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Comment le village sud-africain de Mankosi a réussi à abaisser ses coûts de communications

 Cet article, que j’ai traduit de l’anglais, est publié sur Rising Voices, un site de Global Voices dédié à la formation aux blogs et médias personnels dans des lieux ou pays où il est difficile d’y avoir accès. C’est une version initialement publiée sur le site de l’Association for Progressive Communications (APC), qui vise à promouvoir l’utilisation d’Internet pour la justice sociale et le développement durable.

Une version de ce billet a été initialement publiée sur le site de l’Association for Progressive Communications (APC), qui vise à promouvoir l’utilisation d’Internet pour la justice sociale et le développement durable.

Le mot “Zenzeleni” en xhosa [fr] signifie “faites-le vous-même”, ce qui est précisément ce que le village de Mankosi, situé dans la province du Cap oriental [fr] en Afrique du Sud, a fait pour faire face aux coûts élevés des communications. Grâce à un réseau [fr] fonctionnant à l’énergie solaire appartenant à la collectivité, les résidents de ce village rural ont maintenant accès au téléphone et à Internet à des prix plus abordables.

Le projet Zenzeleni Networks, c’est son nom, est enregistré comme coopérative dans la communauté traditionnelle rurale de Mankosi située dans la municipalité de Nyandeni dans la province du Cap oriental, considérée comme l’une des régions les plus défavorisées du pays. Le projet, qui est membre du réseau APC, a pour but de créer un modèle pour la mise en œuvre de manière durable de services de télécommunications villageois de bas en haut dans les communautés rurales en Afrique du Sud.

Dans de nombreuses régions du pays, les zones rurales n’ont pas d’infrastructure internet, et des initiatives telles que Zenzeleni travaillent de manière collaborative pour changer cela.

L’histoire de Mankosi

Le chercheur Carlos Rey Moreno de l’Université du Cap occidental a constaté que dans un pays à forte inégalité de revenus, les habitants de Mankosi consacraient environ 22% de leurs revenus à la communication. Ce taux est significativement plus élevé que l’objectif de 5% du revenu mensuel moyen à consacrer à la bande large fixé par l’Union internationale des télécommunications.

Zenzeleni cite le manque de concurrence dans de nombreuses régions rurales du pays comme l’une des principales raisons pour lesquelles ces coûts de communication sont si élevés. Ainsi, afin de fournir des services de communication à moindre coût, le village de Mankosi devait prendre les choses en main.

Le cofondateur de Zenzeleni, Masibulele Jay Siya, qui travaille également au Département d’informatique de l’Université du Cap occidental, a déclaré à APC dans une interview :

La plupart des habitants des zones rurales en Afrique du Sud n’ont pas accès à d’infrastructure internet et cela limite leur aspiration à de meilleures compétences et conditions de vie dans le monde d’aujourd’hui. Mais si vous voulez les aider, vous devez le faire en l’expliquant aux gens de manière à qu’ils voient l’importance d’être connecté. Donc, parler aux autorités locales est la première chose que nous avons faite, en veillant à ce que tous les autres membres de la communauté aient leur mot à dire.

Obtenir l’accord de la communauté était essentiel, le “inkosi” (chef) [fr] a, donc organisé une réunion des villageois pour leur expliquer le projet en détail, ainsi que le choix des ménages qui fonctionneraient comme des “nœuds” ou la technologie hôte qui distribue des données le long du réseau.

Zenzeleni explique  avec plus de détails sur son site web comment son réseau de maillage fonctionne :

La différence de base entre un réseau de télécommunications traditionnel et un réseau de maillage est que le premier se compose de grandes et coûteuses balises centrales ou de mâts auxquels chaque utilisateur périphérique (comme un téléphone portable) se connecte, tandis qu’un maillage est constitué de nœuds dispersés (petits, bon marché), dont chacun peut se connecter avec nombre d’autres. Un message se propage d’une partie d’un maillage à n’importe quelle autre partie en passant par autant de nœuds que nécessaire.
Dans un réseau traditionnel, les balises sont habituellement connectées l’une à l’autre (et au monde) par une liaison terrestre ou hyperfréquence “backbone”. Un réseau maillé peut ou non avoir une “passerelle” qui n’est qu’un de ses nœuds, également connecté à un réseau traditionnel. Ainsi, si un membre d’un maillage a une connexion Internet, elle peut être partagée par l’ensemble du maillage. Mais les nœuds se connectent toujours quand il n’y a pas de passerelle – par exemple, les membres de la communauté Mankosi peuvent se téléphoner gratuitement même si leur connexion Internet est interrompue.

Les rencontres initiales avec les habitants ont été suivies d’une série d’étapes administratives pour enregistrer le projet comme coopérative, appartenant à toute la communauté. En outre, l’ouverture d’un compte bancaire ainsi que la sollicitation de licences et d’exemptions de l’Autorité indépendante des communications d’Afrique du Sud (ICASA) [fr] constituaient des étapes importantes supplémentaires dans le processus.

Avec un budget initial fourni par l’Université du Cap occidental pour la formation à l’installation et l’utilisation du matériel, le projet a demandé aux résidents locaux d’aider à la construction et mise en œuvre de l’infrastructure du réseau. Les panneaux solaires fournissent de l’énergie au réseau, car l’électricité n’est pas disponible dans le village, et servent à recharger les téléphones portables.

“Il s’agit de collaboration”

A la question du plus grand défi auquel ils ont été confrontés, Siya a mentionné la résistance initiale au changement :

Les changements technologiques impliquent une frustration, et vous avez besoin de solutions durables. Dans de nombreuses régions rurales, nous avons trouvé des ordinateurs installés là sans que personne ne les utilise parce que personne n’avait jamais appris comment ça fonctionne. Ainsi, une grande partie de notre travail consiste maintenant à fournir des services aux écoles, à recueillir des informations pour voir ce pourquoi elles ont besoin d’Internet, afin qu’elles le trouvent utile et créent une solution durable pour que les enseignants puissent l’utiliser avec les élèves. Il y avait déjà eu des projets de formation, mais pas des projets d’approche ascendante, de sorte que la communauté ne se les était jamais appropriés. La formation est nécessaire et nous voulons le faire localement, par le biais de personnes locales, en formant des formateurs

Tout ce qui concerne le projet Zenzeleni Networks souligne l’importance de l’implication de la collectivité. Cela inclut la fourniture de services connexes dans la langue parlée par les habitants – les utilisateurs peuvent accéder et interagir avec les menus vocaux en Xhosa pour choisir s’ils veulent payer le service sous forme d’argent ou de cartes prépayées – ce qui constitue un autre avantage d’avoir un réseau local. Siya conclut :

Nous comprenons la collectivité comme des personnes se réunissant pour voir quels sont les problèmes et trouver des solutions ensemble. Bien sûr, tout cela ne concerne pas uniquement l’internet, il s’agit de collaboration, de compétences, de besoins sociaux, de construction de quelque chose ensemble

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konakryexpress

Je revendique le titre de premier clandestin à entrer en Italie, le jour où la mort de Che Guevara a été annoncée. Mais comme ce serait long de tout décrire, je vous invite à lire cette interview accordée à un blogger et militant pour les droits humains qui retrace mon parcours dans la vie: https://fr.globalvoices.org/2013/05/20/146487/

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