Guinée: La longue route pour la réhabilitation des victimes
Chers amis de konakryexpress.wordpress.com, pendant les jours que j’ai été suspendu de Facebook, vous ne m’avez pas abandonné. Au contraire, vous avez continué vos visites en les augmentant jusqu’à atteindre le maximum de visites par jour, le 25 décembre; où le blog a enregistré le maximum de visites depuis sa création.
Un fait qui m’a surpris, le 8 janvier lorsque j’ai visité le blog, c’est que parmi les premières visites, avant 10 heures, j’avais des amis qui habitent en Indonésie. Comme je suis à Jakarta jusqu’à la fin de ce mois, je vous prie de prendre contact avec moi pour que nous puissions faire connaissance. Vous avez vu combien de gens pensent qu’il ne faut pas revenir sur le passé douloureux de l’histoire de notre pays, qui a pourtant besoin de lumière pour une véritable réconciliation nationale. Une histoire nationale bourrée de mensonges comme la notre n’est que source de haine et de conflits. Quand des victimes de la barbarie, dont la majorité de ceux qui ont lutté pour l’indépendance de notre pays, gisent encore dans des fosses non identifiées, 30 ans après la mort du dictateur, nous ne pouvons pas faire comme s’il n’y avait rien eu.
C’est une insulte à leur mémoire que d’appeler la Présidence de la république de son nom ou l’équipe nationale de celui de son parti. Peut-on imaginer les allemands appeler leur « Waschmaschine », surnom de la résidence de la Chancelière, du nom du peintre autrichien qui a fait tant de mal à l’humanité? Ou l’Elysée, de celui de Pétain?
Certains de ceux qui m’attaquent, prétendent que trop de temps est passé depuis que les violences extra-judiciaires ont été immolées. Qu’ils sachent que des pays qui ont connu des injustices ou des violences envers une partie de leur population sur tous les continents ont créé des mécanismes pour rendre justice aux victimes innocentes. La forme la plus répandue a été l’instauration d’une Commission Vérité, Justice et Réconciliation à l’image de celle créée par les sud-africains présidée par Mgr Desmond Tutu pour panser les plaies de l’apartheid. Dans des pays comme le Canada ou l’Ile Maurice, ces commissions devaient se pencher sur des crimes d’état qui avaient eu lieu depuis plus de 100 ans. L’essentiel est qu’il y ait une volonté politique sincère d’aboutir à une vraie réhabilitation des victimes pour une réconciliation nationale sincère. A l’Ile Maurice cette volonté a été poussée à un tel point que le pays a fait appel à des experts étrangers de haut niveau pour présider sa Commission. Dans un billet que j’ai écrit en 2010, j’ai cité Gérard Cateaux qui rendait compte ainsi sur le blog Le mauricien de la création de cette CVJR et de l’intervention du Premier Ministre au Parlement :
Dans son intervention au Parlement, mardi dernier, en présentant le projet de loi sur
l’institution de cette Commission Justice et Vérité, le Premier ministre, le Dr Navin Ramgoolam, n’en a pas été plus clair : il ne s’agira pas de règlements de comptes à rebours de l’histoire, mais d’aller à la recherche de la ’réconciliation, de la justice sociale et de l’unité nationale à travers le processus de rétablissement de la vérité historique… ’
Pour tenter de noyer le poisson, d’autres vous diront que ce n’est pas sous la première république qu’il y a eu des violences extra-judiciaires. Ce qui est malheureusement vrai, mais parler de ce qui s’est passé sous la première république ne veut pas dire absoudre les autres. Moi, je limite mes recherches sur celles qui ont eu lieu de 1958 à 1984, sous le dictateur Sékou Touré et sa bande de tueurs. S’il y a d’autres blogueurs, historiens ou journalistes qui ont des textes sur les autres cas de violence, je serais heureux de les examiner pour une éventuelle publication sur ce blog.
Ceux qui pensent qu’il est de l’intérêt national que la vérité soit dite et que les victimes soient réhabilitées et que les biens saisis pendant la période noire soient rendus aux ayant droit, il est important que nous unissions nos forces. Affronter les difficultés dans l’isolement donnent l’impression que ces gens qui ne voient pas plus loin que le bout de leur nez sont plus nombreux, alors que lors des élections législatives, le peuple de Guinée a tranché, en ignorant dans sa grande majorité la liste de son parti, qui aurait du être interdit, au lieu de recevoir des subventions.
Notre combat est contre le mensonge et pour le rétablissement de la vérité. Notre combat n’est dirigé contre personne car des guinéens de toutes les ethnies ont collaboré à l’instauration du monstre qui les a dévorés. Il suffit de regarder les listes incomplètes de victimes qui circulent.
Mon courriel est: abkodo2@yahoo.fr Je serai ici jusqu’au 31 janvier, à part un court voyage à Bandung et à Saigon.
j’apprécie et estime beaucoup votre travail c vraiment vital de connaitre son histoire pour pouvoir mieux se connaitre au lieu de raconter des aventures héroïques de je ne sais de quel tyran pour occulter les vrais valeurs des vaillants Hommes qui mérites justice et tous les honneurs possible parce que chez nous malheureusement on martyrise les coupables et culpabilise les victimes vive la vérité que règne la justice on en a mare de ces histoires bouche trous merci Mr Bah