Le Président de l'Angola, José Eduardo dos Santos (JES) veut museler les réseaux sociaux
Avec la chute des prix des produits pétroliers, l’Angola fait face à de sérieux problèmes sociaux. Selon la Banque africaine de développement de nombreux obstacles freinent la croissance et le développement équitable: « environnement défavorable aux affaires, faiblesses de la gouvernance et manque de transparence dans la gestion des ressources publiques, lacunes et déficit d’entretien de l’infrastructure physique, piètre qualité des ressources humaines, atonie de la croissance agricole, inefficience des services publics destinés aux pauvres et difficultés à gérer les recettes issues des ressources non renouvelables de manière qu’elles génèrent des revenus pour les générations à venir« .
En effet, analysant le rapport 2015 de la fondation Mo Ibrahim, publié en octobre dernier, Mustapha Maghriti souligne que » c’est près de 70% de la population qui vit avec moins d’1 USD par jour. »
Beaucoup de sites online soulignent que Luanda a été encore une fois en 2015 du monde, la ville la plus chère du monde pour les expatriés. Mais, si on regarde bien les prix, ce n’est pas seulement cette classe de privilégiés, qui peuvent payer des loyers atteignant $15 000 par mois pour un appartement moderne de 3 chambres, qui sont concernés. Pour s’en faire une idée, il suffit de savoir qu’un pantalon Jeans coute $130, un kg d’oranges, 4$, un billet au cinéma $17.
Pendant ce temps les ressources sont si mal répandues qu’alors que des millions d’angolais peinent à joindre les deux bouts, certaines femmes de l’oligarchie cleptomane proches du président se permettent d’aller à Lisbonne pour se coiffer pour une cérémonie à Luanda. La première fille du dictateur a été classée par le magazine Forbes la première femme africaine milliardaire en dollars. L’extravagance de la fête de son mariage a couté la bagatelle de quatre millions de dollars pour 1 000 personnes.
Mais au lieu de procéder aux réformes qui s’imposent, le Président angolais José Eduardo dos Santos au pouvoir depuis 1979 veut museler encore plus la liberté d’expression.Manuel Ribeiro, blogueur et photographe et journaliste auprès de la radio communautaire @VoxFM – Australia a écrit un billet qui illustre cette volonté et quelques réactions de la blogosphère angolaise.
L’article paru originalement en portugais a été traduit par Jean Saint-Dizier professeur et traducteur.
Le Président de l’Angola, José Eduardo dos Santos (JES), a soutenu, lors de son discours de Nouvel An, l’instauration d’une loi pour réguler les réseaux sociaux mais selon le portail MakaAngola, géré par le journaliste Rafael Marques de Morais, JES veut “controler” ce qui est publié sur les réseaux sociaux dans son pays. Il se sentirait “injurié et humilié”, cite le portail:
L’auteur du même article souligne que le gouvernement angolais contrôle les principaux organes de communications sociales publics comme le Journal d’Angola, la Télévision Publique d’Angola (TPA) et la Radio Nationale d’Angola (RNA) et que, dès 2011, le président montrait déjà des prétentions à contrôler l’internet:
Redoutant les effets du printemps arabe:
L’annonce du président a soulevé une vague de protestations sur les réseaux sociaux dont Facebook:
Ernesto Rodrigues commente:
Eddy Nicolai lui répond:
Interdiction de partager
La motion soutenue par le président prévoit l’interdiction du partage d’enregistrements, de films ou de photographies d’autres personnes sans leurs consentements, même s’ils sont obtenus avec l’autorisation [des personnes concernées]. Les peines encourues étant de deux à huit ans d’emprisonnement. Selon l’activiste des droits de l’homme et journaliste angolais, Rafael Marques de Morais, “cette proposition de loi est étrange” parce que:
La Centrale 7311, groupe de débats et de défense des droits de l’homme en Angola, conteste les intentions présidentielles et les compare à un “plan de censure d’Internet présenté par la famille Dos Santos“.
La contestation en ligne pourrait être suivi de manifestations de rues. La réalisation d’une marche pacifique est d’ailleurs prévue même si l’on craint l’habituelle réaction violente de la police:
Intéressant !!