Ismaël Touré: ses agissements cyniques et sa cabine éhontée du camp de la mort
Rentré en Guinée après ses études en France, ce demi-frère du tyran Sékou Touré siège au conseil municipal de Kankan, en haute Guinée. Puis, se rend à Faranah, sa ville natale en 1956. Ismael Touré occupe le conseil territorial, après la Guinée indépendante. Il a quasiment appartenu dans tous les gouvernements de son frère en absorbant plusieurs fonctions ministérielles notamment : ministère des travaux publics, ministère des mines et de la géologie, ministère de l’économie et finances…
En 1970, Ismaël Touré devient président du travail révolutionnaire, après avoir commis une faute lourde, allant contre l’intérêt du parti. Il se montre très arrogant et cynique.
Désormais, avec la complicité du tyran Sékou Touré, il reste à l’origine d’une grande cruauté qui a endeuillé des milliers de familles en Guinée.
S’inscrivant dans la vision de l’homme qu’il a décidé de servir par tous les moyens, il a décimé l’élite guinéenne.
A son bureau, situé au camp Boiro, il a sur sa table de travail des bouteilles d’eau fraîche, des jus de fruits, des cacahuètes, des brochettes, des cigarettes etc.
Devant un pauvre détenu qui crève de faim qu’il a devant lui, car avant l’interrogatoire, aucun détenu n’a droit de manger ou de boire. Et cela pouvait pouvait prendre des jours, selon l’humeur de Ismaël.
Le pire est qu’il consomme la nourriture et fait semblant de donner à celui qui subit sa torture. Lorsque la personne tend la main pour accepter, Ismaël la lui retire en écrasant. Son objectif était tout simplement de faire avouer à ses victimes une vérité infondée.
Et cette « vérité » n’est autre que celle qu’il voulait. Et le témoignage de Abdoulaye Portos Diallo, la » La vérité du ministre », est une illustration parfaite. Ce comportement sans foi ni loi a poussé de nombreuses victimes innocentes à dénoncer contre leurs grés, d’autres innocents. Tout ceci, dans le but de baigner un pouvoir sans émotion dans le sang.
L’autre témoignage de Jean Paul Alata, sur le fait d’accuser Saifoulaye Diallo est sans équivoque.
Manipulateur hors pair, Ismaël poussa Alata à amener le ministre Abdoulaye Portos à accepter « sa vérité ». C’est-à-dire, se soumettre à la pression pour reconnaître ce qui est écrit dans sa déposition. Car c’est la seule chance qui pourrait le sortir de prison. Malgré tout, il n’y est sorti qu’après 10 ans.
Ismaël usait de sa position pour torturer psychologiquement, physiquement et inhumainement les pauvres prisonniers.
Il est allé jusqu’à proposer à son frère d’exécuter un blanc, pour prouver à l’occident, l’audace du régime. Sékou Touré n’ayant pas accepté, Ismaël n’a pas hésité de torturer à mort dans sa fameuse cabine technique, l’Allemand Herman Sebolt, qui fut le Directeur du centre professionnel de Kankan.
Et l’argument qui a été brandi pour étouffer l’affaire était que le monsieur s’est suicidé. Ce qui fut officiellement présenté aux autorités allemandes.
Il continue toujours à proposer à son frère d’exécuter d’innocentes gens. En 1971, il propose d’assassiner l’archevêque Mgr Tchidimbo. Parce que, selon lui, un imam avait été exécuté dans le cadre du complot des intellectuels en 1960 à Coronthie, dans la commune de Kaloum. Comme argument, il avance éviter la discrimination. Ignorant que le pape était déjà intervenu près de Sékou. Et là, son projet n’a pas marché.
Ismaël n’a pas hésité à mettre la pression pour arrêter Émile Cissé, parce que celui-ci avait atteint une certaine autorité.