Guinée: Les couts sociaux et économiques des crises
Depuis le 28 septembre 2009, les massacres, les viols, les destruction de biens matériels et surtout l’élargissement des fractures au sein de l’armée et de la population ont attiré l’attention des médias et des institutions gouvernementales et non-gouvernementales, nationales et internationales. Cependant, cette crise était l’aboutissement d’une inévitable descente aux enfers que le peuple a subie, pour plusieurs, en particulier à cause de la longueur de la fin du régime et des années de gabegie qu’elle provoquée dans tous les domaines.
Avant de mourir, le général Lansana Conté aurait vécu dans une alternance de lucidité et de perte de notions du temps qui l’ont mis dans une incapacité de gouverner pendant des années. Même pendant ces meilleures années sa conception archaïque du pouvoir ont privé la Guinée de ses meilleures compétences. Les différentes factions gravitant autour de ses épouses le portaient à donner des ordres et des contre-ordres comme s’il ne s’était rien passé. Les institutions, l’opposition, la société civile étaient affaiblies pour mieux servir le tyran.
Depuis 2005, le pays a commencé à avancer un pas en avant deux pas en arrière. Pour preuve selon un rapport de l’ONU sur le développement en Guinée en 2008, le taux de croissance économique du pays a chuté de 3% en 2005 à 2,5 et 1,8% respectivement en 2006 et 2007. Ce taux aurait repris une tendance à la hausse en 2008 atteignant 4,5 pour cent. Pendant cette période en termes réelles le Guinéen est devenu plus pauvre, le taux de croissance démographique étant plus élevé. Son revenu tournait autour de 1,023 $US par tête et par jour.
Selon ce rapport « L’inflation a en outre connu une forte hausse durant la même période, en affichant le pique de 37,6% en 2006 contre 27,4% en 2005, avant de connaître une réduction à 13% en 2007 et une légère hausse de 14,1% en 2008. » Il va de soi qu’une réduction des revenus accompagnée de fortes hausses de l’inflation ont eu des conséquences désastreuses sur les prix à la consommation. L’indice des prix a subi une forte accélération en doublant entre 2004 et 2006 passant de 17,5 à 34,7. ien qu’il y ait eu un ralentissement entre 2007 et 2008 il reste élevé, 22,9% en 2007 et 18.4 % en 2008..
La modernisation d’un pays se mesure surtout par l’accès de ses populations aux services de base: eau, électricité et santé. Hors cet accès se réduit à un parcours du combattant très dur, meme dans les quartiers les plus aisés de Conakry. La proportion de personnes ayant accès à l’eau courante aurait meme diminuée, pour l’électricité elle n’était que de 25 pour cent en 2007.
Le rapport relève que:
« Par ailleurs, les efforts de mobilisation des ressources nécessaires au financement du développement et la rationalisation des dépenses ont conduit à un relèvement de la pression fiscale de 11,5% en 2004 à 14,5% en 2005, et de 16% en 2006 pour retomber à 14,3% du PIB en 2007. Le déficit budgétaire (base engagement) a été réduit, pour sa part, de 6,5% en 2004 à 1,6% du PIB en 2005. Ce déficit s’est ensuite légèrement creusé en atteignant 2% en 2006, pour ensuite remonter à environ 1% en 2007.
Au plan international, parmi les facteurs défavorables, on note la flambée des prix des produits pétroliers et des denrées alimentaires exacerbée en 2008 par la crise financière et économique.
Dans ce contexte particulièrement difficile, les progrès dans la réalisation des Objectifs du Millénaire pour le Développement (OMD) ont été très limités. Face à la récession économique qui découle de cette crise financière, il faut des politiques de réponse efficaces pour juguler l’impact de cette crise économique mondiale sur les efforts de mise en œuvre de la SRP en vue de l’atteinte des OMD à l’horizon 2015. »
Source: http://ochaonline.un.org/guinea/RepertoiredesEnquetes.aspx