Politique

Le travail en ligne, Eldorado des internautes au Bénin

Sous le titre Le travail en ligne : la nouvelle thérapie anti-chômage des jeunes béninois, le blogueur  explique sur le site ecceafrica.com comment cette activité est entrain de changer la vie des jeunes béninois. Ne disait-on pas du Bénin que c’est le quartier latin de l’Afrique? Les idées ne leur manquent!!!

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Au Bénin, les jeunes profitent des opportunités qu’offre le net pour s’extirper du chômage, oscillant, le plus souvent, entre rédactions à la pige et commandes d’applications.

Rédiger un dernier article dans l’urgence, contacter un client sur Skype, corriger une vingtaine d’articles de ses rédacteurs, planifier les tâches de la journée suivante, avant d’envisager une pause. Depuis qu’il travaille en ligne, chaque jour est pour Gildas un nouveau défi, une aventure passionnante où il doit constamment donner le meilleur de lui-même. «Je suis content d’avoir trouvé ce créneau inespéré. Cela m’a permis de monter ma propre affaire en l’espace de quelques mois.», affirme-t-il entre deux clics. Cela fait bientôt quatre ans que Gildas, banquier de formation, écume des plateformes telles que Guru, Elance, Peopleperhour, Freelancer, Upwork, Greatcontent, ou encore Textbroker, pour décrocher des contrats de rédaction d’articles.

Grâce à ces différentes plateformes en ligne qui proposent des piges contre une rémunération plus ou moins attractive (en moyenne 5 dollars tous les 500 mots), plusieurs jeunes, à l’instar de Gildas, ont pu obtenir ce que ni les diplômes, stages bénévoles, ou autres demandes d’emploi n’étaient parvenus à leur procurer jusqu’ici : une situation professionnelle relativement stable.

Flexibilité

Si pour la majorité, la quête de l’autonomie financière à travers les métiers du numérique est relativement récente, Gildas, lui, a une maîtrise du domaine qui confine à l’expertise. « La seule différence fondamentale entre le travail en ligne et celui ordinaire, est liée au fait que tout se passe sur internet. Ce qui offre d’ailleurs une extrême flexibilité. Ainsi, avec un ordinateur, et une bonne connexion internet, il m’est possible de travailler, même quand je suis en itinérance.»

Ces propos sont analogues à ceux d’Ulrich Sossou, cofondateur de TEKXL, pour qui une carrière dans le numérique revient à « Travailler à distance en utilisant les technologies de l’information pour communiquer. Ce qui permet une collaboration efficace, indépendamment des barrières géographiques.» Cependant, Il ne faut pas réduire les possibilités à la prestation de services. « La vente de produits ou d’applications, la mise en place de grands blogs ou de médias en ligne, constituent autant de manières honnêtes de gagner sa vie grâce au net. », poursuit-il.

Les compétences plutôt que les diplômes

A la différence du travail ordinaire qui exige de l’individu, l’obtention d’un diplôme ou l’acquisition d’une expérience professionnelle, le travail en ligne offre l’opportunité de s’insérer facilement grâce à ses compétences. Les remarquables aptitudes rédactionnelles de Gildas de Souza (rédacteur certifié Greatcontent) lui ont permis de se faire remarquer par des sites aussi connus que Zalando, Easyvoyage, Alibabuy, Idealo, Home24, pour lesquels il rédige des articles depuis de nombreuses années. Ulrich Sossou, pour sa part, est une éminence grise du développement web. Humble et discret, il a, à son actif, près d’une décennie d’expériences dans le domaine, et des qualités unanimement reconnues. L’université de Stanford ne s’y est d’ailleurs pas trompée en lui confiant, en 2012, la réalisation d’une application de cours en ligne pour les étudiants en MBA au Graduate School of Business.

Travailler en ligne pour gagner combien ?

Les travailleurs en ligne se montrent, pour la plupart, peu diserts quand on évoque leurs revenus. Ceux qui se prêtent au jeu restent dans le vague : « Je gagne environ 150.000fcfa/mois », nous a ainsi confié un référenceur sous le couvert de l’anonymat. Bien que peu adepte de la langue de bois, à l’ordinaire, Gildas de Souza reste sobre au moment d’aborder cette question, se contentant de dire : « Un rédacteur web gagne plutôt bien sa vie. » Quant à Ulrich Sossou, il s’épanche beaucoup plus que ses collègues sur le sujet, déclarant que « Le salaire d’un développeur travaillant en ligne oscille entre 1000 et 10 000$ ».

Si les propos recueillis auprès de ces travailleurs du net ont de quoi allécher, certains détails permettent cependant de mieux appréhender la situation. En effet, il faut soustraire de ces gains, le pourcentage des plateformes pourvoyeuses d’emplois (environ 10%), ainsi que les frais qu’impliquent les virements internationaux.

La difficulté à se faire payer       

Bien que la majorité des aspects évoqués jusqu’ici par rapport aux professions du numérique en donne une image plutôt reluisante, ces travailleurs free-lance, pour la plupart, rencontrent néanmoins quelques problèmes.

Bien souvent, ce sont les difficultés de paiement.  Certes, les clients payent de bon gré sur les plateformes mentionnées ci-dessus, mais retirer les gains n’est pas toujours évident pour de nombreux jeunes béninois à cause de l’indisponibilité des services de transfert d’argent en ligne comme Paypal. « Paypal ne marche pas au Bénin et les virements bancaires induisent des frais trop importants. Heureusement, nous pouvons maintenant commander des Mastercards. », confie Salim, rédacteur en ligne. Mais ces cartes ne sont utilisables qu’avec les distributeurs de deux banques au Bénin sur la douzaine que compte le pays.

Sans occulter le délestage et la faiblesse du réseau internet dont les fluctuations agacent ces professionnels du numérique. « Ces situations sont stressantes, car les clients peuvent attribuer les contrats à d’autres rédacteurs free-lance quand nous restons longtemps sans leur répondre, du fait d’une panne.», se plaint Bilz, un autre pigiste.

La sécurité sociale

Accéder aux plateformes de travail en ligne ne garantit pas absolument le succès. Outre les aptitudes nécessaires à l’accomplissement des tâches, il est nécessaire de savoir démarcher les clients, négocier, tenir dans les délais, autant de choses qui ne sont pas toujours évidentes quand on n’a qu’une connaissance approximative des rouages du milieu. Il est aussi à noter que le travail en ligne n’offre généralement pas de sécurité sociale, à moins de se rapprocher personnellement d’un assureur. Avis à ceux qui voudront en faire un emploi définitif.

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konakryexpress

Je revendique le titre de premier clandestin à entrer en Italie, le jour où la mort de Che Guevara a été annoncée. Mais comme ce serait long de tout décrire, je vous invite à lire cette interview accordée à un blogger et militant pour les droits humains qui retrace mon parcours dans la vie: https://fr.globalvoices.org/2013/05/20/146487/

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