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Afrique occidentale et centrale 6 % de l'humanité, 17,9 % des personnes infectées pas le VIH

Les pays de l’Afrique de l’ouest et du centre ont des taux de prévalence du VIH/SIDA nettement moins élevés que les autres pays d’Afrique sub-saharienne. Mais, ils risquent de ne pas atteindre l’objectif 90-90-90 de l’Onusida, qui vise à atteindre d’ici à 2020 que: i) 90% des personnes vivant avec le VIH connaissent leur statut sérologique; ii) 90% de toutes les personnes infectées par le VIH dépistées reçoivent un traitement anti rétrovirus durable; iii) 90% des personnes recevant un traitement antirétroviral ont une charge virale durablement supprimée.

Les taux d’infections dans ces deux parties de l’Afrique sont plus bas que dans le reste du continent. Ainsi, le taux de prévalence au Togo est 1,1%, au Sénégal moins de 1 pour cent, en Cote d’ivoire, aux environs 3.5%. Selon unaids.org, en Guinée, il y a de fortes variations selon les régions. En effet, la prévalence moyenne nationale est de 1,7% contre 2,1% à Guéckédou et 1,9% à Macenta.

Comparés aux pays d’Afrique australe et orientale, ces taux sont très bas. Par exemple au Swaziland, il atteint 28 pour cent, Botswana 25, Afrique du Sud, 19 et au Lesotho 22,9 %.

Ces taux alarmants ont incité les partenaires de l’aide internationale à concentrer leurs efforts pour soutenir les pays à très forte prévalence au détriment des pays d’Afrique occidentale où la situation était moins inquiétante. Les gouvernements des pays avec des taux de prévalence élevés ont su « développer un système d’accompagnement du patient de A à Z: du dépistage à la prise en charge médicale, suivie et de qualité. Dans les villes, mais aussi dans les villages plus reculés », comme le relève Pierre Olivier dans un récent article publié par le site RFI.

Par exemple, lorsqu’on se promène dans certaines rues de Kampala, aux abords des universités et des lieux fréquentés par les jeunes, on est frappé par l’intensité de la campagne contre l’infection du VIH. Grace à cette politique l’Ouganda a vu le taux de prévalence du virus passer de 15 pour cent en 1991, à 7,3 pour cent aujourd’hui.

Le personnel de DREAM fêtant ses 10 ans d'activités à Donka, Conakry, au milieu, Cristina Cannelli, sa responsable au niveau de Sant'Egidio. Ils sont réussi à réduire la transmission verticale du virus de la mère à l'enfant de plus de 98 pour cent. <br /> Photo fournie par Cristina Cannelli
Le personnel de DREAM fêtant ses 10 ans d’activités à Donka, Conakry, au milieu, Cristina Cannelli, sa responsable au niveau de Sant’Egidio. Ils sont réussi à réduire la transmission verticale du virus de la mère à l’enfant de plus de 98 pour cent.
Photo fournie par Cristina Cannelli

Quant au Botswana, où une personne sur 4 est séropositive, le gouvernement est sur le point d’atteindre les objectifs fixés par l’ONUSIDA selon une récente étude parue dans la revue scientifique Lancet HIV.

En Guinée, grâce au programme DREAM de la Communauté Sant’Egidio qui vient de fêter ses 10 ans d’activités dans notre pays, et au travail du Comité National de Lutte contre le Sida, la situation semble évoluer vers un dépistage et un suivant encourageants. Pour s’en faire une idée, voici un extrait du Rapport national de la riposte au VIH/Sida 2014-Guinée:

En 2014, le nombre des sites qui développent les offres de services en matière de conseil et dépistage volontaire passe de 101 à 112 sites (CDV). Le nombre de sites varie d’une région à une autre et la région de Conakry a le plus grand nombre de sites soit 33,66% suivie de celle de Faranah 16,66%. Dans ces différents sites, 37.234 personnes ont bénéficié d’un dépistage au VIH dont 20.595 femmes (55%). Parmi ces personnes testées, 7.260 sont positives, soit 19%.

Quant aux services de prévention de la transmission mère-enfant, le nombre de sites intégré est passé de 131 en 2013 à 262 en 2014. La proportion des centres de santé offrant la consultation prénatale (CPN) et la PTME qui disposent d’un personnel suffisant et formé en PTME, CPN, conseil-dépistage volontaire (CDV), en Planification Familiale pour les femmes séropositives et en dispensation d’ARV est de 62,4%.

Dans le domaine de la coïnfection TB/VIH, le dépistage du VIH est intégré dans 29 centres de dépistage et traitement de la tuberculose (CDT) sur 62. La plupart des services de prise en charge de la coïnfection TB/VIH sont concentrés à Conakry notamment au Centre de traitement ambulatoire (CTA) de Donka, à DREAM, à Ignace Deen et au Centre médico-communal (CMC) de Matam, ce qui limite l’accès aux services de la prise en charge TB/VIH.

Dans le domaine de la prise en charge en ARV, 57 sites sont fonctionnels en 2014, 32.040 PVVIH sont sous TARV, soit 51,49 % de besoins nationaux couverts. Parmi elles, 30.847sont des adultes (F= 21.057 et M= 9.790) et 1.193 enfants. Les enfants occupent 4% des PVVIH sous TARV en Guinée.

Pour le suivi biologique des PVVIH, on dénombre : (i) 43 appareils CD4 (dont 12 à Conakry, et 32 à l’intérieur du pays), (ii) 5 appareils à charge virale à Conakry et 2 appareils positionnés à l’intérieur du pays. Pour la mesure de CD4, deux types d’appareils sont disponibles : les appareils de faible débit (15-20 tests par jour) et ceux de haut débit (50-200 tests par jour). Les appareils à haut débit sont dans les hôpitaux nationaux et régionaux, alors que les autres sont placés en priorité dans les autres sites.

Les médicaments et intrants liés au VIH/Sida sont commandés via le VPP dans le cadre du Fonds mondial et le BND et d’autres sources (MSF-B et GIZ) et stockés à la Pharmacie Centrale de Guinée (PCG) (Fonds Mondial et BND) ou dans d’autres dépôts des partenaires. En ce qui concerne le stockage, la gestion et la distribution des produits de santé acquis sur la subvention Fonds Mondial et le BND, il existe un contrat avec la PCG.

Les politiques et normes nationales de prise en charge du VIH et de la tuberculose sont conformes aux directives de l’OMS. Il existe des guides nationaux normatifs pour la prévention et la prise charge des IST et du VIH/sida. Ces guides définissent, entre autres, les normes d’accréditation (structures, prestataires), les directives de mise sous ARV et de prise en charge des infections opportunistes, de suivi biologique, les algorithmes de dépistage, le contrôle de qualité, le conseil/ dépistage. Concernant les médicaments, pour être utilisés en Guinée, ils doivent avoir une autorisation du ministère de la Santé. Cependant, pour les autres produits, une autorisation de mise sur le marché n’est pas nécessaire, surtout si sa source est un pays à réglementation rigoureuse.

En matière de financement du VIH/Sida : En 2014, les dépenses totales exécutées dans le cadre de la lutte contre le sida ont été estimées à hauteur de 14 649 048 USD soit 107 627 524 488 GNF. Les dépenses effectuées proviennent de trois principales sources. Les fonds internationaux viennent en tête de liste 74% suivis des fonds publiques (financement de l’Etat) 22% et les fonds privés 4%. Ce résultat montre que le pays reste toujours dépendant des fonds internationaux. En 2014, on note une augmentation significative des dépenses relatives à la lutte contre le VIH/Sida en Guinée malgré le contexte

de la maladie à virus Ebola (MVE). La part contributive de l’Etat dans la riposte nationale est passée de 19 % en 2013 à 22 % et celle du privé de 0,02% à 4%. Pour le secteur privé, cette augmentation de plus de 3% est imputable à l’amélioration de l’accès aux données financières.

Pendant qu’ailleurs sur le continent, les taux de prévalence sont orientés vers une baisse significative, les régions d’Afrique centrale et occidentale enregistrent 21% des nouvelles infections du VIH dans le monde. Ailleurs, c’est la baisse, chez nous c’est l’accélération vers la hausse.

Pour attirer l’attention du monde sur la situation critique de cette épidémie dans ces deux régions, l’ONG Médecins sans frontières, a publié, le 20 avril, un rapport pour mettre en évidence les lacunes dans les politiques et les pratiques touchant les personnes vivant avec le VIH (PVVIH) dans 25 pays d’Afrique occidentale et centrale (l’AOC).
Pour plus d’informations:
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konakryexpress

Je revendique le titre de premier clandestin à entrer en Italie, le jour où la mort de Che Guevara a été annoncée. Mais comme ce serait long de tout décrire, je vous invite à lire cette interview accordée à un blogger et militant pour les droits humains qui retrace mon parcours dans la vie: https://fr.globalvoices.org/2013/05/20/146487/

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