les registres officiels de la police, les quatre policiers – Sean Carroll, Richard Murphy, Edward McMellon et Kenneth Boss, assignés à l’Unité des crimes de rue (devise: «Nous possédons la nuit») – enquêtaient sur une série de viols lorsqu’ils ont rencontré Diallo . Les spectateurs ont assisté à une altercation verbale du groupe, qui a eu pour conséquence que les policiers ont dégainé leurs pistolets et tiré 41provoqué des  balles tuant Diallo sur place devant son appartement, alors qu’il cherchait son portefeuille pour s’identifier.

Diallo, qui n’avait aucun antécédent judiciaire, était arrivé aux États-Unis trois ans plus tôt pour demander l’asile politique. Trois des policiers avaient été impliqués dans des tirs antérieurs, dont l’un avait entraîné la mort d’un civil. Tous les officiers ont été acquittés de tout crime. La fusillade et l’acquittement ont provoqué des manifestations et soulevé de vives questions sur la brutalité policière ainsi que sur le profilage racial. 

Après la mort de Diallo, les quatre policiers ont été accusés de meurtre au deuxième degré. Dans un procès controversé, ils ont tous été acquittés. Sa famille a poursuivi la ville et a fini par accepté un arrangement pour 3 millions de dollars.

La maman d’Amadou Diallo, Kadiatou Diallo, a utilisé une partie de cet argent pour créer la Fondation Amadou Diallo et son fonds de bourses d’études en 2005. Elle avait dit en 2014 à la Reporter pri.org Alexandra Starr « Amadou n’était qu’un étudiant africain qui s’est retrouvé à New York sans aucun soutien. Mais vous avez des milliers d’étudiants qui se retrouvent dans la même situation. »

C’est pour cela qu’elle a créé la Fondation, en l’honneur de son fils qui était âgé de 23 ans. Elle affirme que la fondation a pour but la promotion de « la guérison raciale par le biais d’activités, notamment de programmes dans les écoles publiques, visant à réduire les préjugés et les conflits raciaux ainsi qu’à renforcer les relations entre la police et la communauté ».  

Elle poursuit ce but à travers l’octroi de bourses à des étudiants au moment où ils se préparent à passer de l’enseignement secondaire à l’enseignement post-secondaire pour poursuivre des parcours professionnels afin de devenir des membres productifs de leur société. Les boursiers Amadou Diallo montreront que, malgré le comté d’où ils viennent ou la couleur de leur peau, ils sont l’avenir des États unis et ils inspireront d’autres jeunes pour qu’ils poursuivent également une carrière pour devenir des membres productifs de leur communauté.

En outre, en collaboration avec des organismes de services sociaux, la Fondation stimule également les boursiers Amadou Diallo à participer à des projets de services communautaires. 

Laisser un commentaire avec Facebook

konakryexpress

Je revendique le titre de premier clandestin à entrer en Italie, le jour où la mort de Che Guevara a été annoncée. Mais comme ce serait long de tout décrire, je vous invite à lire cette interview accordée à un blogger et militant pour les droits humains qui retrace mon parcours dans la vie: https://fr.globalvoices.org/2013/05/20/146487/

Articles similaires

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.

Bouton retour en haut de la page