États-Unis: Les étudiants quittent l'université avec une dette moyenne de 29 000 dollars
Lorsque dans nos villages les plus reculés nous voyons ces jeunes américains du Peace Corp qui s’occupent des problèmes de nos concitoyens que nos états sont incapables de gérer, nous sommes loin de connaitre les problèmes financiers qui sont derrière eux. Après avoir lu cet article, on comprendra mieux cette boutade d’un villageois guinéen qui répondait à un fidèle que « si ces personnes n’allaient pas au Paradis, qui pourra y aller? »
On appréciera aussi mieux la gratuité ou les couts plutôt bas des études universitaires en Europe continentale. En effet, dans cette partie du monde, on va de la gratuité totale des études en Scandinavie et en Allemagne aux couts inférieurs à €1000 par an, au Luxembourg, en Belgique, en Espagne et en France.
En Italie, le montant des frais dépend du revenu de la famille, du type de cours, les études techniques étant les plus chères, ainsi que de la ville où se trouve l’université choisie, avec de grandes différences entre le Nord et le Sud: il va d’une moyenne de € 436 à € 1711 pour le Politecnico di Milan.
Si vous ne pouvez pas aller dans un de ces pays à cause des difficultés financières et d’obtention de visa, songez à suivre des cours qu’offrent en ligne de nombreuses universités. Ce sont des cours qui ont la même valeur que ceux délivrés en les suivant dans des salles, et peuvent être suivis à partir de chez vous par Internet.
Quelques exemples:
Canada: Université Laval: La formation à distance créditée à l’Université Laval, c’est le résultat de 30 ans d’expertise et plus d’un demi-million d’inscriptions
France: Le ministère de l’éducation nationale a mis un ligne la liste des universités qui dispensent des cours universitaires. Il y est bien précisé que:
Le contenu de l’enseignement, le diplôme visé, le calendrier, les examens sont équivalents à ceux de la même formation en présence, Il n’y aura aucune différence entre un diplôme obtenu en présentiel ou à distance, les modalités d’enseignement ne figurent pas sur le diplôme.
Le système multilatérale organise aussi des cours en ligne de niveau universitaire et post universitaire. Le site Francofil desse une liste présentant quelques universités online offrant des formations en langue française.
L’auteur de cet article de Jillian C. York, représentante bénévole pour le conseil d’administration de Global Voices, est écrivain, activiste, chercheur et blogueur. Elle est Directrice de l’International Freedom of Expression à la Electronic Frontier Foundation. Elle écrit pour plusieurs plates-formes, y compris Al Jazeera English et The Guardian.
La traduction a été faite par Alexandre Dias Da Silva, étudiant en Master 1 de linguistique anglaise à Paris 7. Il se qualifie de Touche-à-tout. J’avais 17 ans quand j’ai déposé ma candidature pour entrer à l’université. Avec mes parents, nous avions convenu de partager les frais, ce qui impliquait pour eux comme pour moi de contracter un prêt étudiant, prêt qui allait devoir être entièrement remboursé une dizaine d’années plus tard. Dans l’ensemble, j’ai eu de la chance. Mon statut d’étudiant à faible revenu me donnait droit à la bourse Pell Grant, et j’ai été admise dans une excellente université d’état dont les frais de scolarité ne dépassaient alors que de très peu les 10 000 dollars par an. Mon job à temps partiel, qui couvrait la majorité de mes dépenses, et l’aide occasionnelle mais toujours bienvenue de mes parents m’ont permis de garder ma dette basse. Une fois diplômée, j’ai participé à un programme national de service d’une durée d’un an et ai reçu en contrepartie la somme de 5 000 dollars, que j’ai directement investie dans le remboursement de mon prêt. Au final, il m’aura fallu pas moins de onze ans pour rembourser mon prêt étudiant. J’ai effecuté mon dernier versement ce 3 juillet. De nos jours, les étudiants américains quittent l’université avec une dette moyenne de 29 000 dollars. Pour ceux qui ont fait leurs études dans de plus grandes villes, le montant est encore plus élévé — en moyenne, un diplômé de Washington, D.C. se retrouve à devoir traîner une dette exorbitante de 41 000 dollars.
Cet état de fait a conduit à ce que de nombreux commentateurs et experts appellent une “crise”, les plus durement touchés étant souvent les étudiants aux dettes moindres mais aux perspectives professionnelles incertaines. L’an dernier, le taux de chômage des jeunes diplômés était de 8,5%. La raison de ce faible taux est simple : les nouveaux diplômés doivent à tout prix trouver du travail, faute de quoi ils se retrouveront dans l’impossibilité de rembourser leur prêt. Peu de temps après mon déménagement en Allemagne en 2014, la Basse-Saxe, dernier Land où l’université était encore payante, a abandonné les frais de scolarité : elle y est désormais gratuite pour tous, y compris pour les étudiants étrangers. A l’instar du Brésil et de l’Argentine, d’autres pays européens (tels que la Finlande et la Slovénie) disposent d’un système d’enseignement supérieur gratuit. Ces préoccupations sont profondément ancrées dans les esprits des Américains. Avec l’impatience de connaître les joies de la vie étudiante viennent aussi les premières inquiétudes au sujet de son coût, pour les moins favorisés d’entre nous ; d’autres ne voient pas bien comment s’y prendre pour réunir les sommes demandées en acomptes. Dans un pays où 1,2 million d’élèves du primaire et du secondaire sont sans abri, l’enseignement supérieur est un précieux privilège. Bien que le gouvernement d’Obama ait apporté des changements importants au système de prêt étudiant, ces mesures sont jugées insuffisantes par de nombreux contractants. Aux Etats-Unis, le coût d’une scolarité universitaire de quatre ans s’échelonne entre 40 000 (pour un étudiant d’une université publique dépendant de son état) et 125 000 dollars l’année (pour un étudiant d’une université privé) — et il ne s’agit là que des frais de scolarité. Il faut encore ajouter le loyer et les dépenses de première nécessité. Pas étonnant, donc, que des étudiants finissent par renoncer aux études supérieures. Tant qu’il s’agit d’un choix… Mais dans l’environnement économique actuel, c’est loin d’en être un. L’an dernier, le nombre d’inscriptions universitaires a chuté de près d’un demi million. Les économistes affirment que lorsque l’économie se porte bien, le nombre d’étudiants baisse, tandis qu’en période de décroissance, l’enseignement supérieur se transforme en “voie de secours”. Autrement dit, les jeunes choisissent toujours la voie la plus sûre vers l’autosuffisance. Et pourtant, les offres d’emploi demandant quatre ans d’études supérieures abondent. En dépit du coût de la formation, ne pas passer par la case université finit bien souvent par avoir des répercussions considérables sur le salaire. Le Pew Research Center estime l’écart de salaire entre un salarié diplômé du secondaire et un salarié diplômé d’une université à l’issue de quatre années d’études à environ 17 500 dollars. Nous devrions tous être libres de choisir notre parcours. L’université ne convient pas à tous les profils et ne devrait pas devenir l’unique voie d’accès au monde du travail. Mais le choix et la possibilité d’y entrer sont des droits fondamentaux qui mériteraient d’être étendus à tous, pour que personne n’ait à s’endetter sur une dizaine d’années pour payer ses études.