Les premiers crimes de Sékou Touré, ce fut quelques mois seulement après l’indépendance
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Dans quelques jours, 33 ans se seront écoulés depuis la mort de Sékou Touré. Jusqu’à présent, il n’y a eu aucune tentative de faire la vérité sur ses crimes contre le peuple de Guinée. Au contraire tous les tenants du pouvoir qui se sont succédés à la tête de la Guinée ont exploité l’aura qu’il avait construite autour du culte de sa personnalité. Pourtant lors des élections législatives de 2013, malgré que le pouvoir lui ait accordé indument un important financement, le peuple de Guinée avait clairement fait connaitre ses sentiments en classant 20ème sur 20 partis, avec 0,30 pour cent, sans aucun élu, le Parti démocratique de Guinée qu’a créé Sékou Touré ensemble avec d’autres cadres de toutes les régions du pays.
Pour ne pas oublier ses crimes, je voudrais partager cet extrait du livre Dans la Guinée de Sékou Touré :
cela a bien eu lieu du Lieutenant-colonel Camara Kaba 41:
Les premiers crimes de Sékou Touré
Dès le début de 1959, l’indépendance de la Guinée étant survenue le 2 octobre 1958, Sékou commit son premier crime officiel en avril. Un jeune homme de 22 ans, Chérif, accusé de vol, fut publiquement fusillé dans l’enceinte de l’école Sandervalia, une après-midi.
C’était la première fois que la population de Conakry assistait à une exécution en plein jour. En vérité, c’était le premier sacrifice humain de Sékou Touré.
L’hallali venait de sonner pour la Guinée, et les Guinéens n’y prirent pas garde. Sur place, des femmes avaient vu leurs règles se déclencher, d’autres avaient vomi, et d’autres encore avorté ; sans doute cela avait-il indigné nombre de gens, mais personne n’avait seulement à Conakry qu’une exécution sommaire eut lieu, mais aussi à Kindia et à Dalaba.
La même année 1959, et au même mois d’avril, une sanglante révolte des anciens combattants libérés de l’armée française eut lieu dans la ville de Guéckédou.
Bilan : 700 morts et des milliers de blessés. Ce massacre a été l’oeuvre de Sangaré Toumani, alors secrétaire général de la section de Guéckédou; lui-même n’échappa au drame que grâce à son secrétaire politique Traoré Tamba Kalas qui avait réussi à le cacher. Les médecins chefs de Kankan, de Kouroussa et de Dabola venus au secours, furent scandalisés. Celui de Kankan, un médecin-commandant français, dit sans crainte :
— On se croirait à Verdun. C’est que ça commence plutôt mal, cette aventure guinéenne.
C’était peu dire, car il était loin de prévoir les milliers de Verdun qui allaient se produire tout au long du règne de Sékou Touré.
Ce n’était que le début de la tempête en amont du fleuve, du fameux « fleuve de sang et de flammes ».
Diané Lansana, commandant de la circonscription de Kankan, venu en hâte pour voir de ses yeux ce massacre inutile, comme tous les autres qui pousseraient comme du chiendent dans ce pays de rêve, recommanda sévèrement aux secouristes :
— Celui qui en parle, même à son épouse, sera fusillé.
A la même année 1959, à la fin novembre et au début décembre, ce même Diané Lansana ordonna de ramasser tous les aveugles de Kankan, et Dieu sait s’ils étaient nombreux. Dans leurs camions, les militaires les raflèrent dans toute la ville, en particulier devant la poste, les pharmacies, les marchés et devant la concession du feu Cheik Fanta Mady Kaba.
Les camions bourrés s’ébranlèrent vers Baté-Nafadyi, à la sortie de Kankan vers Siguiri. Là, les aveugles, femmes, enfants, vieillards, furent proprement abattus. La raison divine de ce crime ? C’est que la toute puissante Excellence Kwamé N’Krumah devait séjourner à Kankan pour deux semaines. Ses yeux divins (quelle divinité !) ne devaient pas tomber sur ces loques humaines qui faisaient honte à la Guinée.
Encore 1959 : dans la ville de Kissidougou, on découvrit un jour le corps d’un enfant de trois ans et demi. Un corps sans tête. Le meurtrier arrêté par le commissaire avoua avoir reçu l’ordre des membres du comité directeur de la section locale du Parti. Le commissaire n’était pas dans le coup : l’instruction n’alla pas plus loin et le meurtrier fut relâché.
Ce n’est pas Sékou seulement qui pratique le sacrifice humain, mais aussi ses hommes de main et cela, du comité de base au sommet de la hiérarchie politique et même administrative, dans la conviction profonde d’être maintenus à leur poste. C’est ainsi qu’à travers tout le pays, au cours des ans, on a trouvé par-ci, par-là, des corps de femmes, d’hommes et d’enfants mutilés; après quoi on accusait des tueurs venus de Sierra Léone, de Monrovia ou de Côte d’Ivoire.
Oui ! on peut aujourd’hui les accuser, ces éléments tarés des pays voisins, oubliant que les racines du Parti de Sékou Touré , depuis sa création, ont baigné dans le mensonge, dans la violence, dans la terreur et que ce sont ses éléments tarés à lui, ses voyous drogués, détraqués, dont l’un des chefs typiques, Momo Jo, qui allaient, pendant les sanglantes luttes des Partis politiques en 1954 surtout, recruter les tueurs à gages en Sierra Léone et à Monrovia pour violer, assassiner les soi-disant opposants du Bloc africain de Guinée (BAG). Ils brûlaient alors mosquées et livres saints, pillaient les concessions avant d’y mettre le feu, jetaient par dizaines hommes et femmes vivants dans les puits, et les bouchaient.
Conquérir et conserver le pouvoir
Sékou n’a pas changé de méthode
Sékou Touré n’a pas changé de méthode depuis, et ceux qui pensent qu’il va non seulement changer de méthode mais aussi de politique, se trompent. Pour lui, la félonie, la fourberie, le mensonge, le chantage par la terreur blanche, sont des armes sacrées et pour conquérir le pouvoir et pour le conserver.
Le mensonge n’est-il pas dans le meurtre ? Le mensonge est dans le meurtre. Sékou Touré , lui, ne ment pas : il est le mensonge.
Il n’est point meurtrier : il est le meurtre. Son contenant ? Le mensonge. Son contenu ? Le mensonge ! Son bonheur ? C’est quand son contenant est contenu ; c’est alors qu’il exulte, qu’il se sent exister. « Ma parole n’est pas une montagne » aime-t-il à dire.
Sékou Touré a le secret, plus que quiconque, de la suprématie, de la force dynamique du mensonge sur la vérité. Il est tout charme captivant quand il ment et jouit quand il tue. La. violence n’est-elle pas jouissance? La violence est jouissance.
Celui qui veut saisir l’homme Sékou et son oeuvre doit simplement savoir qu’il est mensonge et meurtre. Quand le mensonge est si gros qu’il fend la bouche de celui qui le profère, eh bien, ceux pour lesquels il est proféré, le prennent pour une grosse vérité et une vérité immédiate, parfumée, touchante, qui vous fait marcher sur la tête ou vous fait pleurer. Quand Sékou vous ment, vous méconnaissez sur le champ Dieu, votre père et votre mère pour ne croire qu’en lui.
Confessions du Général Diané Lansana à Porthos après sa libération:« Mon frère, il faut tout ce que tu viens de vivre ! C’est une tranche de notre vie nationale que nous aurions préféré n’avoir jamais vécue. Cela a été un moment de folie généralisée où tout était sens dessus dessous. Et puis, il ne faut pas en vouloir à tes amis pour leur comportement pendant ton absence. Nous avons été lâches et nous ne nous sommes pas montrés à la hauteur. Mais nous avions peur, terriblement peur ! Et il faut reconnaître que la peur aussi est un sentiment humain.» |