Dénonciation des crimes d’état en Guinée
Préoccupés par la crise qui plonge les guinéens dans un désespoir de plus en plus profond, les membres et amis de la Coalition pour la justice et la démocratie en Guinée a publié le communiqué suivant à l’occasion de la manifestation quels ont organisée devant la Maison blanche, à Washington le 20 novembre 2018.
Depuis la déclaration des résultats des élections locales en Guinée, les forces de l’ordre se livrent comme à l’accoutumée, à des répressions sauvages contre des citoyens innocents.
La COALITION POUR LA JUSTICE ET LA DEMOCRATIE EN GUINEE saisit cette occasion pour dénoncer pour la énième fois la gouvernance par violence que Mr. Alpha Condé a instauré dans notre pays.
Les huit dernières années ont été marquées par une répression larvée avec plus de 100 morts, des milliers de blessées et des démolitions de logements de citoyens.
Le régime de Mr. Alpha Condé veut se donner le label de démocratie. Mais c’est plutôt une dictature avec un plan cynique fondé exclusivement sur la violence pour détourner les choix politiques des guinéens au profit de l’autocrate qu’il est devenu.
En effet on note que la violence des forces de l’ordre prend une férocité particulière contre des manifestations exigeant le respect du calendrier électoral ou à l’annonce des résultats d’élections.
Ainsi, à l’occasion des récentes installations d’élus locaux, on a vu une montée en flèche de la répression sauvage. Cette violence va au-delà des manifestants. Les forces de l’ordre se sont transformée en de bandes punitives en mission commandée d’intimidation et de règlements de comptes politiques. Elles ciblent les zones de la capitale occupée par des adhérents de l’opposition avec des crimes ignominieux jamais instruits, à fortiori punis.
À chaque consultation électorale, les forces de l’ordre poussent leur sadisme d’un cran pour étendre leur capacité répressive et tester les limites des citoyens. Nul guinéen n’est à l’abri de leur cruauté.
Récemment, des loubards commandités ont saccagé le domicile de la belle-mère du président de l’UFDG. Les quatre-vingts années révolues, cette dame n’a aucune activité politique. Elle est victime de la culture de culpabilité d’appartenance ethnique ou de parenté qui a été poussée à son paroxysme en Guinée par Mr. Alpha Condé. Le président guinéen a une vision dangereuse de la compétition politique qui en fait un ennemi de la démocratie. Dans ses esprits, il n’y a aucune distinction entre adhésion politique et appartenance ethnique ou liens de parenté. Bien entendu, à ce jour, il n’y a eu aucune action de la part du gouvernement pour neutraliser les coupables de cette provocation. Au contraire, ces actes ont été suivis par des assassinats ciblés de citoyens paisibles vacant à leurs affaires.
Mr. Alpha Condé a créé sciemment un climat délétère dans une stratégie délibérée et cynique d’affaiblissement et de division des forces sociales guinéennes.
- Il a institué une discrimination ethnique éhontée dans l’administration et les forces de sécurité.
- Il a mis en place un appareil de trucage électoral par la corruption à grande échelle et d’un niveau inégalé, de ses comparses de l’état et du parti au pouvoir. Une poignée de complices gravitant autour de Mr. Alpha Condé brade à vil prix les ressources naturelles de la Guinée et saccage pour des générations l’écosystème guinéen.
- En plus de ce système de concussion généralisée, Mr. Alpha Condé a offert un havre d’impunité à des criminels. Pour entraver la justice et toutes les procédures judicaires, le président guinéen a décidé de noyauter les responsabilités d’individus connus dont les uns sont inculpés dans un système de tribalisation des crimes et des victimes. Les crimes individuels et des sévices personnels de guinéens servent uniquement ses calculs politiciens. Le résultat est que depuis bientôt dix ans après les massacres de 2009, des officiers accusés de crimes contre l’humanité paradent dans les hautes-sphères de son administration au grand mépris de femmes violées et des familles éplorées.
- Mr. Alpha Condé désarment la volonté de changement des citoyens guinéens par un système de harcèlement ethnique ciblé contre des citoyens peuls. Leurs domiciles sont violés de façon routinière par les forces de l’ordre. Leurs habitats sont démolis sans préavis ou compensations Les descentes de policiers dans les quartiers à prédominance peule se traduisent par des bastonnades, des molestation sexuelles des femmes, d’arrestations arbitraires de mineurs, d’assassinats ciblés, de destructions de biens. La plupart des mineurs dans les cachots politiques sont arrêtés lors des descentes dans les quartiers de dominance peule. Ils sont détenus indéfiniment sans chef d’accusation. En fait ce sont de otages des malfrats des forces de sécurité. Il est connu que leur traitement des prisonniers peuls dans les cachots ou leur traduction devant un justice est conditionné par le payement de rançons exorbitantes par leurs parents.
- La jeunesse guinéenne subit de plein fouet cette politique prédatrice et inique. Le désespoir qui en résulte fait que les jeunes guinéens constituent le plus large contingent d’Africains qui périssent dans la mer méditerranée.
La triste conclusion est que, à la tête d’un appareil d’état anti-démocratique et hors-la-loi, Mr. Alpha Condé a enfoncé la Guinée dans une faillite encore plus profonde. Les guinéens de tout bord, exceptés ceux qui jouissent de la prédation de l’économie, sont unanimes pour condamner ce système.
Du fait de son bilan catastrophique, Mr. Alpha Condé sait qu’il ne peut gagner des élections transparentes. Il a décidé de privilégier la violence pour échapper à la sanction populaire. Il ne s’arrêtera pas en chemin.
Il appartient donc aux guinéens de tout bord politique, de toute appartenance ethnique de tirer les conclusions qui s’imposent. Il incombe à chacun de faire le choix de s’accommoder du banditisme d’état instauré par Mr. Alpha Condé ou de le combattre. C’est le seul défi qu’il importe de relever.
Ainsi, à l’occasion de ces nouvelles tragédies, la COALITION POUR LA JUSTICE ET LA DEMOCRATIE EN GUINEE en appelle à tous le guinéens pour un sursaut national.
- Au premier chef, nous exigeons que le gouvernement guinéen fasse la lumière sur tous les crimes commis sur des citoyens innocents. Les coupables doivent être jugés et les victimes remis dans leurs droits. C’est un premier pas indispensable pour sortir de l’ornière de la faillite et pour avoir des élections transparentes.
- Nous demandons à la commission des droits de l’homme de l’ONU de renforcer son assistance à l’érection d’un état de droit en Guinee. Au-delà de l’assistance pour l’organisation des procès des accusés du 28 Septembre 2009, la commission doit condamner nommément les auteurs connus des crimes évoqués dans ce document. Elle doit exiger leur inculpation et leur traduction en justice. Comme première mesure, elle doit imposer des sanctions individuelles avec obligation à tous les états membre de l’ONU de les exécuter. Ces actions de l’ONU devront être complétées par des mesures similaires de la part des grandes puissances – les Etats-Unis et l’Union Européenne notamment.
De telles mesures auraient des répercussions positives dans les rangs des forces vives de la Guinée dont beaucoup de membres ont péri dans le combat pour la démocratie. En dépit de la misère et des divisions ethniques artificiellement entretenues, les forces vives de la Guinée savent l’état de notre pays n’est pas une fatalité. C’est une situation qui se nourrit de l’absence de justice.
La coalition est un représentant de ces forces vives. Elle est résolue à participer au combat fondé sur le principe intemporel de la justice afin de relever notre pays des cendres de la destitution actuelle. C’est en cette qualité que nous sollicitons le soutien de toutes les grandes démocraties ainsi que des organisations internationales de développement et de défense des droits de l’homme. La Guinée doit faire face à des échéances électorales cruciales dans les prochains mois dans un climat de doutes et de scissions sociales semés et entretenus par le président guinéen. C’est dire que l’absence d’actions conjuguées pour supporter les forces sociales guinéenne aura des conséquences encore plus tragiques dans le future proche.
La coalition reste disponible pour vous rencontrer et explorer les moyens de sortir notre pays de cette crise endémique. Nous saisissons la présente occasion pour saluer le courage de guinéens, et marquer notre gratitude envers des citoyens du monde et d’organisations internationales qui poursuivent le combat honorable pour l’érection d’un état de droit dans notre pays.
COALITION POUR LA JUSTICE ET LA DEMOCRATIE EN GUINEE
Ampliations :
- Représentants des Membres permanents du Conseil de sécurité de l’ONU
- Conseil de Sécurité et de paix et de l’Union africaine
- Commissaire Droits de l’Homme de l’ONU
- Pramila Patten Commission des Nations Unies contre la violence sur les femmes
- Représentant de l’Union européenne en Guinée, Ambassade de France, des États-Unis, d’Angleterre, de Chine et de Russie en Guinée
- Représentant de l’Union européenne à l’ONU
- Système de justice mondiale du département d’État américain
- Commission du droit de l’Assemblée nationale de la Guinée
- Ministre de la Justice et Ministre des droits de l’homme de la Guinée
- Ambassades de la Guinée auprès des Nations Unies et les États-Unis
- FIDH / OGDH
- Association Guinéenne des Victimes : AVIPA, AFADIS, AGORA
- Human Right Watch
- Human Right First
- International Crisis Group