Toumba Diakité déclare sur RFI avoir agi «sur ordre» de Dadis
Il ne s’est passé que quelques jours depuis la publication du rapport de la soi-disant Commission nationale d’enquête sur les évènements du 28 septembre blanchissant le capitaine Dadis Camara, pour que Toumba Diakité, l’ancien aide de camp de Moussa Dadis Camara, déclare, à RFI.fr, avoir agi sur ordre et être prêt à être entendu par la justice internationale. S’il y a quelqu’un qui mérite le bénéfice du doute parmi tous les militaires qui étaient présents au stade du 28 septembre, c’est bien Coumba Diakité car un des chefs de l’opposition a bien dit qu’il leur avait sauvé la vie et les avait emmenés se faire soigner à la clinique Pasteur de Kaloum. De surcroit si son père n’est en prison que pour l’acte de son fils, c’est vraiment injuste.
Voici la dépêche publiée par RFI
AFP / Seyllou
Par RFI
Toumba Diakité est en fuite depuis le 3 décembre 2009, jour où il a tiré sur le président Dadis Camara. Alors que la commission nationale d’enquête sur les évènements du 28 septembre le rend seul responsable du massacre au stade de Conakry, Toumba Diakité veut faire entendre sa voix.Il déclare avoir agi sur ordre de Dadis Camara et salue l’arrivée de Sékouba Konaté à la tête de la transition en Guinée.
Aboubacar Sidiki Diakité, alias Toumba Diakité, exprime sa confiance en Sékouba Konaté, chef de la transition, et voudrait qu’il trouve une solution à son cas personnel. Il se dit ouvert à tout et demande la grâce.
« Je manifeste mon sentiment de satisfaction par rapport à son discours de conciliateur. Il a dit que « notre pays a trop souffert », il faut en finir avec ça, il faut la réconciliation. Le général Sékouba Konaté n’a fait que concrétiser la volonté du peuple de Guinée. Il mérite d’être aidé et assisté…. Je demande au général Konaté de me gracier par rapport aux événements du 28 septembre parce que nous nous sommes bien rendus au stade mais c’était sur ordre du président de la République et même eux, ils le savent.»
Toumba Diakité se dit prêt à se rendre devant la commission d’enquête internationale, voire la CPI.
«Je suis prêt à me rendre devant la Commission d’enquête internationale voire même devant la Cour pénale internationale… la justice nationale est purement dépendante de l’exécutif en place et n’a aucune crédibilité… je préfère la Cour pénale internationale… la commission d’enquête nationale veut faire de moi un bouc émissaire… (le 28 septembre) je ne me reproche rien parce que l’armée, nous sommes sous ordres. C’est clair ! Je ne peux en aucun me permettre de prendre un groupe de militaires et agir. L’armée, c’est la hiérarchie, c’est les ordres.».
Enfin, il s’inquiète pour sa famille, notamment son père, arrêté début décembre, après les faits.
«Je rappelle que le délit est personnel et mon père, qui est âgé de 60 ans et qui a le grade de colonel, a loyalement servi l’armée guinéenne. Il n’a rien à voir dans cette affaire. Toute ma famille est menacée. Or on parle de réconciliation et d’un état de droit… je n’ai aucune information sur l’état actuel de mon père.»